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avoués et reconnus par l'auteur même. Ce devoir de tout éditeur m'a paru d'autant plus sacré dans cette circonstance, qu'on s'étoit permis, en 1784, de publier un Recueil intitulé: Pièces fugitives de M. Racine fils, pour servir de suite à ses OEuvres, dans lequel on n'a inséré que des vers aussi contraires aux principes constans de l'auteur du poëme de la Religion, qu'indignes de son talent. Tout y est apocryphe: tout, au contraire, est de la plus grande authenticité dans l'édition que j'offre au public; elle est de plus ornée du portrait de l'auteur, gravé par M. Saint-Aubin d'après le portrait original peint par Aved.

J'ai cru devoir mettre en tête de cet intéressant Recueil, l'Eloge de Louis Racine par M. Le Beau, prononcé à l'Académie des Inscriptions et BellesLettres.

Voici la distribution des volumes. J'ai suivi, autant qu'il a été possible, l'ordre dans lequel les ouvrages du même genre ont été publiés;

TOME Ier. Le Poëme de la Grâce, le Poëme de la Religion, les Odes saintes, les Pièces relatives au Poëme de la Religion.

TOME II. Poésies sur différens sujets; les Epîtres sur l'âme des Bêtes, l'Epître à M. de Valincour, l'Epître à J. B. Rousseau, les deux Epîtres sur l'Homme, les Réflexions sur la Poésie.

TOME III. Vie de Milton, Discours sur le Paradis

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Perdu; le Paradis Perdu, Livres I, II, III, IV, vet vi; les Notes de ces six Livres.

TOME IV. Le Paradis Perdu, Livres VII, VIII, IX, X, XI et XII; les Notes des six derniers Livres ; Remarques d'Addisson sur le Paradis Perdu; Dis cours sur le Poëme Epique.

TOME V. Les Mémoires sur la Vie de Jean Racine; la Lettre de le Franc de Pompignan à Louis Racine; Remarques sur les Tragédies de Jean Racine les Frères Ennemis, Alexandre, Andromaque, les Plaideurs, Britannicus, Bérénice et Bajazet.

TOME VI. Remarques sur les Tragédies de Jean Racine: Mithridate, Iphigénie, Phèdre, Esther et Athalie; Additions aux Remarques sur Esther et Athalie; Traité de la Poésie dramatique ancienne et moderne; Eclaircissemens sur la Fille Sauvage; Lettres.

ÉLOGE

DE LOUIS RACINE.

LOUIS RACINE, second fils de Jean Racine et de Catherine de Romanet, fille d'un trésorier de France du bureau des finances d'Amiens, naquit le deuxième de novembre 1692. Les chefs-d'œuvre de son père sont pour lui autant de titres de la plus haute noblesse qui soit connue dans l'empire des lettres. Il a fait plus que ne font d'ordinaire les enfans des héros: il n'a pas démenti sa noble origine. L'Euripide de la France s'étoit dérobé au théâtre dans cet âge de maturité dans lequel une heureuse nature perfectionnée par l'étude et par la réflexion, sait enfanter les miracles de l'art. Fatigué de ces applaudissemens qui retentissent jusqu'au fond de l'âme, mais qui n'y produisent qu'une courte ivresse, il y avoit renoncé pour s'élever aux objets immortels. Les livres saints faisoient toute son étude, la morale chrétienne toutes ses règles, la bonne conscience toute sa joie; et

(Note de l'Editeur.) Cet Eloge a été prononcé à l'Académie ́des Inscriptions et Belles-Lettres, dans la séance de Pâques 1763, par M. Lebeau, secrétaire perpétuel de cette Académie, et auteur de l'Histoire du Bas-Empire: il contient tous les faits connus de la vie de Louis Racine,

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si le feu de cette belle poésie, dont il avoit été embrâsé, se rallumoit dans ses veines, ce n'étoit plus que pour lui impirer des chants sublimes en l'honneur de la religion. Son fils a suivi cet exemple: mêmes sentimens, mêmes études, mêmes vertus. Il étoit né avec une forte inclination pour le théâtre; Britannicus, Mithridate, Iphigénie, Phèdre l'y appeloient, et lui présentoient des couronnes; il sut résister à des attraits si puissans; il se refusa au plaisir d'entrer dans une illustre carrière d'où son modèle s'étoit hâté de sortir; et l'on peut dire que la vie de Louis Racine a été tout entière une continuation des dernières années de son père. Il le perdit lorsqu'il ne le connoissoit encore que sous le nom de son père; il avoit cependant déjà reçu de lui les premières semences de vertu. M. Racine, jusqu'au dernier soupir, s'étoit fait un devoir de lui former le cœur; et lorsqu'atteint d'une maladie mortelle, il attendoit avec soumission aux décrets de la Providence, le moment qui devoit le séparer d'une famille chérie, ce fils, âgé de six ans, assis auprès de son lit, lui lisoit des livres de dévotion proportionnés à la portée d'un âge si tendre, et qui en instruisant le jeune enfant, nourrissoient l'humble piété de l'auteur d'Athalie. Ce bon père lui avoit assuré une excellente éducation, en le recommandant à M. Rollin, alors Principal du collége de Beauvais. Sa mère le mit de bonne heure entre les mains de cet habile maître, qui, par ses écrits, est devenu celui de toute la jeunesse française. Il eut encore l'avantage de recevoir les instructions et de voir de près les exemples de M. Me

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