et plus quoy, quand les senteurs aromatiques sont espandues et semées par le corps pour leur subtilité, ainsi comme aucuns medecins disent, que le dormir se forme en nous, c'est à sçavoir, quand la vapeur de la viande que nous avons prise, venant à ramper tout doulcement au long des parties nobles, par maniere de dire, les chatouille. LXXXVI. ILs usent aussi de ceste composition de Cyphi en breuvage, car ils tienent qu'en le beuvant il purge et lasche le ventre: mais sans cela la resine est ouvrage du soleil, et cueille lon la myrrhe à la lune, des arbres qui la pleurent : mais des simples qui composent le Cyphi, il y en a qui aiment mieulx la nuict, comme ceulx qui sont nourris des vents froids, des ombrages, des rosées et humiditez, car la clarté et lumiere du jour est une et simple : et dit Pindare, que lon voit le soleil à travers l'air solitaire, là où l'air de la nuict est une composition et meslange de plusieurs lumieres et plusieurs puissances, comme plusieurs semences confluentes de plusieurs astres en un mesme corps et pourtant à bon droict brulent ils ces parfums là qui sont simples le jour, comme ceulx qui sont engendrez par la vertu du soleil, et ceulx cy comme estans meslez et de toutes sortes de diverses qualitez, ils les allument sur le com mancement de la nuict ". I Après la lecture de ce Traité de Plutarque, l'on goûtera infiniment les réflexions de M. de Fontenelle sur l'Origine des Fables, édit. in-12 de 1776, T. III, p. 268 et suiv, DU TRAITÉ DES ORACLES QUI ONT GESSÉ, ET POURQUOI Curiosité punie par l'obscurité d'un oracle. II. Rencontre de Démétrius et de Cléombrotus. III. Leur démélé au sujet de la lampe du temple de Jupiter Ammon. V. Digression sur l'impossibilité de l'accélération du cours du soleil. VII. Raison de la moindre quantité d'huile employée tous les ans pour la lampe Ammonienne. VIII. Dessein de rechercher la cause de la cessation des oracles. Digression sur plusieurs de ceux qui ont cessé. XIII. Causes de cette cessation. XVI. Tout ce qui vient des dieux est durable et immortel. XVII. Etres intermédiaires entre les dieux et les hommes. XVIII. Digression sur la durée de la vie de l'homme. XIX. Nécessité de l'existence des étres intermédiaires entre les dieux et les hommes. XXI. Fonctions de ces étres ici bas. XXII. Sacrifices qui leur sont propres, XXIII. Evénemens qu'on doit leur attribuer. XXIV. Existence des oracles dépend de la présence ou de l'absence de ces étres intermédiaires, appellés démons. XXV. Il y en a de méchans. XXVI. De mortels. XXVIII. Digression sur le ridicule de l'ahéisme des Epicuriens. XXIX. Et sur le ridicule de ceux qui croient aux revenans. XXX. Le vice ni la vertu n'influent sur la durée de la vie. XXXII. Homme extraordinaire et inspiré qui attribue la divination aux démons. XXXIV. Il détermine le nombre des mondes. XXXV. Par qui ce nombre a été autrefois déterminé. XXXVI. Opinion de Platon sur le nombre des mondes. XXXVII. L'unité et l'infinité des mondes répugnent également. XXXVIII. Opinion d' Aristote. XXXIX. Qu'entendil par le milieu du monde? XLI. Une seule providence suffit à un nombre déterminé de mondes. XLII. Digression sur les cinq mondes de Platon. L. Recherches sur la cause des oracles. LI. Possibilité de l'existence des oracles. LII. La faculté divinatrice existe dans nos ames. LIV. Cause materielle de la faculté divinatrice. LVI. Raison des vicissitudes de cette faculté. LVII. Oracle remarquable. LVIII. Raisons de ne point admettre la cause matérielle de la faculté divinatrice. LIX. Causes efficientes de toutes choses. LX. En particulier, de la faculté divinatrice. LXIII. La cessation de cette cause, expliquée d'après les principes établis dans les principes précédens. QUI ONT CESSE, ET POURQUOY, N S ON N fait conte, amy Terentius Priscus, que jadis des aigles ou des cygnes volants des extremitez opposites de la terre vers le milieu d'icelle, s'entrerencontrerent les uns les autres au lieu où est basty le temple d'Apollo Pythien, à l'endroit qui s'appelle, le nombril: Et que quelque temps depuis Epimenides le Phestien voulant sçavoir si ce conte estoit veritable, demanda à l'oracle d'Apollo, où estoit le milieu et le nombril de la terre, qui luy rendit une response ambiguë et incertaine, de I Il ne faut pas chercher dans ce Traité, l'histoire des oracles ni les époques de leur cessation. Plutarque ne s'attache qu'à assigner la vraie cause des divinations. M. de Fontenelle donna en 1687 une Histoire des Oracles. Cet ouvrage ingénieux excità dans le temps une querelle littéraire, qui a répandu de grandes lumières sur cette matière intéressante. sorte que lon n'y pouvoit rien entendre à raison dequoy il composa ces vers, Il n'y a point de nombril en la mer Ainsi chastia Apollo bien à propos ce curieux là, qui vouloit esprouver une vieille fable, comme une painture, en la touchant du doigt. I II. MAIS de nostre temps un peu avant la feste des jeux Pythiques qui furent celebrez durant le magistrat de Callistratus, il y eut deux saincts personnages qui venans des bouts contraires de la terre s'entrerencontrerent ensemble en la ville de Delphes; l'un estoit Demetrius le grammairien venant de l'Angleterre pour s'en retourner à la ville de Tarse en Cilicie, dont il estoit natif: l'autre estoit Cleombrotus Lacedæmonien, lequel avoit longue ment resté en AEgypte, et en la province Troglodyque 2 et qui avoit navigué fort avant dedans la mer rouge, non pour trafiquer ne marchander, mais pour desir de veoir et d'apprendre tousjours quelque chose de nouveau: car ayant dequoy suffisamment, et ne se souciant pas beaucoup d'a I Ils se celebroient de deux en deux ans, vers le mois Flaphébolion qui répondoit au mois de Février. 2 « La terre adjacente au golfe Arabique étoit appellée Troglodytice, parce que les habitans font leur demeure dans. des cavernes. C'est ce pays que l'on nomme la côte d'Ha◄ « besh ». D'Auville, p. 203. masser |