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les jolis murs qui l'entourent or t été élevés pendant le séjour que les Papes firent à Avignon.

Autrefois cette ville avait moins d'étendue; on voit, dans plusieurs endroits, des traces de ses anciens remparts. On a trouvé en différentes circonstances, quelques médailles frappées sous les premiers Empereurs de Rome, et divers objets antiques, quoique en petit nombre. Il serait étonnant qu'une ville aussi ancienne qu'Avignon ne conservât presque aucune trace de son antique célébrité, si l'on ignorait que les dépôts du Rhône en ont exhaussé le sol. Les fréquentes révolutions qu'elle a éprouvées, ont encore contribué à dé truire ce que le tems n'auroit pu effacer.

On apperçoit un mur évidem ment antique au coin de l'église de la Magdelaine, ainsi que dans plusieurs maisons de la Fusterie; on voit dans quelques caves, les

vestiges d'un amphithéâtre en certains endroits, ainsi qu'on en peut encore trouver des traces au quartier dit des Grottes, on avait pratiqué des voûtes qui ressemblaient à des espèces de casemates. On conjecture que ces lieux souterrains étaient ce que les romains appelaient caves c'est-à-dire des lieux destinés à renfermer les animaux qui servaient aux spectacles.

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On croit que tout près de l'église métropolitaine, il existait anciennement un Temple dédié à Diane, et que cette église était elle-même un second Temple consacré à Hercule; la tradition nous apprend qu'on conservait encore du tems du Pape Urbain une statue sur le pied de laquelle on lisait :

HERCULI AVENNICO

DEO POTENTI PROTECTORI
C. TUSCILIUS

PRO CIVIUM VENNIORUM
SUSCEPTO VOTO

T. M. D. D.

On dit que cette statue et plusieurs autres objets antiques furent ensevelis par ordre du pape Urbain , pour abolir dans Avignon, la mémoire des l'idolâtrie.

Thevet rapporte dans sa cosmographie que l'an 146, en creusant des fondemens de maisons, près des anciennes murailles, on découvrit une colonne de jaspe où était représentée la victoire que D. Enobarbus avait remportée sur les Gaulois, près du fleuve Vindalicus; mais on doit attribuer l'érection de cette colonne, en supposant véritable le récit de Thevet, à quelque événement postérieur, car Florus nous apprend qu'on fit simplement construire des tours de pierres sur lesquelles on plaça les armes des vaincus.

L'an 1619, lorsqu'on voulut réparer le pavé de la cour de St-Didier, on découvrit une muraille très épaisse, composée de

grandes pierres carrées, et quelques tronçons de colonne.

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En 1624, en creusant les fondemens du noviciat des Jésuites on trouva un petit tombeau en forme de voûte qui contenait une urne de verre avec des lampes antiques.

En 1660, on découvrit des colonnes de porphyre et plusieurs débris de belies statues; plus récemment on a trouvé dans une autre maison un canal de plomb avec cette inscription :

Q. LICINIUS PATER N.

Gruter, dans son recueil, rapporte des fragmens de l'inscription des bains publics qu'il y avait anciennement à Avignon.

NYMPHIS SACR
LETREBONIUS PATEN
LIB. FORTUNATUS
VOTO POSUIT

SIGNUM CUM BASI. M.
ET ÆDEM F. CUR.

Je

Je ne m'étendrai pas davantage. à ce sujet ; notre savant compatriote Mr. Calvet, a recueilli tout ce qui concerne les antiquités d'Avignon. Il conserve dans son riche cabinet la plupart des objets qui peuvent éclaircir l'histoire de cette ville.

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Avant la révolution, on comptait dans Avignon sept églises Paroissiales; celles de St-Agricol, de St-Pierre de St-Didier, de StGeniez de la Magdelaine, de Notre Dame la Principale, et de St-Symphorien. Nous possédions encore un grand nombre de maisons religieuses, telles que les Dominicains, les Cordeliers, les Grands - Augustins, les GrandsCarmes, les Bénédictins, les Célestins, les Minimes, les Capucins, les Antonins les Récolets, les Pères de la Doctrine chrétienne, les Carmes déchaussés, les Augustins réformés, les religieux Picpus, les Prêtres de l'Oratoire,

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