Joüir du desespoir de son cœur accablé, Et qu'au moins elle meure, après avoir tremblé. SALOME. Quoi! Seigneur, vous voulez vous montrer à sa vûë? HERODE. 'Ah! ne redoutez rien. Sa perte est résoluë. Vainement l'infidelle espere en mon amour. Mon cœur, à la clémence est fermé sans retour. Loin de craindre ces yeux, qui m'avoient trop sçû plai re, Je sens que sa présence aigrira ma colere. TU U veux la voir, Herode! à quoi te résous-tut Quoi ? son crime à tes yeux n'est-il pas manifeste ? ******** ********* ********* * SCENE IV. MARIAMNE, HERODE, ELIZE. R Eprenez Gardes. ELISE. VOS esprits, Madame, c'est le Roi. MARIAMNE. Où suis-je ? où vais-je ? ô Dieu ! je me meurs... je le Pourquoi m'ordonnez-vous de paroître à vos yeux ? Voulez-vous, de vos mains m'oter ce foible reste Vous le pouvez; frappez, le coup m'en sera doux : HERODE. Oüi, je me vengerai, vous ferez satisfaite. Ah! Seigneur, est-ce à vous à me le demander ? Songez à tous ces Rois, dont je tiens la naissance, Et condamnez ma fuite après, si vous l'ofez. HERODE. Quoi! lorsqu'avec un traître un fol amour vous lie; Quand Varus... MARIAMNE. Arrêtez; il suffit de ma vie. D'un fi cruel affront cessez de me couvrir. Laissez-moi, chez les Morts descendre sans rougir. N'oubliez pas du moins, qu'attachez l'un à l'autre, L'hymen, qui nous unit, joint mon honneur au vôtre, Voilà mon cœur. Frappez. Mais en portant vos coups, Respectez Mariamne, & même son Epoux. Perfide! il vous sied bien de prononcer encore Vos coupables dédains vous accusent affez; Et jecrois tout de vous, fi vous me haïssez. MARIAMNE. Quand vous me condamnez, quand ma mort est certai ne, Que vous importe, hélas! ma tendreffe, ou ma haine Et quel droit désormais avez-vous sur mon cœur, Vous qui l'avez rempli d'amertume & d'horreur; |