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vignon a appartenu aux Grecs; Avant qui vinrent s'établir à Marseille J. C. six siècles avant Jésus Christ; 609. mais si nous connaissons l'Olympiade dans laquelle les Phocéens se fixèrent à Marseille, nous n'avons rien de positif sur l'époque où ils habitèrent Avignon, si toutefois ils ont été les maîtres de s'y établir. N'est-il pas étonnant que Strabon, en parlant de la république de Marseille, au sujet de laquelle il entre dans les moindres détails, ne dise pas un mot de notre Ville, sur-tout, si comme le croient plusieurs savans, Avignon était ville Marseillaise ainsi qu'on le voit dans le mauvais abrégé d'Etienne de Bysance qui nous a été laissé par Hermolaus écrivain du sixième siècle ? Il est vraisemblable d'après le silence de Strabon, le plus exact des premiers Géographes, qu'Avignon a pu être mis au nombre des villes Marseillaises, parce que

quelques familles de Marseille s'y: étaient peut-être établies pour éten- Avant dre le commerce de leur métro- J. C. pole (1).

Dans les temps les plus reculés de notre histoire, Avignon appartenait à ces Gaulois, qui, sous le règne de Tarquin l'ancien, traversèrent les Alpes, se rendirent maîtres des pays situés entre le

(1) Si Avignon a été ville Marseillai

se, je pense qu'elle n'a pu l'être que depuis la conquête des Gaules par les Romains, qui peut-être la cédèrent quelque temps à leurs anciens et fidèles alliés. En effet, comment présumer que Marseille, souvent en guerre avec ses voisins, et obligée d'appeler les Romains à son secours pour défendre son propre territoire, eût des possessions au-dessus de la Durance?

Le passage suivant de Strabon me semble un fort argument contre ceux qui pensent qu'Avignon était une ville Marseillaise: « dans des temps plus rap» prochés de nous les Marseillais, s'ap» puyant sur leur valeur, se rendirent >> maîtres de quelques champs situés au » tour d'eux, »

Po et ces hautes montagnes, sacAvant cagèrent Rome l'an 366 après sa J. C. fondation, et ne quittèrent l'ltalie qu'après en avoir été le fléau pendant plusieurs siècles.

Ce peuple avait été forcé par les Romains de repasser les Alpes, lorsque ces derniers furent appelés par les habitans de Marseille, qui demandaient leur assistance contre leurs voisins (1). Flaccus qui avait été secourir les Marseillais, soumet les Lyguriens transalpins; bientôt après, SexJ. C. tius défait complétement les Sa122. liens ou Salviens, les chasse des côtes maritimes, fonde la ville

Avant

(1) L'Auteur de L'Epitome de TiteLive, nomme ce peuple, Gaulois Falaniens; il dit à ce sujet dans le IX livre Fulvius Flaccus primus omnium Transalpinos Ligures bello domuit missus in auxilium. Massiliensibus adversus Falanios Gallos, qui populabantur fines Massiliensium. Edit. Basil. in officina Froben, An. 1535.

d'Aix et y laisse une garnison.

Une grande bataille fut don-Avant née D. AEnobarbus trois ans J. C.

par

les

après, presque sous les yeux des 125. Avignonais; au confluent de la rivière de Vindelium avec le Rhône (1). L'année suivante Allobroges et les Averniens perdirent plus de 100000 hommes dans un seul combat que leur li

(1) Le Vindelicus amnis que Florus prend à témoin de la victoire d'Enobarbus, en disant : Varus victoriæ nostræ testis, Isara, et Vindelicus amnis, et impiger fluminum Rhodanus: de bello. Allobrog. ne peut être que la Sorgue ou l'Ouese; il est même possible que ces deux rivières portassent, ainsi que de nos jours, un nom commun lorsqu'elles étaient réunies dans un même lit, comme entre le village de Bedarrides et le Rhône. Strabon nomme Oundalón, la ville située près la jonction de ces rivières avec le Rhône, dit formellement que la Sorgue Soulgas se jette dans ce fleuve près de la ville d'Oundalôn.

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et

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vra Fabius-Maximus (1). Quelque Avant temps après, une grande partie du peuple de la Gaule méridionale passa sous la domination du vainqueur.

Il est probable qu'à la suite 'de ces victoires, Avignon appar

(1) Florus ajoute encore: D. AEnobarbus, et Fabius Maximus, ipsis quibus dimicaverant locis, saxeas erexêre turres et desuper exornata armis hostilibus trophæa fixêre: cum his mos inusitatus fuerit nostris. Nunquam enim populus Romanus hostibus domitis victoriam suam exprobravit. Florus de Bello Allobrog. Venetiis in ædibus Aldi. 1520.

Strabon avait dit un siècle avant Florus au sujet de cette victoire : « La » troisième rivière est la Sorgue qui » se jette dans le Rhône près la ville » de Oundal ôn, où Cneius Ænobarbus » défit dans une grande bataille plu » sicurs myriades de Celtes.» (Chaque myriade est composée de 1oooo). Le même Géographe répète quelques pages plus bas « Les Averniens Arouernoi se >> battirent contre Domitius vers la » jonction de la Sorgue avec le Rhône ». · tînt

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