qu'à vous de consentir au mariage qu'on me propose! VALERE. La dureté de mon pere m'a contraint à prendre de certaines résolutions, dont je ne puis, ni ne veux me dédire! ISABELLE. La même raison m'a mis dans la nécessité de consentir à des engagemens, que rien ne peut rompre désormais! Cléon?.... Je le connois. Il est de mes amis. ISABELLE. Eh! quelle est la femme que vous avez prise? C'est Julie. VALERE. ISABELLE. Je la connois aussi ; c'est une fort aimable per sonne! NÉRINE, à part. Voilà la confidence achevée. ISABELLE, à Valere. Quel parti prenez-vous, mon frere ? VALERE. De m'exposer à tout, plutôt que de rompre mes engagemens! Et vous, ma sœur ? ISABELLE. De mourir plutôt que de manquer à ma foi! NÉRINE, voyant paroître Oronte avec la Comtesse et M. Michaut. , Voilà M. votre pere, avec la Comtesse et M. Mi ORONTE, LA COMTESSE, M. MICHAUT, ISABELLE, VALERE, NÉRINE, PASQUIN. ORONTE, à demi-voix, à la Comtesse, en lui montrant Valere et Isabelle. LES DES voici, l'un et l'autre. Je vais les faire consentir aux projets que nous avons formés. LA COMTESSE, à demi-voix. C'est ici qu'il faut vous servir de toute votre au torité. M. MICHAUT, à Oronte. Pour moi, je ne prétends point à la main d'Isabelle, si elle ne me la donne pas, de bon cœur. ORONTE, à Valere. Ah! c'est donc vous M. le chasseur? Quand retournez-vous au Château de Clitandre? VALERE. Mon pere, si vous voulez m'écouter.... Je n'ai rien à écouter. Pour réparer la faute que vous avez faite, il faut que vous vous disposiez à m'obéir. VALERI. Si ce que vous m'ordonnerez m'est possible, il n'y a rien que je ne fasse.... SCENE XVIII. JAVOTTE, ORONTE LA COMTESSE, M. MICHAUT, ISALELLE, VALERE, NÉRINE, PAS QUIN. JAVOTTE, à Oronie. Mon papa, il y a ici je ne sais combien de Masques, qui viennent d'entrer, parce qu'ils ont entendu les violons. Ils sont tout-à-fait plaisans. Voulez-vous qu'on les fasse venir ici? ORONTE. Ils seront les bien-venus, Dans un jour comme celui-ci, il ne faut songer qu'à ce qui peut donner de la joie. SCENE ΧΙΧ. CLÉON, JULIE, CÉLIMENE, L'ÉPINE, masqués s TROUPE DE MASQUES, ORONTE, LA COMTESSE, M. MICHAUT, ISABELLE, VALERE, NÉRINE, PASQUIN, JAVOTTE. (Les Masques entrent sur une marche en musique.) La COMTESSE, a Oronie, après que la marche est finie. L'ASSEMBLEE n'est pas nombreuse, mais elle est tout-à-fait agréable.... (A Valere.) Approchez-vous de moi, Valere. Voici un jour bienheureux pour vous! Enfin, je vous épouse. Tous vos rivaux vont crever de jalousie! Mais vous méritez bien de triompher.... Au reste, M. votre pere consent à notre mariage. M. MICHAUT, à Isabelle. Et il m'a promis aussi, Mademoiselle, que j'aurois le bonheur de vous épouser. ORONTE, à Valere, en lui montrant la Comtesse. Répondez donc ! LA COMTESSE. Il est si transporté de joie qu'il n'a pas la force de me remercier! M. MICHAUT, montrant Isabelle. Mademoiselle ne me paroît pas si joyeuse de la nou velle que je lui apprends! ORONTE. Nous parlerons de cela tantôt.... (A la Comtesse.) Madame, songeons à notre divertissement. LA COMTESSE. Non pas, s'il vous plaît; je veux finir, et on ne dansera que quand on m'aura mise en train de danser, moi! VALERE. Puisque vous êtes si pressée de finir, Madame, je prendrai la liberté de vous dire, avec la permission de mon pere, que je ne veux point du tout me marier. LA COMTESSE, Tout cela est inutile. VALERE. J'ai beaucoup de respect pour vous, Madame, mais c'est tout ce que votre personne peut m'inspirer. |