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Và Avignon, donne un nouveau lustre à cette ville. Les Pontifes An de ses successeurs l'embellirent. Les J. C. Cardinaux y firent bâtir plusieurs hôtels. Le palais, les remparts d'Avignon et un grand nombre d'E glises, le château de Sorgues, celui de Groseau près de Malaucène, furent construits sous Clément V, Jean XXII Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V, Grégoire XI qui siégèrent dans notre ville depuis 1309 (1) jusqu'en 1376, (2) et jusqu'en 1403, si nous mettions Clément VII et Benoît XIII au nombre des souverains pontifes.

Dans le 14e. siècle, la Cour d'Avignon était une des premières de l'Europe (3). A la vérité,

(1) Vide Baluz. T. 1. pag. 14 ct 32. (2) Vide Baluz. Vit. papar. Aven. T. 1. pag. 536.

(3) On comptait plus de 80,000 ames.

sa politique faisait toute sa puisAn de sance; mais alors cette politique J. C. était au-dessus de la force des

armes. Plusieurs rois vinrent se faire couronner dans cette Capitale, d'autres y chercher des partisans, ou y briguer des faveurs. Benoit XII y reçut une ambassade du Kam des Tartares.

à Avignon avant la pèste de 1348. Ce nombre se trouva réduit à celui de 50,000 après la cessation de ce fléau. II périt 1400 personnes en trois jours; 17,000 en quatre mois; la population réduite à moins des deux tiers par la contagion, diminua encore au départ des Papes. Les pestes de 1580, 1630 et 1720, la réduisirent au nombre de 18,000 ames. Depuis cette dernière époque, Avignon s'est encore peuplé. Le dénombrement fait avant 1789 donne 26.000 ames. Ce nombre qui a diminué de près d'un tiers, pendant les derniers orages politiques, augmente chaque jour et nous devons espérer que notre ville sera bientôt aussi peu-: plée qu'avant la révolution.

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J. C.

Après le départ de Grégoires XI, Clément VII et Urbain VI An de parvinrent tous deux à la pauté. Le premier résida à Avignon, et le second à Rome. Pierre de Luna, successeur de Clément, prit le nom de Benoît 1394. XIII. Le parti du Pontife romain l'emporta, et plusieurs princes ne 1397. voulurent plus reconnaître le Pape d'Avignon. Celui-ci se voyant sur le point d'être entièrément abandonné, fit venir des troupes d'Espagne sous les ordres de son frère Rodrigue l'un des plus habiles capitaines de son siècle. D'un autre côté, le Maréchal de Boucicaut fut envoyé contre lui, Les Avignonais, lassés des insultes que leur faisaient les soldats de Rodrigues, ouvrirent 1398. leurs portes au Maréchal. Alors Benoît, obligé de se retrancher dans une forteresse du rocher se défendit contre Boucicaut. Le Cardinal de Villeneuve, évêque

d'Ostie fut envoyé avec des trouAn de pes qui avaient été levées au J..C. nom du sacré collège, et réunit sa petite armée à celle de Boucicaut, après avoir pris le gouvernement de la ville. Alors les citoyens s'étant déclarés plus ouvertement contre Benoît celuici fit jouer une batterie qui abîma les quartiers les plus élevés d'Avignon.

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Boucicaut fit de vaines tentatives pour pénétrer dans les forts et s'en rendre maître. Le Cardinal d'Ostie ne fut pas plus heureux. Il battait le Palais avec quelques canons dont on savait à peine se servir, et qui ne causèrent pas le moindre dommage.

Dans ces circonstances, le roi d'Aragon envoie au secours de a Benoît des vaisseaux chargés de troupes. Le mauvais tems détruisit les uns et et dispersa les autres. «Quoi donc, vous souffrez, écrivait-il aux Avignonais,

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« qu'on assiège mon parent dans << votre ville! bien plus vous l'assié- An de « gez vous-mêmes, et vous don- J.C. <<< nez la mort à mes sujets qui le « défendent! changez de con« duite, joignez-vous à mes trou<<< pes et contribuez à la liberté « du Pontife votre Souverain qu'on tient indignement blo« qué dans son Palais. >>

Enfin, les protecteurs de Be-noît obtinrent un ordre de Charles

VI, par lequel il était ordonné à Boucicaut de suspendre les hostilités et de laisser entrer dans le Palais toutes les provisions nécessaires. Bientôt après on convint que le Pape ferait sortir la garnison et qu'il ne garderait que cent hommes auprès de lai.

La négligence de ses surveillans fit naître à Benoît l'idée de recouvrer une entière liberté. Il rappelle ses troupes, les fait entrer dans le Palais avec des vivres et des machines de guerre, et se

1399

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