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DE L'ACADÉMIE

DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES

DE DIJON

SECTION DES LETTRES

Années 1871-1873.

DIJON

IMPRIMERIE DARANTIERE, RUE CHABOT-CHARNY

HOTEL DU PARC

1873

DE L'ACADÉMIE

DE DIJON

PARTIE DES LETTRES

CORRESPONDANCE INÉDITE

DU

PRÉSIDENT BOUHIER

AVEC

LE PROFESSEUR BOURGUET

DE NEUCHATEL

En 1870, à la réunion annuelle de la Société historique du canton de Neuchâtel (Suisse), j'eus l'avantage d'y faire plusieurs connaissances précieuses, entre autres celle de M. J.-H. Bonhôte, bibliothécaire de la ville. Il m'apprit que le dépôt confié à ses soins intelligents renfermait une liasse de quarante-cinq lettres du président Bouhier au professeur Bourguet, de Neuchâtel.

C'était pour un Bourguignon une trop bonne fortune pour qu'il négligeat l'occasion d'en profiter. Je la saisis avec d'autant plus d'empressement que M. Bonhôte m'offrit très gracieusement la communication de ce petit trésor, avec la permission d'en

Acad., Lettres, t. XVII, 1871-1872.

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tirer le parti que je voudrais, moyennant, bien entendu, le respect nécessaire du droit de propriété. C'est du résultat de cette communication que je me propose d'entretenir un instant l'Académie. Je la sais trop attachée à toutes ses gloires provinciales pour n'être pas assuré que l'une des plus grandes illustrations de la Bourgogne et de la magistrature française ne peut la trouver indifférente.

Le nom de Bourguet a bien peu d'éclat auprès de celui de Bouhier. Il faut pourtant présumer que celui qui le portait n'était pas sans valeur, puisque ses lettres offraient assez d'intérêt à l'illustre président pour qu'il entretint avec lui une correspondance fort sérieuse. On sera plus sûr encore du mérite de Bourguet quand on saura qu'il eut aussi l'honneur de correspondre pendant douze ans avec le grand Leibniz (1).

Je ne connaissais Bourguet que pour avoir vu son nom en tête de plusieurs lettres fort intéressantes du philosophe allemand. C'était plus qu'il n'en fallait pour piquer ma curiosité, en apprenant qu'il avait aussi entretenu des relations épistolaires avec Bouhier. Ce qui l'accroissait pourtant, c'était de savoir quelle avait pu être la communauté d'idées et d'études entre un correspondant de Leibniz, un philosophe, un métaphysicien, et un jurisconsulte, un historien, un érudit. Je ne savais pas que Bourguet était, lui aussi, un archéologue et un phi

(1) Cette correspondance s'étend de 1704 à 1716, c'est-à-dire jusqu'à la mort de Leibniz. Voy. KUNO FISCHER, Geschichte der nuern, Philosophie, t. 11, p. 75.

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