i gers, de ses amis, à se déguiser en lutins et à tourmenter son rival pendant la soirée, jusqu'à ce qu'il ait promis d'épouser Ragonde, au pouvoir de laquelle il croit ces prétendus lutins soumis. Colin se trouve forcé de consentir à tout, et l'on célebre le mariage des deux jeunes amans par des chants et des danses agréables, et celui de Ragonde et de Colinpar un charivari. Ce Divertissement réussit beaucoup chez la Duchesse du Maine, pour laquelle il avoit été composé; et ce fut ce qui donna à quelques personnes le desir de le voir exécuter sur le Théatre de l'Opera, où il n'eut pas moins de succès. On l'y représenta, d'abord, sans la participation de Destouches, qui ne s'en étoit pas fait connoître publiquement pour l'Auteur; et son silence à cet égard laissant attribuer ce petit Ouvrage à différentes personnes, il le revendiqua, et l'inséra dans la premiere édition qu'il donna de ses Pieces de Théatre, en 1745. La Fête de la Nymphe de Lutece, Divertissement, en un acte, mis en musique par Mouret, représenté au Château de Sceaux, chez la Duchesse du Maine en 1714 et imprimé dans toutes les éditions suivantes des Œuvres de l'Auteur. Toute cette petite Piece, qui est entiérement à la louange de la Duchesse du Maine, pour laquelle elle a été faite, et devant laquelle elle dut réussir beaucoup, roule sur une dispute survenue entre la Seine, ou la Nymphe de Lutece, et la Nymphe de Sceaux, et leurs suivans à chacune; c'est-à-dire, les habitans, de l'un et de l'autre sexe, de ces deux lieux, pour savoir quel sera celui des deux qui conservera le plus constamment la Princesse dans son séjour. Après de vifs débats, de part et d'autre, l'on s'accorde à desirer qu'elle veuille bien partager ses loisirs, de maniere que les deux Nymphes puissent la posséder tour-à-tour. Le Médisant, Comédie, en cinq actes, en vers, représentée, pour la premiere fois, au Théatre François, le 20 Février 1715; imprimée, avec une Epître dédicatoire, en vers, adressée à la Duchesse du Maine, à Paris, la même année, chez François Le Breton, in-12, et dans toutes les éditions suivantes des Œuvres de l'Auteur. Damon, bon Gentilhomme, peu fortuné, recher che en mariage Mariamne, fille d'un Baron, vivant à Paris, et qui a le dessein de la donner à un annobli opulent, nommé Richesource, en faisant, par une double alliance, épouser son fils, Valere, à Isabelle, sœur de ce Financier. L'épouse du Baron protége Damon, mais Mariamne a une égale répugnance pour ces deux partis, parce que le premier a l'odieux défaut de médire sans cesse, de tout le monde, et que l'autre est indigne d'elle, par sa , basse naissance, dont il a toute la grossierté. Une autre raison plus forte encore l'éloigne des deux prétendans, c'est l'amour qu'elle a pour Léandre, jeune homme, duquel elle a fait la connoissance à la campagne, et dont elle est également aimée. Léandre est le fils d'un Marquis, duquel il n'a pu obtenir la permission de demander la main de Mariamne, parce qu'il avoit d'autres vues sur lui; et, au désespoir, il est venu à Paris, à l'insu de son pere, et, sous un nom emprunté, il s'est mis au service de Richesource, afin d'avoir les moyens de s'introduire dans la maison du Baron. Les médisances continuelles de Damon, qui portent particulièrement sur toutes les personnes de cette maison, même sur Mariamne, et sur-tout sur la Baronne, sa mere, détrompent cette derniere sur le compte de ce méchant homme, dont elle renonce, enfin, à faire son gendre. Léandre se découvre; et son pere, désolé de sa fuite, vient le chercher, jusques chez le Baron, où il le retrouve, sous le nom et les habits d'un valet. Le Marquis demande, lui-même, la main de Mariamne pour Léandre, et l'obtient. Richesource se retire, en se voyant un rival préféré; mais Valere, qui aime Isabelle et en est aimé, l'épouse, et Damon est renvoyé ignomi nieusement. Cette Piece eut quatorze représentations de suite, dans sa nouveauté, avec succès, à ce que nous apprennent les freres Parfaict et le Chevalier de Mouhy, et elle ne réussit pas moins à la reprise qui en fut faite en 1739. Mais Gresset ayant remis ce caractere au Théatre, sous le titre du Méchant, en 1745, le style de cette derniere Comédie a fait entiérement oublier l'autre, qui n'a pas reparu depuis à la scene. * Le Triple mariage, Comédie, en un acte, en prose, suivie d'un Divertissement, mis en musique par Gilliers, représentée, pour la premiere fois, au Théatre François, le 7 Juillet 1716; imprimée, à Paris, la même année, chez François Le Breton, in-12, et dans toutes les éditions suivantes des Œuvres de l'Auteur. , L'Obstacle imprévu, ou L'Obstacle sans obszacle, Comédie, en cinq actes, en prose, représentée, pour la premiere fois au Théatre François, le 18 Octobre 1717; imprimée, avec une Epître dédicatoire adressée au Duc d'Orléans, Régent, à Paris, la même année, chez François Le Breton, in-12, et dans toutes les éditions suivantes des Œuvres de l'Auteur. Léandre, jeune Gentilhomme, sans fortune, a eu occasion de voir, au couvent, une jeune personne, nommée Julic, de laquelle il est devenu amoureux, et à laquelle il a fait partager son amour; mais ne connoissant point sa famille, et n'osant pas la demander en mariage, parce qu'il n'avoit pas de bien , à lui offrir, il s'en est éloigné, pour aller tenter quelques moyens de s'enrichir. Il a épousé, à Lyon, une vieille Comtesse de La Filandiere qui lui a beaucoup laissé, en mourant, et il revient, à Paris, chercher Julie, chez Lisimon, ancien ami de son tuteur, Lycandre, et où, depuis qu'on l'a retiréc du couvent, elle demeure, avec la Comtesse de La Pépiniere, ancienne amic de Lisimon. Ce dernier a formé le double projet d'épouser Julie et d'unir son fils, Valere, à Angélique, fille de la Comtesse de La Pépiniere. Par une premiere explication, Léandre a lieu de croire que Julie est fille de la feue Comtesse de La Filandiere, dont il a été l'époux; cependant, Lycandre, le prétendu tuteur de Julie, de retour d'un long voyage, la fait reconnoître pour sa fille, assurant qu'elle ne doit point le jour à la Comtesse de La Filandiere, mais qu'elle est le fruit d'un mariage qu'il a clandestinement contracté, avec la fille d'un très-grand Seigneur étranger, duquel même elle devient l'héritiere. L'obstacle qui alloit s'opposer au bonheur de Julic et de Léandre se trouvant entiérement levé, ils sont unis ainsi que Valere er Angélique. Cette Piece, à laquelle on reproche, avec raison, trop de complication dans le fond du sujet, n'eut que six représentations dans la premiere année de sa nouveauté, avec peu de succès, et après lesquelles Auteur la retira. Il y fit quelques corrections dans la suite, et elle fut reprise le 12 Juillet 1735, mais elle ne réussit pas davantage, puisqu'elle n'eut alors que cinq représentations, et qu'elle n'a pas reparu |