Oh! je n'en doute pas. La plus rare Beauté n'a pour lui nul appas. CÉLIANTE, C'est ce qui me feroit souhaiter sa conquête, Il est un certain art, que je sais à ravir, Je vous conseille donc de tenter l'aventure. CÉLIANTE. Parles-tu tout de bon? FINETTE. Sans doute. CÉLIANTE. Je te jure Que bientôt de mes yeux il sentira les coups. Je veux, dès aujourd'hui, le voir à mes genoux. FINETTE. S'il vous aime une fois, à quoi tend l'entreprise ? A lui dire pour lors que mon cœur le méprise, l'État Ne peuvent m'imposer à la suite d'un fat. FINETTE. Pour fat, il ne l'est point. C'est un homme qui pense Mais je veux qu'il soit tel que vous le voulez croires Vous prétendez en faire un mari complaisant. En ce cas, le Marquis vous conviendroit autant. Les gens de qualité suivent toujours la mode, Et tout homme de Cour doit être époux commode. Voilà l'essentiel. Qu'importe qu'un mari Soit fat, s'il vous permet d'avoir un favori ? CÉLIANTE. Mais, au fond, tu dis vrai. FINETTE. Comment! je vous étale Tout ce qu'on peut prêcher de plus fine morale, Rompez avec Damon: j'insiste sur ce point. N'étant pas Gentilhomme, il ne vous convient point. CÉLIANTE. Tu te trompes, Finette; et, malgré l'apparence, Ah! voilà justement de vos Romans d'amour. J'entre dans tes raisons, et je les applaudis. J'ai maltraité souvent un amant trop aimé; Quoi? FINETTI. CELIANTE. Je me sens aujourd'hui d'une humeus A le désespérer ! FINETTE. Quelque bonne vapeur Vous seroit à présent d'un secours admirable! CÉLIANTE. Je ne me suis jamais trouvé tant de raison! FINETTE. Que Damon ne vient-il !... Mais vous ferez l'oison Si tôt qu'il paroîtra ! CÉLIANTE. J'excite mon courage A lui faire, au plutôt, quelque sensible outrage. Prête-moi ton secours pour m'y déterminer. Traitons quelque sujet propre à me chagriner. Parle moi de ma sœur. FINETTE. Eh! bien, donc, ma maîtresse De notre Philosophe a lassé la tendresse. Il s'est abandonné, pour la premiere fois, Pourront dégénérer en aigreur très-fâcheuse, Cela vous déplaît-il ? CELIANTE. Non; tu me fais plaisir.. Un doux ravissement est prêt à me saisir! FINETTE. Enragez donc, Madame, et très-parfaitement. CÉLIANTE. Hs s'aiment donc toujours? FINETTE. Plus que jamais, Madame. Mon maître est à présent l'esclave de sa femme. Le sot! CÉLIANTE FINETTE. Plus elte prend le ton d'autorité, Et plus, depuis une heure, il en est enchante! CÉLIANTE. Je n'y puis plus tenir!... Par quel charme, Mélite Triomphe-t-elle ainsi d'un homme de mérite d |