La volonté de eroire, tr

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E. Flammarion, 1916 - 345 pages
 

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 54 - Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles , je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon : mais comment dire ce qui n'était ni dit ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti , sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même?
Page 54 - Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux; je me promenais, et j'étais heureux; je voyais Maman, et j'étais heureux; je la quittais, et j'étais heureux; je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif; je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout: il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant.
Page 61 - avons déjà fait justice de celui qui a tué l'Espagnol , » que le père des Payaguas nous avoit envoyé. » Je leur répondis qu'ils pouvoient s'assurer de la grâce qu'ils demandoient ; que je n'étois pas venu dans leurs bois pour les faire esclaves , mais pour les rendre enfans d'un Dieu qui a créé le ciel et la terre , et qui est mort pour leur donner la vie ; que s'ils vouloient m'écouter , je les instruirois des vérités du salut , et que par le baptême je leur procurerois le plus...
Page 11 - Il arrive à se rendre compte que ce moi supérieur fait partie de quelque chose de PLUS GRAND que lui, mais de même nature ; quelque chose qui agit dans l'univers en dehors de lui, qui peut lui venir en aide, et s'offre à lui comme un refuge suprême quand son être inférieur a fait naufrage.
Page 37 - Nous n'avons pas à rechercher d'où provient l'idée mais où elle conduit. L'empiriste ne se demande pas dans quelle région une hypothèse a pris naissance, si elle s'est insinuée de gré ou de force, si la passion l'a dictée ou si le hasard l'a suggérée : mais lorsque cette hypothèse se trouve confirmée par le cours général de la pensée, c'est alors qu'il la déclare vraie.
Page 84 - Tant que nous goûtons la pleine liberté de nos mouvements ou de nos pensées, nous sommes en quelque sorte dans un état d'anesthésie qui nous ferait dire, avec Walt Whitman — à supposer qu'en un tel moment nous éprouvions le besoin d'émettre une opinion quelconque — : « je me suffis tel que je suis ». Sentir que l'heure présente se suffit, qu'elle est absolue, n'éprouver aucun besoin de l'expliquer, d'en rendre compte, de la justifier, voilà ce que j'appelle le Sentiment de Rationalité....
Page 39 - ClilTord qui affirme qu'il ne faut pas affirmer ce qui reste douteux, et qu'il vaut mieux se priver de croire que de croire le faux. « Pour ma part, dit-il, je professe également l'horreur d'être dupé, mais je crois volontiers que des malheurs plus considérables peuvent atteindre les mortels; aussi l'exhortation de Clifford apporte-t-elle à mon oreille comme un son fantastique; il me semble entendre un général proclamer à ses soldats qu'il vaut mieux ne pas se battre que de risquer jamais...
Page 246 - Il ya deux réponses possibles à cette question : ou l'origine du grand homme est surnaturelle, ou bien elle est naturelle. Dans le premier cas, c'est un dieu en mission et nous retombons dans le principe théocratique — ou plutôt nous n'y retombons pas du tout, car nous sommes obligés d'accorder à M. Schomberg, cité plus haut, que « la détermination d'envahir la Bretagne » a été inspirée à César par la divinité, et que depuis lui, jusqu'à...
Page 77 - Que le monde physique ne soit piis absolu, la multitude convergente des arguments de l'idéalisme tend à le prouver; que notre existence physique baigne en quelque sorte dans une atmosphère spirituelle, dans un espace d'espèce particulière qu'aucun de nos organes actuels ne peut appréhender, c'est là encore une hypothèse que nous suggère, par une vivante analogie, l'existence de nos animaux domestiques. Nos chiens, par exemple, font partie du champ de notre vie humaine, mais ne vivent point...
Page 229 - Il n'est nulle part ailleurs, ni dans les cieux, ni au delà des mers; le verbe est tout près de toi, sur tes lèvres et dans ton cœur, afin que tu puisses l'accomplir.

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