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BURNET (GILBERT)

ÉVÊQUE DE SAlisbury.

(1643-1715)

BURNET (GILBERT)

ÉVÊQUE DE SALISBURY.

(1643-1715)

Les révolutions commencent par le fanatisme et inissent par l'incrédulité. A leur origine, c'est l'orgueil qui règne; l'opinion dominante s'indigne du doute et ne souffre pas la contradiction: à leur terme, le scepicisme remplace l'orgueil; nul ne se soucie de sa propre pensée et ne croit plus à la vérité. C'est la triste condition de l'homme : la foi l'aveugle et l'expérience e corrompt.

Cependant, et cela suffit à l'honneur comme au salut de l'humanité, il se rencontre toujours, dans ces grandes crises, quelques esprits qui échappent à ce double mal;

qui, dans l'aveuglement passionné de la première époque, conservent la liberté de leur pensée, et dans la pusillanimité incrédule de la seconde, des convictions fermes et sincères esprits supérieurs, quels que soient leurs défauts, qui savent croire à la vérité sans oublier la faiblesse humaine, et se méfier de la faiblesse humaine sans cesser de croire à la vérité.

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L'évêque Burnet est de ce nombre. Il dut peut-être ce bonheur aux circonstances qui entourèrent sa jeu nesse. Né le 18 septembre 1643, à Édimbourg, d'une famille ancienne et considérée dans le comté d'Aber deen, il fut élevé au sein des partis sans être d'avance engagé ni brusquement précipité dans aucun. Son père, savant jurisconsulte, était un royaliste honnête et modéré; sa mère était zélée presbytérienne, et lord Waristoun, son oncle, l'un des plus ardents adversaires de Charles Ier. Burnet apprit ainsi, dès son enfance, à 1 entendre tous les langages, peut-être même à sympathiser tour à tour avec les desseins et les sentiments les plus divers. «< Nourri par mon père dans l'amour de la liberté et de la modération, dit-il lui-même, j'employai la plus grande partie de l'année 1664 à visiter la Hol-t lande et la France, et ce voyage ne contribua pas peu à enraciner en moi les principes de mon éducation pater-* nelle. Je vis en Hollande un grand fonds de paix et de tranquillité, nonobstant la diversité des opinions; ce qui était dû à la douceur du gouvernement et à la

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