système, soit qu'elle obéît à l'impulsion de sa politiq générale, soit par un arrogant dédain, elle continua ch elle aggravait même ses mesures contre le commerce des Américains, dont l'irritation croissait à son tour. n'est pas le moindre de nos embarras, écrivait Wash ington, que l'esprit dominateur de la Grande-Bretag ait redoublé précisément dans cette crise, et que la cor duite outrageuse de quelques-uns de ses officiers so venue jouer chez nous le jeu des mécontents, et aigrir l'esprit des amis de la paix. Mais je dis ceci en passant!.. C'était bien en passant en effet, et sans aucun desser de s'en prévaloir pour affaiblir sa politique ou por rehausser son mérite, qu'il indiquait les obstacles semes sur sa route. Aussi exempt de vanité que d'indécision, il s'inquiétait de les surmonter, non de les étaler. a Au moment où l'ascendant du parti démocratique semblait assuré, où les fédéralistes eux-mêmes s'ébranlaient, où des mesures acerbes, proposées dans le congrès contre l'Angleterre, allaient peut-être rendre la guerre inévitable, Washington annonça tout à coup an sénat, par un message, qu'il venait de nommer l'un des principaux chefs du parti fédéraliste, M. Jay, envoye extraordinaire auprès de la cour de Londres, pour ter, sur les différends des deux peuples, la voie pacifique è des négociations. Le sénat approuva aussitôt son choix. ten Le dépit de l'opposition fut au comble. C'était la 1 Washington à John Jay; Writings, t. XI, p. 63. d herre qu'elle voulait, et surtout, par la guerre, un hangement de politique. La simple prolongation de état des affaires promettait de l'y conduire. Dans une tuation si agitée, au milieu de l'aigreur croissante, un ruit venu d'Europe, un nouvel outrage au pavillon méricain, le moindre incident, pouvaient faire éclater s hostilités. Washington, par sa résolution soudaine, nprimait un autre cours aux événements. Les négoiations pouvaient réussir; elles mettaient le gouvernenent en droit d'attendre. Si elles échouaient, il restait n mesure de faire la guerre lui-même et de la diriger, ans que sa politique fût frappée à mort. Pour donner à ses négociations l'autorité d'un pouvoir fort et bien établi, en même temps qu'il déjouail au dehors les espérances de ses adversaires, Washington résolut de réprimer au dedans leurs tentatives. La résiscance de quelques comtés de la Pensylvanie à la taxe sur es boissons distillées était devenue de la révolte. Il proclama son ferme dessein d'assurer l'exécution des lois, convoqua les milices de la Virginie, du Maryland, du New-Jersey, de la Pensylvanie même, les forma en córps d'armée, se rendit en personne sur les lieux, décidé à prendre lui-même le commandement si la lutte devait être sérieuse, et ne revint à Philadelphie qu'après avoir acquis la certitude que les rebelles n'oseraient la soutenir. Ils se dispersèrent en effet devant l'armée, dont un détachement demeura en quartiers d'hiver dans le pays. Washington goûta, dans cette circonstance, une a pri ces joies sévères mais profondes, accordées que quefois, dans les pays libres, à l'homme de bien Br porte fermement le fardeau du pouvoir. Partout, ar tamment dans les États voisins de l'insurrection, in des bons citoyens comprirent le péril et leur obliga tion de concourir eux-mêmes au maintien des s Les magistrats furent courageux, la milice empressée une forte opinion publique imposa silence aux subtilités hypocrites des fauteurs de la révolte, et Wash ington fit son devoir avec l'assentiment et l'appui d son pays. ne Compensation bien modeste à de nouvelles et amère épreuves. Vers la même époque, son cabinet, les con pagnons de ses travaux et de sa gloire, se séparèrent dead lui. En butte à une animosité toujours croissante, apres de avoir soutenu la lutte aussi longtemps que l'exigeaient du le succès de ses plans et son honneur, contraint de penser enfin à lui-même et à sa famille, Hamilton se retira. Knox prit le même parti; et Washington n'était plus entouré que d'hommes nouveaux, dévoués à sa politique, mais de bien moindre autorité que leurs prédécesseurs, quand M. Jay revint de Londres, rapportant le résultat de ces négociations dont l'annonce seule avail excité tant de courroux. Le traité laissait beaucoup à désirer. Il ne résolvait pas toutes les questions, ne garantissait pas tous les intérêts des États-Unis; mais il mettait un terme aux re et incipaux différends des deux peuples; il assurait la mplète exécution, jusque-là retardée par la Granderetagne, des conventions conclues avec elle quand elle vait reconnu l'indépendance; il préparait les voies à es négociations nouvelles et plus favorables. C'était la ix enfin, la paix assurée et qui atténuait les maux êmes qu'elle laissait subsister. Washington n'hésita point. Il avait ce rare courage e s'attacher fermement à une vue principale, et d'acepter sans murmure les imperfections et les inconvéients du succès. Il communiqua sur-le-champ le traité u sénat, qui l'approuva, sauf une modification à réclaer de l'Angleterre. La question demeurait encore n suspens. L'opposition tenta un extrême effort. Des dresses vinrent de Boston, de New-York, de Baltimore, le George-Town, etc., exprimant leur désapprobation lu traité et demandant au Président de ne le point ratifier. La populace de Philadelphie s'ameuta, parcourut la ville, portant les articles du traité au bout d'un bâton, et les brûla solennellement devant la maison du ministre et du consul d'Angleterre. Washington, qui était allé passer quelques jours à Mount-Vernon, revint en hâte à Philadelphie, et consulta son cabinet sur la question de savoir si le traité ne devait pas être immédiatement ratifié, sans attendre de Londres la rectification que le sénat même avait déclarée nécessaire. La mesure était hardie. Un membre du cabinet, Randolph, fit des objections. Washington passa outre et ratifia le traité. Randolph, se retira. Le gouver ment britannique accorda la modification demandée ratifia à son tour. Restait l'exécution, qui exigeait à mesures législatives et l'intervention du Congrès. LP lutte se rengagea dans la chambre des représentart Plusieurs fois, l'opposition conquit la majorité. Wash ington persista, au nom de la constitution, que se e adversaires aussi invoquaient contre lui. Enfin, au bo de six semaines, pour ne pas rompre la paix, dans b conviction générale que le Président serait inflexile et l'opposition plutôt lassée que vaincue, les mesure nécessaires pour l'exécution du traité furent adoptes à une majorité de trois voix. Au dehors, dans les réunions publiques, dans le journaux, la fureur du parti dépassa toute mesure. D toutes parts, tous les matins, éclataient contre Wash ington les adresses de blâme, les lettres anonymes, le invectives, les calomnies, les menaces. Son intégrik même fut scandaleusement attaquée. Il demeura impassible. Il répondait aux adresses: « Je n'ai rien à dire ; j'ai fait voir mon sentiment sur le traité en le ratifiant. Les principes en vertu desquels j'ai donné ma sanction ont été rendus publics. Je regrett la diversité des opinions. Mais si quelques qualites. manifestées dans le cours d'une vie longue et difficile. m'ont valu quelque confiance de mes concitoyens, qu'ils soient persuadés qu'elles n'ont point péri en moi, et qu'elles continueront à s'exercer dans toute occasion où |