Pendant qu'Avignon se gouAn de verne en république, Raimond J. C. Comte de Toulouse embrasse le parti des Albigeois. Les Avignonais suivent un exemple d'autant plus séduisant, qu'ils étaient jaloux de la puissance de leurs Evêques dont ils n'osaient cependant les dépouiller, attendu que c'était à eux que Guillaume III avait cédé une partie de ses droits sur Avignon. Ils lèvent des troupes pour soutenir la secte dont Raimond était le défenseur. Dans ces circonstances, le Pape Honoré III excommunie les Avignonais dévoués au Comte de Toulouse. Cette excommunication devait causer la ruine d'une ville qui rivalisait avec les plus florissantes du midi. On prêche une croisade contre les Albigeois. Une armée de 50,000 hommes, à la tête de laquelle étaient le roi de France Louis VIII, et le cardinal St.-Ange, descend le long du Rhône. Quelques pays se soumettent les Avignonais craignant An de d'être maltraités par les croisés, J. C. ferment leurs portes et déclarent qu'ils ne permettront qu'au Roi au Légat et à leur suite d'entrer dans la ville. Piqués de cette déclaration, le Roi et le Cardinal en ordonnent le siège. La place résiste avec vigueur à, un ennemi qui l'attaque avec furie. Les assiégés tuent 2,000 hommes dans une sortie et il périt un grand nombre de croisés, sous: les ruines d'une partie du pont. 22,000 Français étaient restés devant cette place, après trois mois de siège, lorsque les Avignonais furent forcés d'écouter des propositions de paix. Ils ouvrent leurs portes. Le Légat les absout; mais il fait abattre une partie des murs et combler les fossés. L'armée reprend ensuite le chemin de Toulouse. Peu de tems après, un second arrêté du Légat ruine tout-à-fait An de notre malheureuse ville. J. C. A la suite des victoires et des pertes réciproques, les croisés bloquent Raimond dans Toulouse et le forcent de signer la paix Il se voit obligé de céder au Roi de France les terres qu'il possédait en Languedoc, et au Pape celles qu'il avait au-delà du Rhône. Ces dernières comprenaient le Comtat-Venaissin. Malgré la prise d'Avignon par les Français, cette ville dont le gouvernement n'avait point été changé, élisait toujours ses Consuls ou ses Podestats. Le Comte de Toulouse employa toutes sortes de moyens et mit en jeu tous les ressorts de la politique pour se faire rendre la partie de ses états dont jouissait la cour de Rome. Innocent IV lui remit enfin tous les pays que l'Eglise 1243. possédait depuis 1228. A la mort de Raimond VII, Comte de Toulouse, d'après les An de articles du traité de 1228, Al. J. C. phonse de Poitiers et Charles d'Anjou, Comtes de Provence, héritent d'Avignon. Cette ville dont ils possédaient la moitié chacun (1), fait de vains efforts pour soutenir son indépendance; elle ne peut résister à deux Princes réunis. C'est inutilement qu'elle fait valoir les droits que lui ont cédés les Comtes ses anciens possesseurs. Elle est forcée de se procurer par sa soumission quelques avantages qu'elle n'eût point obtenus, si l'on avait employé la force pour la réduire. Ses députés vont trouver à Beaucaire Alphonse et Charles; on dresse des articles qui sont con- 1251. firmés à Avignon peu de jours après. (2) En vertu du partage fait en 1125. Alphonse et Charles qui posAn de sédaient chacun la. moitié de la J. C. ville,, nomment un Viguier pour la gouverner en commun. Après. la mort d'Alphonse, Philipe-leHardi son héritier devint maître du Comtat qu'il rendit au St. Siège, et de la moitié d'Avignon que Philipe-le-Bel son successeur céda à Charles II, Roi de Naples et Comte de Provence qui en possédait l'autre moitié. Alors les Comtes de Provence furent les seuls maîtres de cette ville jusqu'à la vente qui en fut faite à Clément VI par la Reine de Naples. Avignon commençait à se relever de ses pertes. Une école de droit établie depuis plus de cinquante ans y attirait une foule d'étrangers. Cette école, érigée en 1303. Université par une bulle de Boniface, a subsisté jusqu'à la fin du dix-huitième siècle. 1309. L'arrivée du Pape Clément |