inquit; aut sumne sanus, qui hæc vos doceo? nam etsi non sus Minervam, ut aiunt; tamen inepte, quisquis Minervam docet. Quid V. Tum Atticus: Tu vero, inquit, perge, Varro. Valde enim amo nostra atque nostros; meque ista delectant, quum latine dicuntur, et isto modo. me, inquam, putas, qui philosophiam jam professus sim populo nostro exhibiturum ? - Pergamus igitur, inquit, quoniam placet. Fuit ergo jam accepta a Platone philosophandi ratio triplex: una, de vita et moribus; altera, de natura et rebus occultis; tertia, de disserendo, et quid verum, et quid falsum; quid rectum in oratione, pravumve; quid consentiens, quid repugnet, judicando. Ac primam illam partem bene vivendi a natura petebant, eique parendum esse dicebant; neque ulla alia in re, nisi in natura, quærendum esse illud summum bonum, quo omnia referrentur; constituebantque, extremum esse rerum expetendarum, et finem bonorum, adeptum esse omnia e natura et animo, et corpore, et vita. Corporis autem alia ponebant esse in toto, alia in partibus. Valitudinem, vires, pulchritudinem, in toto; in partibus autem, sensus integros, et præstantiam aliquam partium singularum : ut in pedibus, celeritatem ; vim, in manibus; claritatem, in voce; in lingua etiam dicule à qui que ce soit d'oser faire la leçon à Minerve 22. V. Continuez, Varron, dit alors Atticus : j'aime beaucoup et les choses et les hommes de mon pays. Ces questions surtout me charment, traitées en notre langue et comme nous venons de les entendre. Que sera-ce pour moi, leur dis-je, qui ai pris l'engagement de faire connaître un jour la philosophie à nos concitoyens! - Eh bien! continuons, reprit-il, puisque vous le trouvez bon. La philosophie transmise par Platon à ses successeurs se divise en trois parties : la première traitait de la vie et des mœurs; la seconde, de la nature et des choses occultes; la troisième, du raisonnement et du jugement qui discerne le vrai du faux, les termes justes de ceux qui ne le sont pas, l'accord et la répugnance des idées. Dans la première partie, pour apprendre à bien vivre, on s'adressait à la nature, on recommandait de lui obéir 23. Selon ces philosophes, c'est dans la nature seule qu'il faut chercher ce bien suprême auquel toutes nos actions doivent être rapportées. Ils établissaient que le dernier terme des choses désirables, et le comble du bonheur, c'est d'avoir reçu de la nature tout ce qui est nécessaire à l'âme, au corps et à la vie. Des biens du corps, ils plaçaient les uns dans le tout, les autres dans les parties: dans le tout, la santé, la vigueur, la beauté; dans les parties, l'intégrité des sens, et les avantages attachés à chacune des parties du corps, comme l'agilité pour les pieds, la force pour les mains, l'éclat pour la voix, et pour la langue enfin l'expression nette des sons. explanatam vocum impressionem. Animi autem, quæ essent ad comprehendendam ingeniis virtutem idonea : eaque ab iis in naturam, et mores dividebantur. Naturæ celeritatem ad discendum, et memoriam dabant; quorum utrumque mentis esset proprium, et ingenii. Morum autem putabant studia esse, et quasi consuetudinem: quam partim exercitationis assiduitate, partim ratione formabant; in quibus erat philosophia ipsa, in qua quod inchoatum est, neque absolutum, progressio quædam ad virtutem appellatur; quod autem absolutum, id est virtus, quasi perfectio naturæ, omniumque rerum, quas in animis ponunt, una res optima. Ergo hæc animorum. Vitæ autem (id enim erat tertium) adjuncta esse dicebant, quæ ad virtutis usum valerent. Nam virtus [animi bonis et corporis] cernitur in quibusdam, quæ non tam naturæ, quam beatæ vitæ adjuncta sunt. Hominem esse censebant, quasi partem quamdam civitatis, et universi generis humani, eumque esse conjunctum cum hominibus humana quadam societate. Ac de summo quidem atque naturali bono sic agunt; cetera autem pertinere ad id putant, aut adaugendum, aut tuendum, ut divitias, ut opes, ut gloriam, ut gratiam. Ita tripartita ab iis inducitur ratio bonorum. Ils appelaient biens de l'âme tous les moyens de faire pénétrer la vertu dans les esprits, et ils rapportaient les uns à la nature, les autres à l'habitude: de la nature, ils dérivaient la promptitude à apprendre, et la mémoire, qu'ils faisaient dépendre toutes deux de l'activité de l'âme et de l'intelligence; à l'habitude, ils attribuaient nos penchans et, pour ainsi dire, notre façon de vivre qui devait être déterminée en partie par un exercice assidu, en partie par la raison. Nature et habitude, voilà le double objet de leur philosophie 24, dans laquelle ce qui est ébauché et non accompli s'appelle acheminement vers la vertu; ce qui est accompli, c'est la vertu même qu'ils regardaient comme la nature perfectionnée 25, et, de toutes les prérogatives de l'âme, c'était à leurs yeux la plus belle. Tels sont donc les biens de l'âme. Ceux de la vie 26 (car c'était la troisième espèce) consistaient en certains accessoires qui peuvent faciliter la pratique de la vertu; en effet la vertu aime à se montrer au milieu de quelques avantages qui dépendent moins de la nature que d'une vie heureuse. Alors ils envisageaient l'homme comme membre de la cité et du genre humain, c'est-àdire comme uni à ses semblables par le lien de l'humanité. Voilà ce qu'ils pensaient du bien suprême et naturel, auquel ils rapportaient tous les autres biens qui servent à l'accroître ou à le conserver, tels que les richesses, la puissance, la gloire et le crédit. Ainsi ils reconnaissaient trois espèces de biens. VI. Telles sont aussi les trois espèces qu'admettent rique peripateticos dicere. Id quidem non falso; est enim hæc partitio illorum : illud imprudenter, si alios esse academicos, qui tum appellarentur, alios peripateticos arbitrantur. Communis hæc ratio, et utrisque hic bonorum finis videbatur, adipisci, quæ essent prima [in] natura, quæque ipsa per sese expetenda, aut omnia, aut maxima. Ea sunt autem maxima, quæ in ipso animo, atque in ipsa virtute versantur. Itaque omnis illa antiqua philosophia sensit, in una virtute esse positam beatam vitam; nec tamen beatissimam, nisi adjungerentur et corporis, et cetera, quæ supra dicta sunt, ad virtutis usum idonea. Ex hac descriptione, agendi quoque aliquid in vita, et officii ipsius initium reperiebatur; quod erat in conservatione earum rerum, quas natura præscriberet. Hinc gignebatur fuga desidiæ, voluptatumque contemtio: ex quo laborum dolorumque susceptio multorum, magnorum, recti honestique causa; et earum rerum, quæ erant congruentes cum descriptione naturæ. Unde et amicitia exsistebat, et justitia, atque æquitas; hæque et voluptatibus, et multis vitæ commodis anteponebantur. Hæc quidem fuit apud eos morum institutio, et ejus partis, quam primam posui, forma atque descriptio. |