Oeuvres posthumes de Jean-Jaques Rousseau, ou recueil de pieces manuscrites, pour servir de supplément aux éditions publiées pendant sa vie, Volume 8Samuel Fauche, 1782 |
Expressions et termes fréquents
affez affurément aife aimoit ainfi Annecy auffi avoient avoit Bafile befoin c'eft c'eſt c'étoit careffes caufe ceffe charme chofe cœur Confignon connoiffance d'efprit defirs difoit dire donnoit efprit enfans eſt étoient étois étoit eût fage faifant faifoit falloit fans fant favoir Favria fecret felon fembloit femme fens fentimens fentiment fentois feroit fervice fervir feul fituation foin foit fonger fous fouvent fuffe fuis fuite fuivis fuivre fujet fûr fur moi fur-tout fût Gaime Geneve goût grace homme j'ai j'aimois j'allois j'aurois j'avois j'en j'étois j'euffe j'eus jamais jeune jeuneffe jouiffance jours jufqu'à laiffer Lambercier long-tems m'avoit m'en Madame de Warens Mademoiſelle maifon maître Maman maniere ment Merceret Mlle mufique n'ai n'eft non-feulement paffer paffion parler paroiffoit penfer pere perfonne plaifir plufieurs poffible pouvoit préfent prefque premiere quelquefois réfolution refte rien talens tems tois trouve trouvois Turin Venture vois vouloit voyage voyois
Fréquemment cités
Page 245 - ... situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l'immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte. Je dispose en maître de la nature entière; mon cœur, errant d'objet en objet, s'unit, s'identifie à ceux qui le flattent, s'entoure d'images charmantes, s'enivre de sentiments délicieux.
Page 171 - De là vient l'extrême difficulté que je trouve à écrire. Mes manuscrits raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables, attestent la peine qu'ils m'ont coûtée. Il n'y en a pas un qu'il ne m'ait fallu transcrire quatre ou cinq fois avant de le donner à la presse.
Page 92 - Dans l'entreprise que j'ai faite de me montrer tout entier au public, il faut que rien de moi ne lui reste obscur ou caché...
Page 12 - Il n'était question d'abord que de m'exercer à la lecture par des livres amusants; mais bientôt l'intérêt devint si vif, que nous lisions tour à tour sans relâche, et passions les nuits à cette occupation. Nous ne pouvions jamais quitter qu'à la fin du volume. Quelquefois mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux : Allons nous coucher; je suis plus enfant que toi.
Page 7 - Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu. Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge.
Page 262 - Tel est mon caractère , il pourrait croire, sinon que je le trompe , au moins que je me trompe : mais en lui détaillant avec simplicité tout ce qui m'est arrivé, tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai pensé, tout ce qu.e j'ai senti, je ne puis l'induire en erreur , à moins que je ne le veuille ; encore même en le voulant n'y parviendrais-je pas aisément de cette façon . C'est à lui d'assembler ces éléments et de déterminer l'être qu'ils composent : le résultat doit être son ouvrage;...
Page 171 - De là vient encore que je réussis mieux aux ouvrages qui demandent du travail qu'à ceux qui veulent être faits avec une certaine légèreté, comme les lettres; genre dont je n'ai jamais pu prendre le ton, et dont l'occupation me met au supplice.
Page 251 - Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las. Je m'en aperçus enfin. Je me couchai voluptueusement sur la tablette d'une espèce de niche ou de...
Page 8 - Je me suis montré tel que je fus; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été: j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même, Être éternel. Rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables, qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères.
Page 170 - Mes idées s'arrangent dans ma tête avec la plus incroyable difficulté : elles y circulent sourdement, elles y fermentent jusqu'à m'émouvoir, m'échauffer, me donner des palpitations ; et, au milieu de toute cette émotion, je ne vois rien nettement, je ne saurais écrire un seul mot ; il faut que j'attende.