place au fruit est couverte d'une tente qui garantit les marchands et les acheteurs des rayons du Soleil. Les pauvres trouvent toute sorte de secours dans la maison de Bienfaisance; on n'est pas fatigué comme autrefois à la porte des églises et dans les lieux publics par leur demandes continuelles. CHAPITRE VII. 1. Productions Territoriales. Le territoire d'Avignon est fer E tile et bien cultivé; mais il a trèspeu d'étendue: La ville n'a, du côté du couchant, que des promenades qui la séparent du Rhône; au midi, la Durance lui sert bientôt de barrière; ce n'est qu'au levant et au nord. qu'il s'étend davantage. Notre sol étant le point le plus bas du département, serait trop humide dans plusieurs endroits I si les vents du nord qui dominent, et les nombreux fossés d'écoule ment ne contribuaient à en dessécher la surface. Il est arrosé par la Sorgue et la Durance d'où l'on a dérivé plusieurs canaux d'irrigation. Les productions de notre territoire suffisent à peine pour nourrir les habitans d'Avignon trois mois de l'année; les blés qui nous parviennent de la Bourgogne, entretiennent l'abondance dans un département où les céréales sont insuffisantes. récoltes Le vin d'Avignon, sur-tout celui des parties basses du terroir, est d'une qualité très-médiocre. Nos marchés sont fournis en grande partie par les habitans de Cavaillon, et les beaux jardins situés au bord de la Durance. Les mûriers nous donnent la nourriture des vers à soye. Cet insecte entretient la branche du com merce la plus lucrative pour Avignon et le département. Nous n'avons qu'un très-petit nombre d'oliviers. On cultive, encore, les différentes espèces de froment, le seigle, l'avoine, l'orge, la poumoule (hordeum distichon ). Nous avons beaucoup de prairies, quelques terres semées en luzerne (medica go sativa) et en sainfoin. Les plantes légumineuses telles que les pois, les haricots, les fèves, la gesse sont également cultivées. Nous ne semons point la navette ni le colsa; les noyers sont très rares; la pistache de terre (arachis hypogea) n'a pas eu le succès qu'on s'en était promis; notre terrain est trop compacte pour que cette plante y produise un grand nombre de Siliques. Ce n'est que sur les bords sabloneux du Rhône ou de la Durance qu'elle pourrait bien réussir. Il paraîtrait étonnant que les maisons de campagne et les granges fussent aussi rares sur notre territoire, si l'on ne faisait attention à la grande surface d'une ville assez déserte, et dont près de la moitié est occupée par des jardins ou des prairies. CHAPITRE VIII. Caractère des Avignonais, beau Sexe, etc. LES Avignonais sont en général bons et complaisans. Le peuple n'a de grossier que son extérieur; s'il paraît moins prévenant et moins poli que l'habitant du nord il faut en accuser sa vivacité, son éducation ses habitudes, l'influence même duclimat, plutôt que son cœur. Des étrangers, dont la plupart avaient trouvé chez nous un asile, ont égaré un petit nombre d'individus et ont commis seuls tous les désordres qui ont rendu notre ville si tristement célèbre pendant les orages de la révolution. Si l'on connaît les grands crimes, on ignore une foule de traits d'humanité, de de grandeur d'ame et de désintéressement qui honorent plusieurs familles du peuple combien n'en pourrais je pas citer, qui, en veillant sur les jours des proscrits, et leur prodiguant toute sorte de secours, couraient les plus grands dangers et devenaient, quelquefois, les victimes de leur humanité. Combien de pauvres citoyens ont partagé avec eux des alimens qui leur suffisaient à peine, dans un temps où des arrêtés inhumains punissaient la bienfaisance comme les plus affreux de tous les crimes!... Enfin, plusieurs personnes du sexe ont montré une fermeté et un courage dignes de figurer dans les fastes de l'histoire. Depuis que NAPOLÉON est mon |