leur des Puritains; et la Virginie resta le rendez-v des émigrants qui voulaient retrouver la société angla en Amérique. la joui Par Mais ils voulaient l'y retrouver tout entière, averse garanties contre le pouvoir absolu, comme aver se digues contre le flot démocratique. Ils comptaient en changeant de foyers ne pas changer de condition. gagnant de nouvelles provinces à la Grande-Bretai ne pas y perdre leur droit de cité, rester Anglais en pe conquis, et non s'assujettir au joug qu'ils réservaien aux Indiens vaincus. Fiers de leur origine et fidèles leurs souvenirs, ils prétendaient transmettre à le dar enfants les libertés et les priviléges qu'ils avaient reço de leurs ancêtres, et ils sentaient d'autant plus le pri vai de ces institutions qui les appelaient à prendre une put pel active au gouvernement de leurs affaires, que, place, la loin de la mère patrie, dans une situation encore made connue et sans précédents, ils se croyaient seuls en e de comprendre les intérêts de la colonie naissante. ass sa Les Stuart assistèrent d'abord sans inquiétude a développement d'une liberté qui s'exerçait sans host all lité contre le pouvoir royal; ils laissèrent la population la s'organiser presque à son gré et se fortifier dans des habitudes d'indépendance qu'ils croyaient pouvoir tolérer sans danger en Virginie, et qu'ils combattirent sans succès en Angleterre. Lorsque la révolution triomphante p eut renversé à Londres le trône de Charles Ier, la Virgr nie resta fidèle à la cause de ses rois. Pendant plusieurs années, Charles II y conserva une couronne, les Cavaliers un refuge; et cette colonie loyale et indépendante fa V ne se soumit au gouvernement de la République qu'a dernière extrémité, et après s'être assurée qu'elle airait, sous le despotisme révolutionnaire du Long rlement, des droits que ses souverains avaient resctés1. L'acte de reddition porte : « Que le peuple de Virginie aura et exercera tous les priviléges et franchises qui appartiennent au peuple libre d'Angleterre; que le commerce sera aussi libre en Virginie qu'en Angleterre; et qu'aucune taxe, douane ou impôt, ne seront établis dans la colonie, aucun fort ou château construits sur son territoire, sans le consentement de la grande Assemblée2. >> Ces principes étaient encore plus profondément gravés ans le cœur des Virginiens que leur fidélité à la Couonne. C'est ce que ne surent comprendre ni les Stuart ainqueurs de la République, ni leurs successeurs apelés au trône par la révolution de 1688. La puissance et a prospérité de la colonie avaient pris un immense léveloppement sous l'empire d'une Constitution qui lui assurait presque tous les avantages de la souveraineté, sans l'abandonner aux périls de l'isolement. Cette prospérité tenta l'avarice de la cour. Peu à peu on se laissa aller, dans le palais de Saint-James, à ne plus regarder la Virginie que comme une mine destinée à enrichir les favoris et le trésor du roi, ses libertés que comme des entraves à la satisfaction des intérêts anglais, ses habitants que comme des tributaires de la Grande-Bretagne. Peu à peu une certaine aigreur contre la métropole s'éveilla au sein de l'aristocratie virginienne. Longtemps elle tint à honneur de conserver ses sentiments m loyauté: mais, sans cesse obligée de se tenir en gar contre l'oppression de la Couronne, elle prit enfin lea bitude de surveiller d'un œil jaloux les actes des g verneurs royaux; elle s'abandonna au goût de l'oppo-s sition; elle s'accoutuma à l'idée de la résistance. Leurs D priviléges méconnus, leurs finances gaspillées, lemm commerce ruiné, leurs intérêts sacrifiés à ceux de métropole, leurs frontières abandonnées sans défensez aux dévastations des Indiens, avaient contraint les tis des Cavaliers à se souvenir qu'ils descendaient aussi in ces fiers barons dont la fermeté avait imposé à Jean sans Terre la grande Charte. La révolution américaine is les trouva prêts à monter à cheval et à tirer l'épée pow ans la défense de leurs droits. 1 Mars 1652. • Life of Jefferson, by Tucker. de Leur nouvelle patrie conservait encore, en 1776 Canu une profonde empreinte de son origine. Sa constitutios insi et ses lois étaient calquées sur celles de l'Angleterre. Dept Le gouverneur y représentait le roi. Le Conseil corres pondait dans ses attributions à la Chambre des Lords, la Chambre des Bourgeois à la Chambre des Communes kurs L'Église établie était l'Église anglicane; des lois sévères dese défendaient l'exercice de tout autre culte, fermaient les Lem ports de la colonie aux non conformistes1, et punis saient l'hospitalité des fidèles qui leur donnaient refuge eur mer 1 Historical Collections of Virginia. Extracts of ancient laves < Tout maître de barque ou capitaine de vaisseau qui, apr << le 1er juillet prochain (1663), introduira des quakers dans le pay << pour y résider, sera condamné à une amende de 5000 livres de Ka tabac levée sur saisie de ses marchandises; et ledit capita « recevra l'ordre de transporter hors du pays le ou lesdits qur <<kers ou quakeresses. > 1 mme en Angleterre, le droit de suffrage était réservé francs-tenanciers, et les substitutions et le droit înesse perpétuaient les richesses et le pouvoir dans e aristocratie qui occupait presque toutes les foncns publiques. Dans l'origine, la colonie était plus riche en gentilsmmes qu'en travailleurs, et plusieurs fois elle avait lli périr faute de cœurs assez humbles et de mains Bez rudes pour labourer. Les bras étant ainsi l'objet plus recherché en Virginie, le trafic des hommes y vint bientôt le commerce le plus lucratif, et les vaisaux anglais jetèrent sur ses côtes d'immenses cargains de mendiants et de bandits, qui, pour prix de leur ansport dans un pays où ils espéraient trouver du pain de la licence, vendaient, pour un nombre déterminé années, leur liberté et celle de leurs enfants. C'est nsi que se recruta la classe inférieure en Virginie. On e put jamais entièrement dompter ces aventuriers euroéens. Les plus soumis restèrent paresseux, inutiles et commodes. Les plus énergiques s'échappèrent de chez urs maîtres et allèrent chercher un refuge dans les éserts de l'ouest. On finit par leur préférer de maleureux Africains arrachés à leur patrie et à leurs amilles: les esclaves nègres prirent la place des servieurs blancs', et comme ceux-ci devenaient un élément le trouble et de désordre dans la colonie, le gouvernenent en défendit l'importation. Leurs engagements exDirèrent: en redevenant libres ils redevinrent actifs; ils gagnèrent les forêts où personne n'avait été témoin de 1 Indented servants. tie. cult Jes leur servitude, et où leurs mœurs se retrempèrent dan La l'isolement; et, peu à peu, on oublia leur origine. Aum apres ment où éclata la guerre de l'indépendance, les clac infer commençaient à se rapprocher et à se confondre. I qu'elle avait été affranchie, la classe inférieure s'éta relevée par la seule force des choses. Là où la population n'est point encore assez nombreuse pour couvrir le ter ritoire, et où il suffit d'occuper le sol pour devenir pr priétaire, la concentration exclusive des richesses profit d'une aristocratie ne peut être durable, et u certaine égalité dans les conditions tend naturellemes à s'établir. C'est ce qui était arrivé en Virginie. Les grandes fortunes s'y étaient maintenues, sans emp cher la formation de fortunes nouvelles, et les Virg niens étaient devenus un peuple de propriétaires. Les sentiments démocratiques s'étaient insensiblement pro 1 duits à la suite de ce fait. Ils avaient pénétré tranquil me lement et sans bruit dans toutes les classes, et le respect pour l'indépendance individuelle s'était développé dans l les hautes régions de la société, en même temps que l'amour pour la liberté se fortifiait dans la masse de la population. lon fér leu ric de de Te Mais ces sentiments ne s'étaient point encore trans formés en une doctrine politique hostile à l'aristocratie, et ils n'avaient point détruit les habitudes d'ordre et de discipline créées par l'ancienne organisation du pays Les besoins et les ambitions du peuple trouvaient en Virginie une satisfaction suffisante dans les faits, et avanta la révolution, personne ne songeait à y développer l'é galité par des moyens artificiels, ni à détruire les barrières qui s'opposaient à son progrès. G V |