Images de page
PDF
ePub

bum, Leyde, 1788. Après sa mort, le professeur Munthinge a publié sa Traduction hollandaise du livre de Job, et le professeur Schroeder des Fragmens des proverbes arabes de Meidanus, commentés par Schultens. On trouve son portrait dans la Continuation de l'histoire nationale de Wagenaar, tom. 50, avec une notice sur sa vie. M. Kantelaar a publié son Eloge en 1794; et le successeur de Schul. tens dans la chaire des langues orientales, le savant professeur Scheidius, lui a également payé un juste tribut d'éloges dans son discours, intitulé: Oratio de eo quod Schultensii post immortalia erga litteras orientales merita posteris agendum reliquerunt, 1794.

SCHWARTZENBERG (Le prince CHARLES-PHILIPPE ), feld-maréchal autri chien, né le 15 avril 1771, entra de bonne-heure au service, parvint rapidement au grade de lieutenant-colonel, fut aide-de-camp du général Clerfayt, et se distingua sous ses ordres en plusieurs occasions, particulièrement le 1er mai 1792 à la bataille de Quiévrain. Pendant la campagne de 1793, il commanda une partie de l'avant-garde du prince de Cobourg; et se signala de nouveau, en juillet, vers Valenciennes; en octobre, à Oisy, à Estreux, près de Landrecies, et pénétra, avec des partis, vers Guise et jusqu'à St-Quentin. Le 29 mai 1794, il contribua à repousser les attaques faites sur le Cateau; et ayant déployé de nouveau, le 27 avril, la plus grande bravoure à l'affaire qui eut lieu entre Bouchain et Cambrai, il reçut l'ordre de Ma rie-Thérèse sur le champ de bataille. En juin 1793, le prince de Schwartzenberg, alors colonel et commandant le régiment des cuirassiers de Zeischwitz, fit partie du corps d'armée sous les ordres du général Wartensleben, dans le Bas-Rhin. Il fut nommé major-général après la bataille de Wartzbourg, livrée le 3 septembre de la même année, et le 16, il se conduisit de la manière la plus brillante à l'attaque de Dietz. En septembre 1862, il refusa l'ambassade de Pétersbourg, fut employé de nouveau dans les armées autrichiennes, en qualité de lieutenant-feld-maréchal, lors de la reprise des hostilités avec la France, en 1805, et fut un des trois généraux nommés au mois de juillet de cette année, pour conférer avec le baron de Wintzingerode, aide-de-camp de l'empe.

reur de Russie, sur le plan de campagne proposé par l'Autriche. Le prince de Schwartzenberg, chargé d'un commandement à l'aile droite de l'armée autrichienne devant Ulm, prit part à l'action du i octobre, contre l'armée d'observation française, sous les ordres du maréchal Ney, et se retira, après la perte de la bataille, par la route de Franconie, avec l'archiduc Ferdinand. Ce général a rempli, pendant plusieurs années, les fonctions d'ambassadeur auprès de Napoléon, et ce fut en cette qualité qu'il eut beaucoup de part au mariage de ce monarque avec l'archiduchesse Marie-Louise. En 1812, il prit le commandement du corps d'armée autrichien qui, conformément au traité conclu le 14 mars, fut mis à la disposition de Napoléon, pour seconder ses opérations contre la Russie. Cette armee, forte de 30,000 hommes, se trouvait en Gallicie au commencement des hostilités; ellé passa le Bug à Droghitschin dans les premiers jours de juillet, poursuivit les Russes dans toutes leurs directions, et s'empara le 11 de Pinsk, position importante dans le duché de Varsovie. Au mois d'août, Napoléon confia au prince de Schwartzenberg le commandement de sa droite et celui du 7o corps, composé de troupes saxonnes, avec lequel il marcha contre le général Tormazow, l'attaqua le 12, et le contraignit à la retraite. Les bulletins français firent l'éloge des talens qu'il avait déployés en cette occasion. It continua ses opérations pendant le mois de septembre, contre les généraux Tormazow et Tschitchakoff, qui s'avançaient par la Volhinie. Mais il fut battu à son tour par ces généraux, au mois d'octobre, et effectua sa retraite vers le duché de Varsovie. Les bulletins français annoncèrent au mois de novembre, qu'il avait remporté plusieurs avantages, les 16, 17 et 18, contre le général Sacken, envoyé par le général Tschitchakoff pour observer ses mouvemens; mais ces succès furent démentis par les bulletins russes, qui pretendirent au contraire que le général autrichien ayant essayé de s'approcher de la place de Slonim, en avait été repoussé deux fois avec perte. La conjecture la plus vraisemble, c'est que le prince de Schwartzenberg, considérant latournure que prenaient les choses, connaissant les véritables dispositions de sa cour, et présumant avec raison qu'elle ne

1

voir.

tarderait pas à se déclarer en faveur des coalisés, ne crut pas devoir déployer contre un ennemi qui allait devenir un allié, tous les moyens qui étaient en son pouQuoi qu'il en soit, le général Schwartzenberg, dont les troupes étaient alors concentrées dans le duché de Varsovie, s'y maintint pendant les derniers mois de cette année, et il occupait encore, au mois de février 1813, la position de Pultusk. Il quitta l'armée le 9 de ce mois, et se rendit à Vienne, où il reçut le commandement de l'armée qui se formait en Bohême; et quoique la rupture de l'Autriche avec la France ne parût point encore décidée, il quitta ses cantonnemens le 24 août, marcha sur Dresde, où se réunirent les armées russe et prussienne, sous les ordres des généraux Wittgenstein et Kleist, et concourut aux combats des 26 et 27 août, contre Napoléon en personne. Le 28, il fit, avec toute l'armée, un mouvement à droite, pour prendre position derrière les défilés qui séparent la Saxe de la Bohème, et pour y attendre les divisions des généraux Vandamme et Victor, qui avaient passé l'Elbe à Koenigstein. Ce mouvement donna lieu à la bataille de Kulm. Le 15 octobre, le prince de Schwartzenberg annonça dans un ordre du jour, que le lendemain 16 ily aurait une action générale et décisive. Telle fut en effet la bataille de Leipzig, qui délivra l'Allemagne des armées françaises, et où le prince de Schwartzenberg, commandant en chef, développa des talens militaires fort au-dessus de ceux qu'il avait eu jusqu'alors l'occasion de manifester. Le 22 décembre, il entra en Suisse à la tête de la grande armée, et adressa au mois de janvier, au peuple français, en mettant le pied sur son territoire, une proclamation dans laquelle il annonçait qu'il ne venait point, comme ennemi de la France, ravager ses provinces, mais réduire celui qui la gouvernait à l'impossibilité de troubler plus long. temps le repos de l'Europe. Cette proclamation était conçue dans des termes pleins de force, de modération et de dignité; il est seulement à regretter que les événemens n'aient pas toujours répondu à ce noble langage. Le prince de Schwart. zenberg commença ses opérations par envoyer des corps détachés sur Genève, Huningue et Béfort; et ayant dépassé toutes les places qui défendent la France

de ce côté, il fit sa jonction avec le maréchal Blucher, et concourut au combat de Brienne, le 24 janvier. A cette occasion, l'empereur de Russie lui fit don d'une épée. Le 3 mars, il s'empara de Troyes, et se mit à la poursuite des Français sur la route de Nogent. Le 10, il publia, dans cette ville, en conséquence de l'instruction donnée par le général Alix, commandant la 18° division pour la levée en masse, un ordre du jour contenant des mesures d'une extréme sévérité à l'égard de tout individu non militaire qui porterait les armes contre les alliés. Le 30 mars, jour de l'attaque de Paris, le prince de Schwartzenberg publia encore, comme général en chef, une proclamation qui fit connaître une partie des intentions des alliés relativement à Napoléon, et qui fut suivie de l'occupation de cette capitale (voy. MARMONT ). Le 3 avril, lorsque le gouvernement provisoire était établi, et que le décret du sénat avait délié le peuple et l'armée du serment de fidélité envers Napoléon, le prince de Schwartzenberg fit passer au marechal Marmont tous les papiers publics et documens nécessaires pour lui donner connaissance de ces événemens, et il l'engagea à abandonner les drapeaux de Napoléon. Il reçut, le 5 avril, de l'empereur Alexandre, le cordon et la plaque en diamans de l'ordre de St-André, et le 20 du même mois, l'empereur François lui écrivit une lettre qui l'autorisait à porter dans ses armes l'écusson d'Autriche, en joignant à cette faveur héraldique le don plus solide d'une seigneurie héréditaire en Hongrie. Le roi de France, voulant aussi témoigner au prince de Schwartzen. berg son estime et sa reconnaissance, et consultant plus peut-être en ce moment ses sentimens que les convenances nationales, lui fit présent de quarante béliers et brebis-merinos, et lui envoya, ainsi qu'au prince de Metternich, une croix d'honneur d'or qu'ils ont seuls le droit de porter. La coalition ayant repris les armes en 1815, pour renverser de nouveau Bonaparte, le,prince de Schwarzenberg fut nomme commandant en chef des armées alliées du Haut-Rhin. Il franchit ce fleuve le 22 juin, et s'avança avec les troupes russes par la Lorraine et l'Alsace, pour se réunir aux Anglais et aux Prussiens sous les murs de Paris. Il était précédé par l'armée bavaroise. Cette se

le chevalier Scipani. Réuni ensuite au cardinal Ruffo, il s'empara de Castellamare, s'avança vers Naples, et contribua beaucoup à la reprise de cette capitale. Le roi l'en récompensa par le titre de marquis et le rang de colonel, avec quatre mille ducats de pension. Une nouvelle invasion des troupes françaises ne lui permit pas de jouir long-temps de ces avantages, et le força de se retirer en Sicile. Depuis cette époque, il n'a plus reparu sur la scène politique, où il avait déployé avec éclat les talens d'un chef de parti.

[ocr errors]

SCICH - ALI, kan de Derbent, né en 1671, et issu de la famille royale de Perse, régna avec gloire dans le Schirvan, et remporta plusieurs avantages sur les Russes, qui avaient envahi ses provin→ ces jusqu'au commencement du dernier siècle. Il fut forcé de remettre les clefs de Derbent à Pierre-le-Grand. Sur la fin de sa vie, il eut encore la douleur de revoir ces redoutables ennemis dans ses états, et rendit sa capitale, le 19 mai 1796, au comte Valerien Subow, après bojours de siége. Il s'avança au-devant du vainqueur avec tous les officiers de sa cour portant un sabre suspendu à son cou, pour annoncer qu'il reconnaissait la faute qu'il avait commise, en prenant les armes contre l'impératrice. Il obtint grâce de la vie pour tous les habitans et la sûreté de leurs propriétés. Ce prince, le plus puissant de tous ceux du Schirvan et du Daghestan, avait adhéré aux projets de révolte formés par un Aga Mehemet-Kan contre la Russie; avait fait tous ses efforts pour attirer dans son parti les chefs de ces contrees, et venait de rassembler plus de dix mille hommes dans sa capitale, lorsqu'elle tomba au pouvoir de l'ennemi. Il ne put survivre long-temps à ce nouveau malheur, et mourut l'année suivante, vivement regretté de ses sujets

reur,

conde campagne, moins glorieuse pour le prince de Schwartzenberg que la précédente, sous le rapport des opérations militaires, puisque la journée de Waterloo avait déjà à-peu-près décidé l'issue de cette grande querelle, ne le fut pas moins par les marques d'estime qu'il reçut des souverains. Le roi de France lui conféra l'ordre du St-Esprit, le roi de Saxe celui de la Couronne-de-Rue, le princerégent d'Angleterre la grande décoration de l'ordre des Guelphes, et le roi des Deux-Siciles la grande décoration de l'or-, dre de St-Ferdinand. Le prince Charles de Schwartzenberg est président actuel du conseil aulique de guerre; il a épousé, le 28 janvier 1799, la veuve du prince d'Esterhazi, née comtesse de Hohenfeld.Son frère aîné, le prince Joseph-Jean, conseiller intime et chambellan de l'empené le 27 juin 1769, succéda à son père le 5 novembre 1789. Sa femme, fille du duc Louis Engelbert d'Aremberg, perit dans le mois de juillet 1810, à la fête donnée par le prince Charles de Schwartzenberg, à Paris, à l'occasion du mariage de l'archiduchesse Marie-Louise avec Napoléon. Elle se rendit doulou reusement célèbre par le dévoûment maternel qu'elle déploya dans cette circonstance, et dont elle fut la victime. Le prince Joseph fut nommé, le 23 sep. tembre 1816, l'un des douze directeurs permanens de la banque nationale d'Autriche, ayant refusé, à cause de ses gran des occupations, la charge de gouverneur, qui lui avait été offerte. Il fut envoyé, au mois d'octobre suivant, à Munich, en qualité d'ambassadeur extraordinaire, pour y faire, au nom de l'empereur, la demande de la main de la princesse Caroline-Auguste, deuxième fille du premier mariage de S. M. le roi de Bavière.

SCIARPA (J.), ancien garde au tribunal de Salerne, et l'un des chefs SCIPANI (L.), chevalier calabrois, de l'insurrection calabroise, se pro- s'étant fortement prononcé en faveur du nonça hautement en faveur de la cause gouvernement populaire de Naples, pendu roi, lors de l'invasion des Fran- dant la révolution de 1799, fut obligé de çais, en 1799, et réunit un grand nom- fuir la Calabre après l'invasion du cardibre d'insurgens qu'il présenta au cardinal Ruffo. Il se retira à Naples, et obtint nal Ruffo. Il en fut bien accueilli, et obtint le commandement d'une division de son armée. Il s'empara du pont de Campistro et de Falerne, après avoir battu les républicains qui en défendaient l'approche,, et remporta un avantage signalé sur

le commandement d'une légion destinée à combattre les troupes royales. Envoyé contre Sciarpa, l'un des chefs des Calabrois, il fut battu et obligé de se retrancher sur une colline. Ayant reçu l'ordre de venir au secours de la capitale, atta

quée par le cardinal Ruffo, il obéit; mais ayant pris un chemin qui l'obligeait de traverser Portici, occupé par un régiment de chasseurs royaux, il fut abandonné par une partie des siens, ce qui ne l'empêcha pas de se défendre avec le petit nombre de soldats qui lui restaient. Enfin,couvert de blessures,ilfut livré à une commission militaire, qui le condamna à mort. Scipani fut l'une des premières et des plus regrettables victimes de cet amour de la liberté, qui fit, à cette époque, dans les rangs les plus élevés de la noblesse napolitaine, comme parmi le clergé de ce pays, tant de martyrs de l'enthousiasme et du dévouement.

SCOTT (WALTER), poëte et savant anglais, est le fils d'un avocat d'Edimbourg. Sa mère avait beaucoup de goût pour la poésie, comme on le voit par ses Essais poétiques, qui ont été imprimés après sa mort, en 1789. Walter Scott naquit à Edimbourg en 1771. Etant infirme et faible de constitution, il reçut sa premiere instruction dans la maison paternelle. Les gens chargés de son enfance, cherchant à l'amuser et à se désennuyer eux-mêmes, lui répétaient les légendes et les vieux contes écossais, dont il a fait un si heureux usage dans ses poèmes et ses romans nationaux. Il se fit peu remarquer à la grande école et à l'université de sa ville natale. Ayant achevé son droit, il fut reçu avocat à l'âge de 21 ans. A la fin de 1799, Walter Scott fut nommé sous sheriff du comté de Selkirk; et en 1806, il obtint la charge d'un des principaux secrétaires de la cour des sessions d'Ecosse: il occupe encore l'une et l'autre de ces places,quilui rapportent mille livres sterl. par an, et lui laissent un loisir qu'il a voué à la littérature. Il débuta en 1799 dans la carrière des lettres, par la traduction de Goetz de Berlinchengen, drame de Goethe, Iaquelle n'eut pas un grand succès. Comme écrivain original, il a obtenu une place remarquable parmi ses contemporains, en adaptant le style des anciennes ballades à des compositions d'un ordre supérieur. Ses principaux ouvrages sont : Chants des Bardes écossais, 3 vol. in-8, 1802; 5e édition en 1812. - Sir Tristam, roman en vers du 13° siècle, par Thomas d'Ercildowne, in-8, 1804; 2° édition, 1806. Le Chant du dernier menestrel, in-4, 1805; in-8, 1808; 13 édition, in-8, 1812. Ballades et

[ocr errors]

:

[ocr errors]

OEuvres

- La

poésies lyriques, in-8, 1806. poétiques, 5 vol. in-8, 1806. Marmion, conte de Flodden-Fielo, in 4, 1808; et in-8, plusieurs éditions. dame du Lac, in-4, 1810, poème dont le sujet a fourni la matière d'un roman français. Il a eu en Angleterre beaucoup d'imitateurs, qui, selon l'usage, ont plutót reproduit ses défauts que ses beautés. On en trouve des fragmens étendus dans un des numéros de la Bibliothèque de Genève de 1818. La vision de don Roderick, poème in-8, 1811; la versification en est animée et brillante. - Rokeby, poème in-4, 1813; 5e édition, in-8. Les antiquités de l'Angleterre et de l'Ecosse, avec des descriptions et des eclaircissemens, in 8, 1804. - La Bataille de Waterloo, in-8, 1815. L'auteur, avant de composer cet ouvrage, se rendit à Waterloo poury voir le champ de bataille. Il publia, à son retour, une relation de son voyage, intitulée Lettres de Paul à ses parens, 1816, in-8. Cet ouvrage, qui contient des détails curieux sur la courte et sanglante campagne de 1815, renferme aussi beaucoup de faits erronés, ou peut-être sciemment dénaturés par le patriotisme de l'auteur, qui ne balance pas à concentrer sur ses seuls compatriotes toute la gloire du triomphe de Waterloo, en diminuant, d'une manière peu avantageuse à sa véracité comme à sa bonne foi, la part qu'y eurent leurs alliés. Le poème de la Bataille de Waterloo, trèsloué par les uns, a éte regardé par les autres comme fort au-dessous du sujet. Mais ce qui a le plus contribué à assurer à Walter Scott la réputation dont il jouit actuellement dans toute l'Europe littéraire, et particulièrement en France, ce sont divers romans qui ont paru depuis quelques années sans nom d'auteur, mais qui lui sont généralement attribués, tels que Waverley Guy Mannering ou l'Astrologue, Rob-Roy, l'Antiquaire, et plusieurs autres productions du même genre, dont une grande partie ont été publiées sous le titre de Contes de mon Hôte, recueillis et mis au jour par Jedediah Cleisbotham, maître d'école et sacristain de la paroisse de Gandercleugh. Parmi ces contes, on distingue les Puritains d'Ecosse et la Prison d'Edimbourg. Au tableau le plus animé des mœurs écossai➡ ses, telles qu'elles étaient à diverses époques, tableau dont la fidélité est recon

nue par tous les habitans de ce.pays, et à une entente admirable des couleurs locales, ces ouvrages joignent un haut degré d'intérêt, beaucoup d'imagination dans le choix des événemens, et un véritable talent dans l'art de tracer les carac tères. L'action de presque tous ces romans se rattache à quelques-unes des époques les plus intéressantes de l'histoire d'Ecosse, sans toutefois que ces. événemens mêmes constituent le sujet de l'ouvrage; et c'est ainsi que ces productions offrent les avantages du roman historique, sans en avoir les inconvéniens. On peut cependant reprocher à l'auteur le vice de la plupart de ses dénoûmens, qui sont brusques et quelquefois tronques. Voici le jugement qu'un critique anglais a porté sur les qualités et les défauts caractéristiques de cet auteur. «Par tout on reconnaît dans ses écrits la déli catesse des nuances, une grande facilité à saisir les traits particuliers de ses différens personnages, beaucoup d'habileté à présenter l'érudition antique sous des formes séduisantes, et un talent supérieur à retracer des scènes prises dans la nature, et à en mettre le tableau vivant sous lesyeux de son lecteur. Lesdéfauts de cet auteur,dus principalement à la facilité et à la hâte avec lesquellesilparaît écrire,se font remarquer dans certains passages, où la négligence de la diction, jointe à l'inconvenance ou l'impropriété de l'expression, dégénère souvent en diffusion et trivialité. » Ces romans sont tous traduits en français, et ils ont rapporté à l'auteur des sommes considérables. Walter Scott est boiteux, ainsi que lord Byron, qui partage avec lui la gloire d'occuper la première place sur le parnasse anglais, mais qui a traité fort sévèrement le poète écossais dans la satire intitulée English Bards and Scotch Reviewers. Les journaux de Londres ont annoncé il y a quelque temps une nouvelle composition de cet écrivain, sous le titre d'Ivanhoe, et dans laquelle il paraît s'être proposé de peindre les mœurs de sa patrie, telles qu'elles étaient du temps des croisades, sous Richard Coeur-de-Lion, SÉBASTIANI (Le comte PORTA-HoRACE), né en 1775 dans l'ile de Corse, d'une famille noble et alliée à celle des Bonaparte, embrassa la profession des armes dans le cours de la révolution. Da zèle, de l'activité, de la valeur et des talens, réunis à un extérieur très-ayanta

geux, le firent bientôt remarquer, et, en peu de temps, il devint colonel du 9o régiment de dragons. Le premier consul, si habile à juger les hommes quand la passion ne l'aveuglait point, ou que des préventions n'égaraient pas la justesse naturelle de son esprit, vit bientot combien le colonel Sebastiani pourrait lui étre utile, pour l'exécution d'une des parties du grand plan qu'il méditait, dès cette époque, contre l'Angleterre, et chargea cet officier, en 1802, deux mois après avoir conclu un traité de paix avec la Porte ottomane, d'une mission pour les côtes de Barbarie et le Levant, mission à laquelle le gouvernement britannique attacha une si haute importance du moment qu'il en eut entrevu l'objet, qu'elle fut, dès l'année suivante, un des principaux prétextes allégués pour justifier la rupture du traité d'Amiens qui, du reste, avait été résolue presqu'aussitôt que ce traité avait été conclu. Le colonel Sébastiani s'embarqua le 29 fructidor an 10 ( 14 septembre 1802, à Toulon, à bord de la frégate la Cornélie, et débarqua à Tripoli le 8 vendémiaire an 11 (30 septembre). A peine arrivé dans cette ville, il termina, en qualité de médiateur, les différends qui s'étaient élevés entre la cour de Suède et

[ocr errors]

la régence. Présenté au pacha, il le fit consentirà reconnaître la république italienne, dont le pavillon fut de suite arboré et salué. Le 16 octobre, il se rendit à Alexandrie; s'empressa de voir le général Stuart, commandant les forces anglaises de terre et de mer, et lui demanda, au nom de la France et en exécution du traité d'Amiens, d'évacuer Alexandrie mais comme le cabinet britannique n'avait, dès-lors, aucune intention d'exécuter ce traité, il n'avait fait passer au général aucune instruction relative à cette évacuation, et celui-ci ne déféra point, par ce motif, à la juste demande de Sébastiani, qui quitta aussitôt Alexandrie pour se ren dre au Caire. Là, il eut plusieurs confé¬ rences avec le pacha, et, conformément aux instructions du premier consul, lui offrit sa médiation pour opérer un rapprochement avec les beys; mais elle ne fut point acceptée, les ordres de la Porte étant de faire une guerre d'extermination, Après avoir visité les forts qui environnent la ville; assisté à un Te Deum chanté par les pères de la Propagande, en action de grâces des victoires que le premier con

« PrécédentContinuer »