=croyant en état de se défendre An de il déclare que les conventions J. C. qu'il avait signées étaient nulles et qu'il n'avait rien fait que par force. Boucicaut, tranquille sur la foi du traité, ne s'attendait pas à cet orage. Prêt à recommencer le siège, il fut obligé d'aller combattre un autre ennemi. Un cordon de troupes interceptait toutes les avenues du Fort, et le blocus allait obliger Benoît de capituler de nouveau, lorsque le 1402. Duc d'Orléans son protecteur trouva le moyen de le délivrer. Peu de tems après les affaires changent de face, et il parcourt en Souverain les villes qui s'é1403. taient soustraites à sa domination. De nouveaux orages sont prêts 1402. d'éclater sur la tête de Benoît qui donne ordre à Rodrigue de Luna de se fortifier dans le Palais d'Avignon. Le Pape Alexandre envoie dans cette ville un Légat avec avec ordre d'expulser les Cata-: lans et les Aragonais d'Avignon An de et du Comtat. Cet ordre fut la J. C. source de tous les maux dont Rodrigue accabla les Avignonais qui montrèrent beaucoup de bravoure; mais qui, malgré les plus vives attaques, ne purent s'emparer des Forts défendus par une bonne garnison, un habile général et sur-tout par leur situation avantageuse. Enfin, le nombre des partisans de Benoît, diminuant chaque jour, il prit le parti de sortir de France et de se retirer à Pa que niscole place forte appartenant à la maison de Luna, où il mourut âgé de 80 ans. Bientôt le calme renaît dans Avignon et le Comtat, dure plus d'un siècle et n'est interrompu que par les guerres intestines dont les opinions religieuses fu rent le sujet, ou plutôt le prétexte. Après ces orages, des séditions D 1415. J. C. passagères ne troublèrent qu'un An de instant le calme dont nous jouissions. Notre ville gouvernée par son Sénat, ses Consuls et un Légat ou un Vice-Légat envoyé par le Saint-Siège, prouva, dans plusieurs circonstances, son attachement pour les rois de France. Aussi, François Ier. accorda le titre de Regni coles à nos concitoyens. Ces rois se sont emparés quelquefois d'Avignon; mais ils Font rendu bientôt après aux Souverains qui le possédaient depuis plusieurs siècles. La forme du Gouvernement de cette ville était à peu-près la même qu'à l'époque de départ des Papes, lorsqu'une révolution étonnante attacha notre sort à celui de la France, de sorte qu'aujourd'hui, rien ne nous distingue des français qui nous entourent. Si nous conservons quelques nuances d'un caractèrè particulier; elles sont si fugitives qu'elles échappent aux yeux de l'observateur. Accoutumés auparävant à une longue paix, n'é- An de tant point soumis aux levées mi- J. C. litaires, presque libres d'impôts jouissant de tous les droits des français, sans en partager les charges, nous vivions heureux sous un Gouvernement paternel. Les événemens politiques qui se sont rapidement succédés, ont opéré, dans un très-petit nombre d'années un changement qui semblait exiger un plus long invervalle. Puisse bientôt une paix durable nous rendre le calme et le bonheur dont nous jouissions depuis plusieurs siècles. Je m'arrête à l'époque sanglante de notre révolution, car ma plume se refuse à décrire des horreurs. Quis talia fando, ....... Temperet à lacrymis ?... 1790. CHAPITRE II. Avignon avant la Révolution. AVIGNO VIGNON est situé sur la rive gauche ou orientale du Rhône à une demi-lieue de l'embouchure de la Durance dans ce fleuve. Cette ville est à 5 lieues de la Fontaine de Vaucluse, 4 d'Orange et de Cavaillon; 7 d'Arles et de Nîmes, et à 17 de Marseille. Les lieues dont je parle sont d'environ un demi-miriamètre ou 2565 toises. A l'exception du quartier où sont bâtis le Palais du Vice-Légat, celui de l'Archevêque, l'église Métropolitaine et quelques maisons voisines, tout le reste de la ville est en plaine. Son circuit est d'environ une lieue; on peut en faire le tour sous de belles allées d'ormeaux ¿ |