quoiqu'il soit promis, de même, à une autre jeune personne, par le Marquis, et que cette sœur de Sanspair ait été également promise à un Baron provincial, son cousin. Cette Piece fut présentée aux Comédiens du vi-vant de Destouches, et prête à être jouée, à ce qu'il nous apprend, dans l'Avertissement qu'il a mis au-devant, en l'imprimant, mais il perdit, tout-àcoup, l'envie de la mettre au Théatre, et se contenta de la publier par l'impression. Ce ne fut que dix ans après sa mort que le Comédien Bellecourt, après y avoir fait quelques changemens, et se proposant d'en remplir le principal personnage, engagea ses camarades à en risquer la représentation. Elle fut jouée six fois, sans beaucoup de succès parce qu'en effet elle en méritoit peu, et elle n'a pas été reprise depuis. , Le jeune Homme à l'épreuve, Comédie, en cinq actes, en prose, non représentée sur le Théatre de la Capitale, et imprimée, à Paris, en 1751, in-12, et dans les éditions suivantes des Œuvres de l'Auteur. P , Géronte, riche Bourgeois de Paris a un fils, nommé Léandre, qui vit dans la débauche et dans la plus grande dissipation; et, pour éprouver s'il est susceptible de se corriger, un ami de Géronte lui propose de faire croire que les dépenses excessives de Léandre l'ont ruiné entiérement et réduit à la plus affreuse misere. Léandre qui, malgré ses défauts de jeunesse, a un bon cœur, est si désolé de l'état malheureux où il est persuadé d'avoir mis son pere qu'il est prêt, pour s'en punir, à terminer ses jours; mais auparavant il veut vendre tous ses bijoux, même ses habits pour lui en laisser le produit, en le joignant à quelques somines qu'il a prêtées à des camarades de débauches, et qu'il touche, croyant les recevoir sur l'escompte de leurs billets. C'est un des moyens d'épreuves qu'emploie l'ami de Géronte, à l'aide du valet de Léandre, dont le repentir paroît si sincere qu'il obtient son pardon, avec la certitude que la fortune de son pere n'est point épuisée; et, pour le lui prouver, ainsi que le retour de ses bontés, Géronte l'unit à une jeune personne, fille d'un de ses amis, qui est mort, après la lui avoir confiée, que Léandre aime et de laquelle il est aimé.. Pour récompenser aussi le valet de Léandre de la part qu'il a cue dans l'heureux changement de son maître, Géronte le marie à la suivante de la jeune per sonne. Cette Piece, qui est d'un comique un peu bas, se joue dans les Provinces avec quelque succès. On l'y a hasardée, depuis la mort de Destouches; mais nous ne croyons pas qu'elle pût réussir sur le Théatre de Paris. Le Mari confident, Comédie, en cinq actes en vers, non représentée; imprimée dans l'é dition des Œuvres de l'Auteur faite au Louvre, in-49., en 1758, et dans toutes les éditions sui vantes. , 2 Un Baron, veuf, qui a deux filles et un fils marié sa fille aînée à un Comte de Forville, quoiqu'elle aimât un jeune Militaire, le Marquis de Fiorange et qu'elle en fût aimée. Ce mariage s'est fait à Paris, pendant que Florange s'en est éloigné, pour se rendre à son Régiment et le Baron a amené ensuite les deux nouveaux époux, avec sa seconde fille, dans une Terre qu'il a près de Paris. Florange, à son retour, a écrit à la Comtesse, cr lui demande un entretien pour lui reprocher son infidélité. Le Comte apprenant le sacrifice que son épouse lui a fait, exige qu'elle réponde à Florange, qu'elle reçoive sa visite et qu'elle essaie à le consoler, en s'excusant à ses yeux sur la violence que le Baron a exercée envers elle. Mais Julie, sœur de la Comtesse, est aussi amoureuse de Fiorange, et elle prie la Comtesse de feindre au contraire, qu'elle l'a tout-à-fait oublié, afin que, par dépit, il lui offre, à elle, son hommage et sa main. Le Baron et le Comte consentent à ce statagême; et la Comtesse se voit contrainte à employer ce moyen, si pénible à son cœur, pour servir la passion de Julie et ôter à Florange tout prétexte de la refuser. Julie, sous des habits d'homme, et se faisant passer pour le Chevalier son frere, absent, enfiamme, en effet, Florange , pour elle, en lui disant qu'il voit la jeune sœur dans les traits du prétendu Chevalier; et la vanité, venant aider le dépit et le commencement du penchant dans l'esprit de Florange, l'engage, enfin, à demander à être uni à Julie, qui se trouve, à l'instant même, l'objet de la recherche d'un Duc. Elle borne son ambition à obtenir Florange, qui l'épouse, et la Comtesse ne peut s'empêcher de finir par aimer le Comte, des procédés duquel elle n'a eu qu'à se jouer, depuis qu'il est son mari. Cette Piece, qui n'a jamais été risquée sur aucun Théatre, auroit pu l'être aussi bien que Le jeune Homme à l'épreuve, et nous pensons qu'elle étoit plus susceptible d'y réussir, par le ton du comique noble, par le charme du style et par la facilité de la versification qui y regnent, d'un bout à l'autre. L'Archi-Menteur, ou Le vieux Fou dupe, Comédie, en cinq actes, en vers, non représentée; imprimée dans l'édition des Œuvres de l'Auteur, faite au Louvre, in-4°., en 1758, et dans toutes les éditions suivantes. Un vieux Marquis, vivant dans une de ses Terres, près Paris, avec son épouse, le Comte, leur fils et leur fille, nommée Julie, qu'il est sur le point de marier à un Baron, personnage ridicule, et san voisin, à la sœur duquel il a promis aussi d'u , nir le Comte, devient amoureux de cette jeune personne, nommée Clarice et ose presser le Baron de se prêter à son penchant criminel. La Marquise découvre le projet de cette intrigue scandaleuse, et le Comte, dans l'intention d'en prévenir les suites et de venger sa mere des chagrins que le Marquis lui prépare, invente mensonges sur mensonges, afin de faire prendre le change à son pere dans sa folie entreprise, et d'accélérer son mariage avec Clarice, qu'il aime. Mais un de ses amis , auquel il s'est confié pour l'aider dans plusieurs stratagêmes qu'il emploie à tromper son pere et à rompre ses mesures, le trahit, lui-même, et se fait aimer de Clarice. De son côté, Julic est aimée d'un jeune Officier, nommé Monval, qu'elle aime, et que l'on a fait passer pour avoir été tué dans un combat sur mer afin de la déterminer à épouser le Baron, qu'elle ne peut souffrir. Cependant Monval, de retour de l'expédition navale à laquelle il étoit allé, réclame ses droits sur Julie, et écarte facileinent le Baron, son imbécille et poltron de rival. Le Marquis, déchu de ses coupables espérances sur Clarice, qui sont connues et punies par la Marquise, est forcé de consentir à l'union de Julie avec Montval, et celui-ci propose une de ses sœurs au Comte, pour le dédommager de l'infidélité de Clarice ; ce qui est accepté, et cette derniere épouse son nouvel amant. Nous pensons que Destouches a sagement fait de ne pas hasarder cette Comédie au Théatre, où sûre ment |