resbytériens triomphent. Or l'indifférence ne lui a pas ieux réussi que la passion à M. Brodie pour pénétrer au elà de la forme extérieure et pour ainsi dire matérielle es événements; et le principal mérite de son travail est ncore d'avoir soigneusement examiné, assez complétenent recueilli et bien disposé les faits. M. Malcolm Laing a émêlé avec plus de sagacité le caractère politique de la évolution; il montre fort bien que, sans se rendre nettement compte de son but, elle a voulu, dès l'origine, déplacer le pouvoir, le faire descendre dans la chambre des communes, substituer ainsi le gouvernement parlementaire u gouvernement royal, et qu'elle n'a pu se reposer que lans ce résultat. Mais le côté moral de l'époque, l'enthousiasme religieux, les passions populaires, les intrigues de parti, les rivalités personnelles, toutes ces scènes où se léploie la nature humaine affranchie des habitudes et des lois, ne se retrouvent point dans son livre: c'est le rapport d'un juge clairvoyant, mais qui ne connaît que l'instruction écrite, et n'a fait comparaître en personne devant lui ni les acteurs ni les témoins. Je pourrais passer en revue tous les ouvrages dont l'Angleterre s'est récemment enrichie à ce sujet. Ils m'offriraient tous le même caractère, un retour marqué d'intérêt pour cette grande crise de la vie nationale, une étude plus attentive des faits qui s'y rapportent, un sentiment plus vif de ses mérites, une plus juste appréciation de ses causes, de ses conséquences; mais ce n'est encore que de la méditation et de la science, un travail d'érudit ou de philosophe: j'y chercherais en vain cette sympathie naturelle de l'écrivain pour son sujet, qui porte dans l'histoire la lumière et la vie; et si Hampden ou Clarendon venaient à renaître j'ai peine à croire qu'ils y reconnussent leur temps. me sens en présence d'un autre spectacle. Elle est complète, moins savante, moins exacte que plusieu celles dont je viens de parler; mais partout se révèl prompte et vive intelligence des opinions, des pass des vicissitudes révolutionnaires, des dispositions ques, des caractères individuels, de la nature indom et des formes si changeantes des partis. La raison de torien sait comprendre toutes les situations, tout idées; son imagination s'émeut de toutes les impre réelles et sincères; son impartialité, un peu trop scep peut-être, est cependant plus animée que ne l'a ét vent la passion même des avocats exclusifs d'une c et quoique la révolution n'apparaisse dans son livr resserrée dans le cadre trop étroit d'une biographie y est plus claire, plus vivante que partout ailleurs. C'est que, sans parler des avantages du talent, M. main a eu ceux de la situation: il a regardé et j révolution d'Angleterre du sein de la révolution fran il a trouvé, dans les événements et les hommes qui = déployés sous ses yeux, la clef de ceux qu'il avait dre; il a puisé la vie dans son propre temps, et l'a dans le temps qu'il voulait ressusciter. Je n'ai garde de pousser plus loin ces observations ⚫ les ai hasardées que pour faire mieux sentir comb profonde l'analogie des deux époques, et aussi pour quer comment un Français peut croire que l'histoir révolution anglaise n'a pas été écrite d'une façon ment satisfaisante, et qu'il lui est permis de la tent étudié avec soin presque tous les ouvrages anciens dernes dont elle a été l'objet; je n'ai point redou cette lecture altérât la sincérité de mes impressi rop de timidité à craindre si aisément qu'un auxiliaire ne Levienne un maître, ou trop d'orgueil à refuser si absolunent tout secours. Cependant, et si je ne m'abuse, on le econnaîtra sans peine, les monuments originaux m'ont urtout servi de guides. Je n'ai rien à dire des Mémoires; 'ai essayé, dans les Notices que j'y ai ajoutées en les pupliant, d'en bien expliquer le caractère et le mérite; et ceux qui n'ont pas pris place dans ma Collection, bien que j'en aie fait usage pour mon Histoire, me semblent trop peu importants pour qu'il soit nécessaire de s'y arrêter. Quant aux Recueils d'actes et documents officiels, ils sont très-nombreux, et quoique souvent exploités, ils abondent encore en richesses inconnues. J'ai cu sous les yeux ceux de Rushworth, de Thurloe, les journaux des deux chambres, l'Histoire parlementaire, tant l'ancienne que celle de M. Cobbett, la Collection des procès politiques, et un grand nombre d'autres ouvrages du même genre qu'il serait sans intérêt d'énumérer. J'ai aussi trouvé dans les pamphlets du temps, non-seulement de l'Angleterre, mais de la France, quelques renseignements curieux; car le public français fut plus occupé qu'on ne pense de la révolution anglaise; beaucoup de brochures furent publiées pour et contre, et les frondeurs se prévalurent plus d'une fois de son exemple contre Mazarin et la cour. Je dois dire aussi, pour rendre justice à un homme et à un travail aujourd'hui trop oubliés, que j'ai très-souvent consulté avec fruit l'Histoire d'Angleterre de Rapin-Thoiras, et que, malgré l'infériorité du talent de l'écrivain, la révolution d'Angleterre y est peut-être mieux comprise et plus complétement exposée que dans les ouvrages de la plupart de ses successeurs. Qu'il me soit permis enfin de déposer ici l'expression de ma reconnaissance pour toutes les personnes qui, en F et en Angleterre, ont bien voulu accorder à mon t une faveur anticipée et me prêter le plus utile secours dù, entre autres, à l'obligeance de sir James Mackin aussi inépuisable que son esprit et son savoir, des in tions et des conseils que nul autre n'eût pu me doun l'un des hommes qui parmi nous connaissent le l'ancienne histoire aussi bien que l'état présent de l'A terre, M. Gallois, m'a prodigué, avec une bienveilland j'ai quelque droit de prendre pour de l'amitié, les t de sa bibliothèque et de sa conversation. D'ANGLETERRE LIVRE PREMIER. vénement de Charles for. - État et dispositions de l'Angleterre. - Convocation du premier parlement. - Esprit de liberté qui s'y manifeste. - Sa dissolution. Premiers essais de gouvernement arbitraire. Leur mauvais succès. Second parlement - Accusation du duc de Buckingham. - Dissolution du parlement. Mauvaise administration de Buckingham. - Troisième parlement. Pétition des droits. - Prorogation du parlement. Assassinat du duc de Buckingham. Seconde session du troisième parlement. - Nouvelles causes du mécontentement public. Dissolution du troisième parle ment. Colère du roi. 1625-1629. Le 27 mars 1625, Charles Ier monta sur le trône, et aussitôt il convoqua un parlement 1. A peine la chambre des communes était assemblée 2 qu'un homme de bien compté sous le dernier règne parmi les adversaires de la cour, sir Benjamin Rudyard, se leva, et fit la motion qu'on ne négligeât rien désormais pour maintenir entre le roi et le peuple une parfaite harmonie : « Car, dit-il, nous pouvons tout epérer du prince qui nous >> gouverne, pour le bonheur et les libertés de notre pays 5. » Le 2 avril 1625. * Le 18 juin 1625. 5 Le 22 juin 1625; Parliamentary History (de Cobbett, Londres, 1806, t. 11, col. 5. |