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AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR

POUR LA DEUXIÈME ÉDITION.

L'histoire de la révolution d'Angleterre comprend trois grandes périodes. Dans la première, sous Charles It (1625-1649), la révolution se prépare, éclate et s'accomplit. Dans la seconde, sous le long parlement et Cromwell (1649-1660), elle essaie de fonder son propre gouvernement, qu'elle appelle la république, et elle succombe dans ce travail. La troisième période est celle de la réaction monarchique, exploitée par la prudence sceptique de Charles II, qui ne lui demande que de satisfaire son égoïsme, et épuisée par la passion aveugle de Jacques II, qui veut en tirer le pouvoir absolu. En 1688, l'Angleterre touche au but qu'elle se proposait en 1640, et ferme la carrière des révolu pour entrer dans celle de la liberté.

Je publie, sans aucun changement, une no édition del'histoire de la première période. J'ai rec pour l'histoire des deux autres périodes, beauco matériaux qui ne sont, je crois, ni sans importa sans nouveauté. Certainement, un jour viendra pourrai les mettre en œuvre; et j'apprends à com dre ce grand événement en attendant le loisir raconter.

F. G.

Janvier 1841.

PRÉFACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

J'ai publié les Mémoires originaux de la révolution d'Angleterre ; j'en publie aujourd'hui l'Histoire. Avant la révoution française, celle-ci était le plus grand événement que 'Europe eût à raconter.

Je ne crains point qu'on en méconnaisse la grandeur : en la surpassant, la nôtre ne l'a point rabaissée; ce sont deux victoires dans la même guerre et au profit de la même cause; la gloire leur est commune; elles se relèvent mutuellement au lieu de s'éclipser. Je crains plutôt qu'on ne s'abuse sur leur vrai caractère, et qu'on ne leur assigne pas, dans l'histoire du monde, la place qui leur convient.

A en croire une opinion aujourd'hui fort répandue, il semble que ces deux révolutions aient été des événements étranges, émanés de principes et conçus dans des desseins inouïs, qui ont jété la société hors de ses voies anciennes et naturelles ; des ouragans, des tremblements de terre, un de ces phénomènes mystérieux enfin qui ne se rattachent point aux lois connues des hommes, et éclatent subitement, comme un coup d'État de la Providence, peut-être détruire, peut-être pour rajeunir. Amis et ennemis, gyristes et détracteurs, tiennent en ceci le même lan au gré des uns, ces crises glorieuses ont mis au pour la première fois, la vérité, la liberté, la justice; elles, tout était absurdité, iniquité, tyrannie; à elles le genre humain doit son salut: selon les autres, c tastrophes déplorables ont interrompu un long a sagesse, de vertu, de bonheur; leurs auteurs ont pro des maximes, élevé des prétentions, commis des att jusque-là sans exemple; les peuples, dans un accès de se sont écartés de leur route accoutumée; un abim ouvert sous leurs pas.

Ainsi, soit qu'on les célèbre ou qu'on les déplore les bénir ou pour les maudire, tous s'accordent à to blier en présence de ces révolutions, à les isoler absol du passé, à les rendre responsables de la destinée du n à les charger seules de l'anathème ou de la gloire.

Il est temps d'échapper à ces mensongères et p déclamations.

Loin d'avoir rompu le cours naturel des événeme Europe, ni la révolution d'Angleterre ni la nôtr rien dit, rien voulu, rien fait qui n'eût été dit, so fait ou tenté cent fois avant leur explosion. Elles on clamé l'illégitimité du pouvoir absolu : le libre com ment en matière de lois ou d'impôts et le droit de rés à main armée étaient au nombre des principe stitutifs du régime féodal, et l'Église a souvent rép paroles de saint Isidore, qu'on lit dans les canons c trième concile de Tolède : « Celui-là est roi qui ré >> peuple justement; s'il fait autrement, il ne se » roi. » Elles ont attaqué le privilége et travaillé à

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