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POUR L'INTELLIGENCE

DES AUTEURS CLASSIQUES,

GRECS E T LATINS,

TANT SACRÉS QUE PROFANES,

CONTENANT

LA GÉOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE,
ET LES ANTIQUITÉS.

A

DÉDIÉ

MONSEIGNEUR

LE DUC DECHOISEUL,
Par M. SABBATHIER, Professeur au Collège de Châlons-fur-Marne
& Secrétaire perpétuel de la Société Littéraire de la même Ville.

ΤΟΜΕ ΤROISIE ΜΕ.

TOR LIBR

NEW-YORK

A CHALONS-SUR-MARNE,

SENEUZE, Imprimeur du Roi, dans la Grande Rue;
Et fe trouve à PARIS,

Chez DELALAIN, Libraire, rue S. Jacques, à l'Image S. Jacques.
BARBOU, Imprimeur - Libraire, rue des Mathurins.
HÉRISSANT, Fils, Libraire, rue Saint Jacques.

M. D C C. LXVI 1.

Avec Approbation & Privilége du Roi.

DICTIONNAIRE

DICTIONNAIRE

POUR L'INTELLIGENCE

DES AUTEURS CLASSIQUES, GRECS ET LATINS,

TANT SACRÉS QUE PROFANES,

CONTENANT

LA GÉOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE LES ANTIQUITÉS.

ΑΝ

NNIVERSAIRE, Anniverfarium, (a) terme compofé d'annus, année, & du verbe vertere, tourner. C'est donc proprement le retour annuel de quelque jour remarquable; ce qui s'entend principalement du jour de la mort de quelqu'un. L'Anniverfaire ou les cérémonies des funérailles étoient renouvellés tous les ans. On venoit aux fépulcres pour y pleurer; offroit des facrifices, & on y prenoit des repas funébres. C'eft

on y

ΑΝ

pour cela, à ce qu'on croit, que
les perfonnes riches faifoient à
leurs maufolées & à leurs hypo-
gées, des chambres, des falles &
des appartemens. On immoloit
là des victimes. On y verfoit du
vin, du lait, des liqueurs & de
l'eau. On faifoit quelquefois des
foffes pour y recevoir ces li-
queurs. Lucien dit que les ames
vivoient en enfer de ce que leurs
parens & leurs amis répandoient
fur leurs tombeaux. Ce lait, ce
vin & cette eau étoient fans doute
pour
les défaltérer.

(4) Antiq, expliq. par D. Bern. de Montf. Tom. V. pag. 169, 170.

Tome III.

A

On y prenoit, comme nous venons de le dire, des repas funébres. Cela étoit quelquefois marqué fur les épitaphes; ce qui paroît par celle qu'on trouve dans Moreftel, où Publia Cornélia Annia déclare que, pour ne pas furvivre à fon mari dans la défolation & dans la vuiduité, elle s'eft renfermée volontairement dans le fépulcre de fon mari, avec lequel elle a vécu vingt ans ; & elle ordonne à fes affranchis & à fes affranchies de venir tous les ans à fon tombeau, d'y facrifier à Pluton & à Proferpine, fa femme, d'orner le tombeau de rofes, & d'y prendre leur repas. Ceux qui faifoient cette cérémonie, étoient vêtus de blanc.

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La cérémonie de l'Anniverfaire fe voit fur une planche que D. Bernard de Montfaucon préfente dans fon Antiquité. C'eft une femme voilée, qui vient fondant en larmes au tombeau de fon mari, accompagnée de fes filles, ou parentes, & peut-être de quelque affranchie. Elle a encore à fa fuite deux hommes qui paroiffent être des efclaves. Le maufolée a une grande porte ornée de colomnes. Sur le frontifpice on voit deux génies qui tiennent un chandelier.

les Rois, les Empereurs & les perfonnes les plus remarquables, qui avoient fervi la République. On en trouve quantité d'exemples. Il y a peu d'histoires qui n'en fourniffent de pareils.

ANNIUS [L.], L. Annius, A. Aros, (a) de la ville de Sétia, étoit préteur des Latins, l'an de Rome 414, & avant J. C. 338 ans. Son collégue fe nommoit L.Numicius de la ville de Circeies. Cette Ville & celle de Sétia étoient deux colonies Romaines. Les deux Préteurs foulevérent, outre ces deux colonies, les Volfques & quelques autres peuples contre les Romains, & leur firent prendre les armes. Les Romains faifant semblant d'ignorer cette révolte, mandérent les dix principaux de la nation , pour recevoir les ordres du Sénat. L. Annius & L. Numicius furent fommés nommément de fe rendre à Rome, & perfonne ne doutoit des raisons, qu'on avoit de les y appeller. C'est pourquoi ces deux Préteurs, avant que de partir, tinrent une assemblée dans laquelle ils expoférent qu'ils étoient cités devant le Sénat de Rome, & demandérent ce qu'on fouhaitoit qu'ils répondiffent aux propofitions qu'on leur feroit.

Comme les avis étoient parta

Outre ces deuils & ces Anniverfaires, il y avoit une fête gégés dans le Confeil, Annius prenérale à Rome pour les morts. Elle s'appelloit Les Férales. Cette fête lugubre avoit été inftituée par Énée, felon Ovide. On faifoit auffi, tant à Rome qu'en Gréce, en Perfe, & dans beaucoup d'autres païs, des deuils publics pour

nant la parole, prononça un long difcours avec une fierté fans égale. Toute l'affemblée lui applaudit toutefois, & lui permit de dire & de faire tout ce qu'il jugeroit utile & glorieux à la républi des Latins.

que

(a) Tit. Liv. L. VIII. c. 3. & feq. Roll. Hift. Rom. Tom, II, p. 102, & fuiv.

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