se livrer à la pratique des affaires et à la culture duselor Ils s'adressaient pour cela au pasteur du comté ou avi maîtres d'école, dont le savoir était à bout et le devar rempli quand ils avaient enseigné à leurs élèves la la dre ture, l'écriture, les éléments des mathématiques efisdd formules judiciaires employées dans les baux et les contrats. Les études de Washington ne s'étendirent guère delà de ce qu'on apprenait habituellement dans ces écoles, et il ne paraît pas qu'il ait cherché plus tard compléter cette éducation. Toujours détourné des préc cupations étrangères à la pratique, par un caractere ardent et une vie active et remplie, il n'eut jamais nik goût ni le loisir de se livrer à l'étude des lettres et dekna philosophie. Washington n'avait point l'esprit spécula tif, et c'est en présence des faits que se déployèrent les fou ressources de cette nature si élevée et si forte. a Ses goûts militaires se manifestèrent dès son enfance. De A l'école, ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était de ranger ses camarades en compagnies, de les faire marcher, desti livrer des batailles simulées, et à quatorze ans, il sollicita si vivement la permission d'entrer dans la marine ani glaise, qu'il obtint un brevet d'aspirant. Mais Mme Wash fac ington ne voulut point consentir alors à lui laisser embrasser la profession des armes; et comme il n'etait pas l'aîné de la famille, et que sa part dans la succession de son père était peu considérable, il fallut songer an choix d'une autre carrière, qui le mît de bonne heure en état de soutenir le rang dans lequel il était né. En Virginie, pas plus qu'en Angleterre, ce n'était déroger. pour un cadet, que de travailler et de faire fortune. L'ex oration du territoire occidental de la colonie, au 'vice des hardis spéculateurs qui s'y faisaient concéder r la Couronne des domaines encore inconnus, était ors un état fort lucratif, qui donnait l'occasion de oisir pour soi-même de bonnes terres vierges, et qui nvenait parfaitement à la jeunesse entreprenante et zoureuse de Washington. Il s'y prépara pendant deux as par une étude assez approfondie de la géométrie. Depuis longtemps, les planteurs jetaient des regards ides sur les plaines qui s'étendent au delà des monts lleghanys: malgré l'immensité du territoire qu'ils cupaient, ces hommes indépendants et ambitieux se ouvaient trop resserrés et mal à l'aise dans les limites aturelles de la Virginie, et à la naissance de Washngton, ils commençaient déjà à émigrer vers l'ouest, our y chercher un sol plus neuf, une nature plus sauage et la liberté dans l'isolement. Des chasseurs acharnés à la poursuite du gibier avaient seuls osé d'abord 'aventurer dans ces régions hérissées de forêts vierges et infestées d'Indiens: mais les récits des coureurs de bois avaient excité la curiosité et les désirs de leurs compatriotes; le danger semblait ajouter un nouveau charme à ce pays si beau et si riche, et bientôt on s'était enhardi, on avait pénétré jusqu'au fond de ces solitudes, et malgré les protestations de la France qui en revendiquait la souveraineté, des compagnies anglaises et américaines s'étaient formées pour les exploiter. Tous les jours on s'avançait; tous les jours on faisait quelque conquête sur le désert; les arbres tombaient, les animaux des forêts fuyaient devant la civilisation, et les émigrants se partageaient leurs nouveaux domaines. Mais dans des contrées si vastes et encore inconnues, ont d n'avait pu diviser les patrimoines par des moyens nature W rels et visibles, et c'étaient les méridiens et les parallèle lite qui bornaient les héritages. Pour fixer la propriéte, fallait donc recourir aux calculs géométriques, et dansese cette société primitive, les hommes capables de les fairente étaient rares et considérés. Washington inspirait déjà aux autres la confiance F qu'il avait en lui-même. Lord Fairfax1, ami et allie de sa famille, qui possédait des terres immenses dans les Alleghanys, le chargea de les explorer. Desor l'âge de seize ans, il promène la chaîne de l'arpenteur au milieu des montagnes, et il ne se repose de ses pénit bles travaux que pour admirer les arbres séculaires quic lui servent d'abri, écouter le bruit des chutes d'eau, et sent. recueillir devant les grandes scènes de la nature. C'est al ainsi qu'il se montre lui-même à nous, dans le court * mais exact journal qu'il tient alors de sa vie : la forme en bez est sèche et froide, et l'on n'y trouve guère qu'une suite de notes, de points de repère à l'usage de sa propres mémoire. Pas le moindre effort pour faire passer ses impressions dans une autre âme, pas le moindre besoin e de les laisser déborder: rien de plus que des allusions à ce qu'il a vu et senti. Mais malgré ce peu d'abondance 1 <<< Charles II avait concédé aux ancêtres de lord Fairfax tout < le pays qui s'étend des sources du Potomac et du Rappahan<<< nock à la baie de la Chesapeak. Ce domaine embrassait done « à peu près le quart du territoire actuel de la Virginie. Sa Sei<<< gneurie était un homme d'un esprit cultivé, d'un caractère <<< excentrique, d'une taille et d'une force gigantesques. Il vivait <<< en garçon et faisait mauvaise chère, à la façon des gens du « pays. Quand il était en humeur d'être généreux, il abandon L e for La * d'abandon qui fait un peu trop ressembler le récit - Washington à une table des matières, malgré la stébité de son admiration, on trouve partout, dans ce. urnal, les traces d'une émotion naturelle et vraie, en : ésence des splendeurs du désert. Pendant des mois tiers, Washington erra ainsi dans les forêts, camnt en plein air avec les Indiens, étudiant leurs *œurs, prenant part à leurs jeux, et se préparant, au ilieu des fatigues et des dangers de la vie sauvage, à accomplissement des grands devoirs qui l'attendaient. consacra trois années à ces travaux, sans se donner relâche, si ce n'est pendant les mois d'hiver qu'il veit passer à Mount-Vernon 1, chez son frère aîné, Lawence Washington. Lawrence était un homme imporint, délégué à la Chambre des Bourgeois de Virginie, t allié à la famille de lord Fairfax, qui était la plus conidérable de la colonie. George Washington rencontrait hez lui la meilleure compagnie du pays, et il fut bientôt onnu de tout le monde pour sa probité, son courage et son intelligence. La carrière militaire de Washington commença à dixneuf ans. nait des fermes entières à ses paysans, sans exiger d'autre < redevance qu'une bagatelle, par exemple le présent d'une * dinde pour son dîner de Noël. Il aimait passionnément la chasse et passait des semaines entières à courir le gibier. Quand il * était ainsi en expédition, il établissait comme règle que celui * qui prenait le renard et lui coupait la queue, avait droit de < suivre la prochaine chasse aux frais de Sa Seigneurie. » (Historical Collections of Virginia, p. 235.) La terre de Mount-Vernon avait été ainsi appelée par Lawrence Washington, du nom de l'amiral Vernon sous les ordres duquel il avait servi. Cette terre devint plus tard la propriété de George Washington. 18 RIVALITÉ DE LA FRANCE ET DE L'ANGLETERRE. C L'Angleterre et la France se disputaient depuis long-ans temps la domination exclusive du continent américain fac et leur rivalité dans le nouveau monde était même u des principales sources de leurs luttes en Europe. Grate of à sa supériorité maritime, l'Angleterre s'était emparée de tout le territoire qui longe l'Atlantique, et n'avait laissé à la France que deux points de la côte, l'embouch chure du Saint-Laurent et celle du Mississipi. Mais, sur ces deux points, les Français s'étaient fortement retran- L chés; ils avaient pénétré dans l'intérieur, s'y étaient étendus, et à l'aide de leurs missionnaires, ils exer çaient sur les Indiens une influence terrible pour leurs rivaux. A force de s'avancer, ils étaient ainsi arrivés for occuper tous les derrières des colonies anglaises, à le no confiner entre les montagnes et la mer, et à menacer S leur existence. Par suite de ce voisinage, l'état de guerre de était devenu presque permanent sur la frontière, et même en temps de paix, les Français et les Anglais Tel _s'inquiétaient par des invasions et des surprises conti elle nuelles. Partout où ils se rencontraient, ils se dispuoles taient le sol, et fournissaient ainsi tous les jours à leurs Ter gouvernements des prétextes de guerre, qu'on saisissait sip ou qu'on laissait dormir, suivant les besoins de la poli- ses tique. Pour défendre la Virginie contre les ravages des Indiens et les empiétements des Français, le gouvernement colonial avait divisé la province en districts mili taires, et placé à la tête de chacune de ces divisions un officier chargé du commandement de la milice et de l'inspection des postes et des armes. Telle était déjà considération dont jouissait Washington, qu'à dix-neul Ve |