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Je ne connois plus Rome, & je vais de ce pas...

のの

A

SCENE V I.

HERODE, SALOME.

Gardes.

SALOME.

H! mon Frere, aux Hebreux ne vous presentez pas.

Le Peuple foûlevé demande votre vie.

Le nom de Mariamne excite leur furie.

De vos mains, de ces lieux, ils viennent l'arracher.
HEROD E.

Allons. Ils me verront, & je cours les chercher.
Mais quoi! laiffer ici la coupable impunic?
Ah! je veux dans fon fang laver fa perfidie.

Je veux,...

fort,

j'ordonne... hélas ! dans mon funefte

Je ne puis rien réfoudre, & vais chercher la mort.

Fin du quatrième Alte.

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Les Gardes fe retirent au coin du Théatre.

Voilà donc, jufte Dieu, quelle eft ma destinée?

La fplendeur de mon fang, la pourpre où je fuis née,' Enfin ce qui fembloit promettre à mes beaux jours, D'un bonheur affûré, l'inalterable cours;

Tout cela n'a donc fait que

verfer fur ma vie ;

Le funefte poison, dont elle fut remplie.
Mes yeux n'ont jamais vû le jour qu'avec douleur.
L'inftant où je naquis, commença mon malheur.
Mon berceau fut couvert du fang de ma Patrie.
J'ai vû du Peuple Saint, la gloire anéantie.
Sous ce Trône coupable, un éternel ennui,
M'a creufé le tombeau, que l'on m'ouvre aujourd'hui.,
Dans les profondes eaux j'ai vû périr mon Frere,
Mon Epoux à mes yeux a maffacré mon Pere:
Par ce cruel Epoux, condamnée à perir,

Ma vertu me reftoit. On ofe la flétrir.

Grand Dieu! dont les rigueurs éprouvent l'innocen→

ce,

Je ne demande point ton aide ou ta vengeance.
J'appris de mes Aïeux, que je fçais imiter,
A voir la mort fans crainte, & fans la mériter.
Je t'offre tout mon fang. Deffens au moins ma gloire.
Commande à mes Tyrans d'épargner ma mémoire.
Que le menfonge impur n'ofe plus m'outrager.
Honorer la vertu, c'eft affez la venger.

Mais quel tumulte affreux ! quel cris ! quelles allarmes !
Ce Palais retentit du bruit confus des armes.

Hélas! j'en fuis la caufe, & l'on périt pour moi.
On enfonce la porte. Ah ! qu'eft-ce que je voi ?

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Fe

Hébreux, difparoiffez. Romains, qu'on les enchaîne.

Les Gardes & Soldats d'Herode s'en vont. Venez, Reine, venez ; fecondez nos efforts.

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Suivez mes pas. Marchons dans la foule des Morts.
A vos Perfecuteurs vous n'êtes plus livrée.

Ils n'ont pû de ces lieux me deffendre l'entrée.

Dans fon perfide fang Mazael eft plongé;

Et du moins à demi, mon bras vous a vengé.
D'un inftant précieux faififfez l'avantage.
Mettez ce front augufte à l'abri de l'orage.
Avançons.

MARIAM NE.

Non, Seigneur ; il ne m'eft plus permis

D'accepter vos bontez contre mes Ennemis.
Après l'affront cruel, & la tache trop noire,
Dont les foupçons d'Herode ont offensé ma gloire ;
Je les mériterois, fi je pouvois fouffrit,
Cet appui dangereux que vous venez m'offrir.
Je crains votre fecours, & non fa barbarie.
Il eft honteux pour moi de vous devoir la vie ;
L'honneur m'en fait un crime. Il le faut expier,
Et j'attends le trépas pour me justifier.

VARUS.

Que faites-vous, hélas ! malheureuse Princeffe!

Un moment peut vous perdre. On combat. Le temps

preffe.

Craignez

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