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ashington dans sa marche, ou de l'attaquer dans ses nps. Ce grand général savait, avec une habileté merilleuse, choisir ses positions et cacher ses mouveents et sa faiblesse. Un moment, son armée fut réduite noins de 3,000 hommes, sans que ni ses propres solts ni le général Howe pussent s'en douter. Il continua retraite aussi lentement que s'il était encore à la tête forces considérables, et se fortifia si bien derrière la elaware que les Anglais ne furent point tentés de l'y ivre.

La prudence et la circonspection réciproques des deux énéraux avaient ôté jusque-là toute animation et toute vacité à la lutte. C'était une guerre de positions, froide ɔmme une partie d'échecs: peu de sang répandu; peu e combats héroïques et d'actions d'éclat; un seul rand spectacle, la fermeté de Washington dans la inauaise fortune, sa lutte sans relâche contre le découraement, la peur, la trahison des siens, et contre les fforts victorieux de l'ennemi.

Tout à coup les choses changèrent d'aspect. Le froid, lus rigoureux encore qu'il ne l'est de coutume à cette poque1 dans le nord de l'Amérique, venait de conraindre les deux armées à prendre leurs quartiers d'hiver, et les Anglais, croyant la campagne terminée et Washington réduit à l'impuissance, avaient éparpillé eurs troupes dans la campagne, pour les mettre à l'abri. Trenton, petit bourg à quelques milles du camp américain, et sur le bord opposé de la Delaware, était gardé trois régiments hessois, qui formaient les avantpar

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postes de l'armée anglaise. Washington prit soudain résolution de les enlever et de rompre la ligne de l'et nemi, en reprenant vigoureusement l'offensive. Parr nuit sombre, au milieu d'un affreux orage, il rea secrètement 2,500 hommes et vingt pièces de campe gne, passe la Delaware sur la glace, et divise sa tro en deux détachements qu'il lance sur Trenton par de côtés opposés. Il entre dans le bourg avant que le Hessois aient pris l'éveil, tue tout ce qui fait la mo dre résistance, prend plus de huit cents prisonniers et six canons, et se retranche fortement pour attend. l'ennemi1.

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Mais le temps de service de ses soldats expire alors. ils refusent de s'exposer à des fatigues et à des danges nouveaux ; ils montrent leurs blessures et rappellent l sort de leurs malheureux camarades qui, les uns, out succombé à tant de maux, et les autres, gémissent dans les prisons des Anglais. Cependant, au dernier moment. ils n'ont pas le courage d'abandonner le général qu vient de leur apprendre à vaincre, et par affection pour pio Washington, ils cèdent à ses supplications, et prometter de rester encore quinze jours.

Pendant ce temps, sir William Howe se reposait à New-York dans les plaisirs, et se faisait adorer de son état-major par la profusion de sa table et les graces de son esprit. Il ne voulut pourtant pas laisser Washington tranquille possesseur de Trenton, et envoya le général Cornwallis pour l'en déloger. Le 2 janvier 1777, les bataillons de lord Cornwallis s'avancent avec ardeur sur

1 26 décembre 1776.

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renton et renversent les avant-postes américains. La uit qui les arrête favorise les projets de Washington. Il reconnu la supériorité de leur nombre et s'est décidé abandonner sa position. Il fait entretenir les feux et euser un retranchement, à quelques pas de l'ennemi, our le tromper, se lance sur ses derrières, arrive à rinceton au lever du soleil, met trois régiments anglais n déroute, et se retire avant que lord Cornwallis ait pu › jeter à sa poursuite. Les Anglais, se souciant peu de ontinuer en hiver une semblable lutte, retirèrent leurs oupes du New-Jersey, et Washington établit ses quarers d'hiver à Morristown, à quarante milles en avant e la Delaware.

En huit jours, il avait gagné deux batailles, obligé ennemi à la retraite, et changé la face des affaires. Le ublic, en Europe comme en Amérique, resta tout l'hier sous l'impression de ces succès, et cette brillante xpédition, faisant oublier les malheurs de la campagne n la terminant, releva le crédit et le courage des chamions de l'indépendance, et facilita la formation d'une nouvelle armée.

Depuis trois mois, la réforme de l'organisation miliaire était le principal sujet des préoccupations de Washington, comme de sa correspondance avec le Congrès. La prochaine dissolution des corps formés devant Boston et les revers auxquels l'avait exposé le désordre qui régnait encore dans ses troupes, lui imposaient ces préoccupations comme une nécessité et un devoir. Partout il en était poursuivi, sur les champs de bataille, à la table du conseil, dans les veilles de la nuit. Suivant toutes les probabilités, la question entre l'Angleterre et

l'Amérique ne devait pas être vidée dans la campagn de 1776: tout dépendait donc de la nouvelle armée, de sa constitution et de sa discipline, de la valeur et d nombre des recrues.

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La courte durée des engagements et le petit nomb des troupes régulières, l'absence de sanctions pénal de suffisantes pour réprimer la licence des soldats et le p d'étendue des pouvoirs du général en chef, telles étaier les principales causes des derniers malheurs, tels fure les points sur lesquels Washington appela successive ment l'attention du Congrès.

Une armée permanente et uniforme, organisées. le modèle des troupes européennes, bien payée, h nourrie, sévèrement conduite, voilà ce qu'on deva opposer aux troupes anglaises, sous peine de tout perire. là seulement était le salut. Dès le commencement de guerre, Washington l'avait répété sans cesse; mais k défiances du Congrès et de l'opinion publique contre pouvoir militaire, les préjugés alors à la mode cont les armées permanentes, avaient triomphé de sa pr voyance et de sa sagesse : il avait fallu attendre leçons de l'expérience. Quand l'expérience eut park quand le danger fut devenu imminent, Washis. ton ne voulut plus se laisser arrêter ni par le déplais des masses, ni par la logique étroite de quelques théor ciens politiques: « La méfiance qu'inspire une arm « régulière, et les maux qu'on en pourrait craindre. « doivent pas nous effrayer, dans la position où ne « sommes1,» écrivait Washington au président

1 Wash. Writ., t. IV, p. 115.

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Congrès, et tous les jours ses lettres au Congrès devinent plus pressantes et plus impérieuses. Jusque-là, il ''était contenté d'exposer respectueusement sa situation, le se plaindre de l'insuffisance des moyens mis à sa disDosition, d'indiquer le remède à tant de maux et de lésordres: mais, alors, son ton devint plus bref, plus militaire et plus rude; il fut sans pitié pour l'esprit de routine et les illusions du Congrès, sans ménagements pour l'amour-propre de ses concitoyens, presque dur à force de bon sens et d'autorité. Comme le Congrès faisait des difficultés pour augmenter la solde des troupes, et comptait encore, pour lever une armée, sur le zèle et l'ardeur patriotique dont le peuple avait fait preuve au commencement de la révolution : « Croire,» s'écria Washington, « qu'une fois le premier enthousiasme passé, << tant d'hommes écouteront un autre cri que celui de « leur intérêt, c'est s'attendre à ce qui ne s'est jamais « vu, à ce qui ne se verra jamais. Le Congrès s'abuse, « s'il y compte. Le nombre de ceux qui agissent avec « désintéressement est si petit, qu'on pourrait le com« parer à une goutte d'eau dans l'Océan1.... D'ailleurs, a tant que les officiers auront lieu de penser qu'ils ren«dent un service plutôt qu'ils n'en reçoivent, il y aura « relâchement complet dans la discipline 2. »

Le Congrès céda enfin. La solde fut augmentée; des concessions de terre furent promises aux soldats qui s'enrôleraient pour tout le temps de la guerre; la plus courte durée des engagements fut fixée à trois ans, et

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