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habitués à l'effusion du sang en cherchant à détruire la race des calomniateurs et des bétes malfaisantes. VIII. L'opinion vraie ou fausse de la métempsycóse doit empécher de manger de la chair. IX. Les Stoïciens prétendent qu'on doit en manger.

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s'abstenoit de manger de la chair, mais au contraire je m'esmerveille moy, quelle affection, quel courage, ou quelle raison eut oncques l'homme qui le premier approcha de sa bouche une chair meurtrie, qui oza toucher de ses levres la chair d'une beste morte, et comment il feit servir à sa table des corps morts, et par maniere de dire des idoles, et faire viande et nourriture des membres qui peu devant besloient, mugissoient, marchoient,

Ce sont lambeaux de déclamation qu'il avoit escriptes jeune par son exercice, mais tout y est corrompu et imparfaict. Amyot. Aussi ne faut il y chercher rien de satisfaisant sur l'usage de la chair des animaux, considérée comme un aliment utile ou nuisible à l'homme. Voyez les Observations.

2 Voyez ce premier Traité, ch. 13, et le second, ch. 8, où Plutarque tire du dogme de la métempsycôse la principale raison pour laquelle il veut que l'on s'abstienne de manger de la chair.

et voyoient. Comment peurent ses yeux souffrir de voir un meurtre? de voir tuer, escorcher, demembrer une pauvre beste? comment en peut son odorement supporter la senteur? comment est-ce que son goust ne fust degousté par horreur, quand il vint à manier l'ordure des bleceures, quand il vint à recevoir le sang et le jus sortant des playes mortelles d'autruy?

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Les peaux rampoient sur la terre escorchées,
Les chairs aussi mugissoient embrochées,
Cuites autant que crues, et estoit

Semblable aux boeufs la voi x qui en sortoit.

C'est une fiction poëtique et une fable que cela: Mais cecy certainement fut un soupper estrange et monstrueux, avoir faim de manger des bestes qui mugissoient encore, enseigner à se nourrir des animaux qui vivoient et crioient encore, ordonner comment il les falloit accoustrer ou rostir, et les presenter sur la table.

II. C'estoit celuy là qui commencea le premier qui s'en devoit enquerir, non celuy qui cessa bien tard le dernier: ou bien on pourroit dire que ces premiers là, qui commancerent à manger de la chair, eurent toutes causes de ce faire pour leur disette et necessité: car ce ne fut point par appetits desordonnez qu'ils eussent pris de longue main, ny par trop d'abondance des choses necessaires, I Odyssée XII, 395.

› C'est celui-là qui commença le premier qu'il faudroit cher. cher, et non celui qui cessa, etc. G.

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qu'ils fussent venus à ceste insolence de convoitter voluptez estranges et contraires à nature: ains pourroient ils dire s'ils recouvroient sentiment et parole maintenant, « O que vous estes heureux et << bien aimez des dieux vous qui vivez maintenant ! << En quel siecle vous estes nez! Quelle affluence de << toutes sortes de biens vous jouïssez ! Combien de <«< fruicts vous produit la terre, combien vous en << vandangez, combien de richesses vous apportent << les champs, combien les arbres et plantes vous «< fournissent de voluptez, que vous pouvez cueillir quand bon vous semble! Vous pouvez vivre en << toutes delices, sans vous souiller les mains, la « où nostre naissance est cheute en la plus dure et plus redoutable partie de la vie humaine, et de l'aage du monde, estant force que nous encou« russions, pour la recente creation du monde, en grande et estroitte indigence de plusieurs choses << necessaires: la face du ciel estoit encore couverte <«< de l'air, les estoilles estoient meslées parmy l'hu<«<< meur trouble et instable, et avec le feu et les << orages des vents. Le soleil n'estoit point encore << bien estably, ayant un cours arresté, certain et << asseuré

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« De l'orient jusques en occident,
<< Ains retournoit en arriere evident
«Par les saisons en contraire changées

« De fleurs et fruicts, et de feuilles chargées.

« La terre estoit onltragée par les courses des ri<< vieres qui n'avoient ne fond ne rive. La plus part

<< en estoit guastée par des lacs et des profonds «< marescages, l'autre estoit sauvage pour estre

<< par

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couverte de bois et de forests steriles: la terre « ne produisoit nuls bons fruicts, et n'y avoit en«< core instrumens quelconques pour la labourer, «ny aucune invention de bon esprit la faim ne «< nous laschoit jamais, et n'attendoit on point chascun an, que la saison des semailles fust «<< venue pour semer, ( 1 car on ne semoit rien). III. « Ce n'est doncques pas merveille, si nous mangeasmes de la chair des bestes contre la na« ture, veu que lors on mangeoit et la mousse et « l'escorce des arbres, et estoit une heureuse ren«< contre, quand on pouvoit recouvrer de la racine «< verte de chiendent ou de bruyere: et quand les << hommes avoient peu trouver du gland ou de la « fouyne: ils en dansoient de joye à l'entour d'un <«< chesne ou d'un fousteau, au son de quelqne «< chanson rustique, en laquelle ils appelloient la << terre leur mere, leur nourrice qui leur donnoit à «< vivre, et n'y avoit lors en toute la vie des hommes feste quelconque, que celle là: tout le reste << de la vie humaine n'estoit que douleur, mesaise « et tristesse »>.

IV. « MAIS maintenant quelle rage ne quelle fu<< reur vous incite à commettre tant de meurtres, «< veu que vous avez à cœur saoul tant grande af« fluence de toutes choses necessaires pour vostre «< vie? pourquoy mentez vous ingrattement à l'en<< contre de la terre, comme si elle ne vous pouvoit 1 Cela n'est pas dans le texte. C.

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