de traits de générosité et de dé-. sintéressement je pourrais ajouter à cet article! Combien de fois n'at-il pas emprunté des sommes à gros intérêt pour les donner aux Hos pices!..... Je me tais, car sa délicatesse pourrait s'alarmer de mes justes éloges........ 7. Fonderie de fer et de cuivre. Dans l'ancien couvent des Dominicains, on a établi une fonderie. On y fond des pièces d'artillerie d'un gros calibre, des ouvrages en fer; on y lamine du cuivre pour le doublage des vaisseaux; on y fait de gros clous en fonte pour le même objet, etc., etc. La voûte enfumée de l'église métamorphosée en vaste atelier, le bruit des marteaux et du laminoir dont elle retentit, le feu des fourneaux qui éclaire presque seul ce vaste édifice le grand nombre d'ouvriers à deminuds qui travaillent avec la plus grande activité, font sur le specta teur une impression singulière. Je ne suis jamais entré de nuit dans cet atelier, sans me rappeler Lemnos, Vulcain et ses Cyclopes. 8. Diverses Fabriques, Imprimeries. Nous possédons diverses manufactures moins curieuses, mais non moins utiles. L'habitant du nord voit avec intérêt nos différens moulins ou métiers propres à retirer la soie du cocon, à la dévider et à en faire le taffetas ou le florence. Nous avons des teinturiers habiles établis sur les bords d'un Canal qui traverse la ville. Nos fabriques de toiles peintes, nos imprimeries sont encore des branches de commerce qui fleurissent à Avignon. 9. Cabinets particuliers. Mr. Calvet, ancien Professeur en médecine, membre de la ci-de vant vant académie des Inscriptions et de plusieurs autres sociétés savantes, possède la plus belle et la plus riche collection de statues, de médailles et de pierres antiques, qu'on puisse voir dans la Province. Il est également riche en objets d'histoire naturelle; mais ce qui est plus précieux pour le monde savant, ce sont ses manuscrits formant plusieurs volumes in Folio; ils sont remplis d'observations utiles, de recherches intéressantes de dissertations curieuses, et écrits avec une clarté, une méthode et une pureté qu'on trouve bien rarement chez la plupart des auteurs. Mr. Calvet a encore une bibliothèque très-considérable; elle est composée des meilleurs ouvrages anciens, de livres rares, et des éditions les plus correctes. 10. Cercle du commerce, Bourse. Les négocians de notre ville se H sont réunis en une société qui a pris le nom de Cercle, dans laquelle ont été admises des personnes de tous les rangs. On y reçoit plusieurs journaux et autres ouvrages périodiques; un étranger y est admis sur la présentation d'un membre ordinaire. Cette société a donné des bals magnifiques, où plus de quatre cents personnes étaient invitées. Nous possédons encore un de ces établissemens nommés Bourse, ou se rassemblent les négocians. 11. Objets égarés, ou détruits. Il y avait, avant la révolution dans nos principales églises dont plusieurs n'existent plus, ou dont on ne voit que les ruines, une foule de tombeaux et de monumens curieux qui n'ont point été respectés par nos destructeurs modernes. Les bibliothèques des religieux renfermaient des ouvrages rares et des manuscrits anciens, qui ont été brûlés, égarés, ou volés. Des tableaux de prix ont servi à différens usages domestiques: on en a même lessivé pour en retirer la toile. Des statues précieuses ont été mutilées, ou plutôt pulvérisées. On n'a presque rien respecté de ce qui avait quelque rapport avec le culte. Les mausolées des Papes des grands Hommes, des Capitaines et des guerriers les plus distingués, ont été détruits. Le souvenir de Pétrarque n'a pu protéger le tombeau modeste de la belle Laure. Les vertus du brave Crillon, de cet illustre défenseur de sa patrie et de son roi, n'ont pu faire respecter son dernier asile. En un mot, les chefs-d'oeuvre de cinq siècles ont disparu en un instant, de sorte que cette ville remplie auparavant d'objets curieux, est aujourd'hui une des plus pauvres en ce genre. H 2 |