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al, Washington refusa nettement les pièces qu'on ndait lui arracher: «Comme il me paraît tout à fait dent que le consentement de la Chambre des repréitants n'est point nécessaire à la validation du ité.... que le secret est indispensable aux négocians diplomatiques.... et qu'il est essentiel de mainnir les limites établies par la Constitution entre les vers pouvoirs de l'État, mon respect pour la Contution et pour les devoirs de ma charge me défend céder à votre requête '. »

la réception de ce message, l'Assemblée déclara dans le cas où son concours était nécessaire à l'exéon d'un traité, elle avait le droit d'en examiner portunité et la valeur. Ce principe établi, le débat gagea sur le fond même de la négociation et sur la venance de voter les mesures législatives néceses à son exécution. Pendant près d'un mois', on croire que la Chambre se refuserait à les adopter. affiliés des sociétés démocratiques s'agitaient avec ur les pétitions contre le traité, les dénonciations tre le Président et le Sénat, les demandes de mise accusation affluaient à la Chambre des repré→ ants, enflammant la discussion, troublant les its, soutenant l'opposition. L'attention du pays oncentrait sur ce grand débat; les affaires étaient Dendues: «Toute l'Amérique, » disait Jefferson, » est ur la pointe du pied, le cou tendu, à regarder la hambre et à attendre sa décision3. » Ce n'était pas

30 mars 1796.- Wash. Writ., t. XII, p. 115.

Avril 1796.

Jeff. Mem, and Corr., t. III, p. 329.

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360 LA CHAMBRE VOTE LES MESURES D'EXECUTIUS pure curiosité. La masse honnête et sensée de la ma était profondément inquiète; le commerce s'alarma Que deviendraient les indemnités stipulées en favą I des négociants américains, si le Congrès se refusa exécuter le traité? Etait-on en mesure de les prota 1 contre les forces navales de la Grande-Bretagne, dar le cas où l'on serait entraîné à la guerre par un vo de parti? Quel gouvernement serait possible, si t les droits du pouvoir exécutif étaient ainsi contestes sa liberté d'action était ainsi toujours entravée ? Le F sident avait raison de vouloir écarter de l'Amérique calamités de la guerre, et défendre la Constitute contre les usurpations de la Chambre. Des memo pressants pour la supplier de ne point troubler la ja du pays succédèrent aux violentes adresses des mened de club. Le parti démocratique se laissa ébranler, et 29 avril 1796, au moment décisif, treize de ses met bres se joignirent aux fédéralistes pour reconnait l'urgence de voter les mesures d'exécution.

Au dehors, comme au dedans, la politique de Wash ington triomphait. L'année 1795 avait été, pour lu féconde en succès diplomatiques. On ne risque beaucoup de se tromper en affirmant qu'ils étaient, grande partie, la conséquence de la réconciliali entre les États-Unis et l'Angleterre. Ne se sentant på soutenus dans leur hostilité contre l'Amérique, faibles adversaires qu'elle avait encore à comba s'étaient résignés à lui céder; les Indiens du ouest s'étaient soumis1; le dey d'Alger s'était enga

1 Le traité qui mettait fin à la guerre avec les Indiens du Ouest avait été conclu par le général Wayne, le 3 août 17

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âcher les captifs américains dont Washington réclait en vain, depuis plusieurs années, la mise en erté1; l'Espagne avait conclu avec les États-Unis un ité qui leur assurait la libre navigation du Mississipi, ir donnait le droit d'entrepôt à la Nouvelle-Orléans, = leur faisait faire un pas vers l'acquisition de la Louiine 2. Jusqu'en 1794, elle avait su éluder la négociaon sans la rompre, élevant des difficultés, suscitant es embarras, adoptant un langage tantôt presque belqueux, tantôt prévenant, et toujours prête à se joindre l'Angleterre dans des projets hostiles contre les Étatsnis. Mais, abandonnée à elle-même depuis l'heureuse ssue de la mission de Jay, épuisée d'ailleurs par la uerre qu'elle avait soutenue contre la France, préoyant déjà qu'elle serait obligée de lui abandonner n jour la Louisiane, et attachant dès lors moins 'importance à contenir le développement de la puisance américaine sur les rives du Mississipi, l'Esagne s'était enfin décidée à accorder ce qu'elle refuait depuis 1778.

Washington avait surmonté toutes les grandes diffiultés diplomatiques que lui avait léguées le faible ouvernement du Congrès : le peuple américain était ffranchi des entraves que ses voisins avaient voulu nettre à son essor; il était libre de s'étendre sur son erritoire, sans s'exposer au danger de briser l'Union. C'est à Washington que les États-Unis doivent le déveoppement de leur puissance dans l'ouest et le midi.

1 En vertu d'un traité, signé le 5 septembre 1795.

Le traité avec l'Espagne, signé à Madrid par Th. Pinckney, le 7 octobre 1795, fut approuvé par le Sénat et ratifié, le 3 mars 796.

Au milieu de tant de grandes préoccupations, Wast ington n'était pas assez absorbé par les soucis de la Latte ou le plaisir du succès pour oublier que sonami, M. de la Fayette, était prisonnier dans le donjon d'Olmütz. Rier n'est plus touchant que l'émotion et la sollicitude avec laquelle il suivait de loin les souffrances de son ancien compagnon d'armes. Elles étaient pour lui une source d'angoisses d'autant plus « poignantes 1» qu'il sentait son impuissance à les soulager. Comment intervenir en faveur d'un citoyen américain arrêté en qualité d général français ? De quel droit demander aux allies son élargissement? Pour qui connaît bien la vivacité de l'affection de Washington pour M. de la Fayette, la fermeté de son attachement aux devoirs de sa charge et la fierté de son âme, il est difficile de décider ce qu'il faut le plus admirer de la vertueuse réserve qu'il s'imposa longtemps pour ne point commettre le gouvernement de son pays, ou de la démarche insolite et presque indiscrète que l'amitié lui fit tenter auprès de l'empe reur d'Allemagne. En vain, il avait fait indirectement appel à la générosité de ce souverain; en vain, il avait cherché à provoquer la puissante médiation de la GrandeBretagne ; il écrivit directement à l'Empereur: «Votre « Majesté n'ignore pas qu'il est des circonstances où des << raisons officielles imposent le silence et l'inaction au « chef d'un peuple, alors que, comme homme, ses senti«ments et ses devoirs l'obligent à parler; je me trouve a dans une telle situation je prends donc la liberté « d'adresser cette lettre à Votre Majesté en qualité de a simple particulier. » Puis, après avoir insisté sur la 1 Wash. Writ., t. XI, p. 128.

econnaissance que lui et son pays devaient à M. de la ayette et supplié l'Empereur de mettre fin aux souf'ances du général : « Comme j'ai pour maxime de n jamais demander que ce que je voudrais accorder en pareille circonstance, Votre Majesté me rendra la ‹ justice de croire que ce que je la prie de faire me semble conforme à ces grands principes de magnanimité et de sagesse qui sont la base d'une bonne « politique et d'une gloire durable1. »

M. George de la Fayette, fils aîné du général et filleul de Washington, avait émigré aux États-Unis. Le Président hésita longtemps à le laisser venir auprès de sa personne : « Je vous prie de donner à ce jeune <<< homme l'assurance que je suis résolu à lui tenir lieu « de père, d'ami, de protecteur et de soutien » écrivaitil à George Cabot, en apprenant l'arrivée du jeune de la Fayette; « mais il vaut mieux que mes sentiments à « son égard ne soient point rendus publics. La situation « dans laquelle il se trouve, celle de sa mère et des << amis qu'il a laissés derrière lui, et enfin mon caraca tère officiel s'y opposent. Il va de soi qu'il ne serait pas « convenable que le jeune homme se rendît au siége du « gouvernement général avant que nous ayons pu nous << assurer de l'effet que produirait son arrivée.... J'ai << donné l'ordre de pourvoir, à mes frais, à tous ses « besoins et à ceux de son précepteur; mais, quant à sa

1 15 mai 1796.-Wash. Writ., t. XI, p. 125.-M. de la Fayette fut mis en liberté le 19 septembre 1797 et remis, à sa demande, au consul américain à Hambourg. On ne sait pas dans quelle mesure la lettre de Washington à l'Empereur peut avoir contribué à ce résultat,

2 Août 1795.

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