de se maintenir dans les Carolines, et alla se joindre Howe', qui n'attendait que ce renfort pour atta New-York. L'armée royale se montait alors à 25. hommes de vieilles troupes anglaises ou allemani appuyées par une flotte considérable. Washin n'avait à lui opposer que 20,000 hommes, encore ... exercés, décimés par la maladie, divisés par de vise antipathies, et dont le plus grand nombre se posait de miliciens subitement arrachés à leurs foyers et peu enthousiastes pour la cause qu'ils défendaient Avec de semblables troupes, il osa occuper et défend. au milieu d'une population hostile, et sans le secolo d'aucune force navale, toute l'île de New-York et Lon Island qui la protége et la domine. C'était peuttrop de hardiesse, comme on l'a soutenu depuis. Ms. malgré le peu d'estime qu'il avait pour ses soldus, Washington n'avait pas encore appris à connaître tout la supériorité des troupes anglaises sur les siennes. I avait une foi profonde dans le triomphe de sa cause, et cette confiance que donne le succès. Depuis longtemps. d'ailleurs, c'était pour lui une idée favorite que de ris quer un engagement général et de brusquer la guerre. Une triste expérience le fit bientôt changer d'avis. Les troupes américaines qui défendaient Long-Island, 1 1er août 1776. 2 Déduction faite des malades, des absents et des corps deta chés, l'armée de Washington se réduisait à 11,000 hommes. 3 << La milice a non-seulement refusé d'obéir aux ordres des officiers, mais elle a même, dit-on, manifesté une vive satisfac«<tion à la nouvelle de l'approche de l'ennemi.... Nous avons << lieu de craindre qu'au lieu de se servir de leurs armes pour << notre défense, ils ne les tournent contre nous, à la première << occasion. » Wash. Writ., t. IV, p. 223. rprises et enveloppées, tout à coup, par le gros de rmée anglaise, furent dispersées, mises en fuite, et échappèrent à une destruction complète qu'à la faveur la nuit, et en laissant entre les mains de l'ennemi us de mille prisonniers, parmi lesquels trois généux'. Cet échec démoralisa l'armée et fut le signal une longue suite de malheurs : des régiments entiers : débandèrent; d'autres refusèrent de marcher, et la ›nfusion se mit dans tous les rangs : « Notre situation est vraiment déplorable, » écrivait Washington au résident du Congrès.... « C'est avec le plus profond chagrin que je me vois obligé de vous avouer le peu de confiance que j'ai dans la presque totalité de mon ‹ armée.... Toute mesure de notre part doit être prise avec la crainte que nos troupes ne fassent pas toutes leur devoir : cette idée est pénible, mais vraie. « L'histoire, notre propre expérience, l'avis de nos << meilleurs amis d'Europe, les craintes de l'ennemi, et « même les déclarations du Congrès, démontrent que « cette guerre doit être défensive (on l'a surnommée « une guerre de postes) et que nous devons toujours « éviter une action générale, soigneux de ne rien ris« quer, à moins qu'une nécessité absolue ne nous y « force. » Un semblable système de guerre était antipathique au caractère de Washington. Il n'avait ni ambition ni vanité, mais une dignité et un besoin de bien faire que révoltait secrètement la pensée de marcher de retraite en retraite, et de reconnaître à chaque 1 27 août 1776. 2 Wash. Writ., t. IV, p. 72, 81. pas la supériorité de l'ennemi. Mais autant il souffritai cette triste nécessité, autant il sut s'y conformer. Wade let ington subordonna toujours ses passions et ses goûs son jugement et à son patriotisme. sele L'épo chart, Sma encore vant ] fune ser se Ce n' loyali dépe d'ang Conformément à ses nouveaux principes, il dut en cuer successivement Long-Island', la ville de NewYork', l'île de New-York3, puis se retirer dans les montagnes du New-Jersey, pour couvrir Philadelphie, e. rester l'arme au bras, pendant que le général How dévastait le pays et lui enlevait 3,000 hommes de se meilleures troupes, laissées dans l'île de New-York po défendre le fort Washington. A chaque instant, lâcheté de ses soldats venait remplir son âme d'amer tume, et lui apprendre un sentiment qu'il ne conn que dans cette campagne, le désespoir. A Kip's Bay, de prem brigades s'enfuirent devant cinquante hommes. Eanin vain Washington se lança au milieu de ses soldats, le menaça de son épée, déchargea sur eux ses pistolets, et se rua sur l'ennemi. Ni la voix, ni les coups, ni l'exem ple du général en chef n'arrêtèrent les troupes ameri-Ang caines, et il fut abandonné dans une situation si péril-rou leuse, que ses aides de camp ne purent l'arracher à la mort, qu'il cherchait dans son indignation, qu'en saisissant la bride de son cheval, et en l'entraînant de force. Compter sur de semblables soldats, c'était, comme il -le dit lui-même, «s'appuyer sur un bâton rompu3. » Il ne pouvait ni les faire avancer sans les effrayer, ni les 1 29 août 1776. 2 12 septembre 1776. 3 19 octobre 1776. 4 16 novembre 1776. 5 Wash. Writ., t. IV, p. 113. iales divisi Son peut aissa que s criv dil per dema No re reculer sans les décourager, ni les punir, de peur leur faire abandonner le service; car ils étaient sa le ressource, et tout dépendait de leur caprice. poque fixée pour la dissolution de l'armée approait, et Washington voyait le moment où ces troupes mauvaises, si indisciplinées, mais qui donnaient core le moyen de faire une certaine contenance dent l'ennemi, et de conserver au moins le fantôme ine armée, allaient se débander légalement, et le laisr seul avec son état-major en présence des Anglais. n'est pas tout. Au bruit des succès de l'ennemi, les yalistes relevaient partout la tête, et les amis de l'inépendance perdaient courage. Après tant de fatigues et angoisses, il fallait encore surveiller et intimider les emiers, rassurer les seconds, écrire au Congrès pour animer et éclairer son zèle, aux assemblées proviniales pour presser la levée des troupes, apaiser les ivisions et les jalousies de ses généraux, et fermer on cœur aux plaintes des colonies dévastées par les Anglais. Dans les rares moments où son âme fut alors roublée par la lassitude et le dégoût, Washington douta ›eut-être quelques instants du succès; mais il ne se laissa point abattre par ses doutes, et resta aussi ferme que s'il était encore plein de foi. En même temps qu'il écrivait à son frère Jean-Augustin Washington: « Soit a dit entre nous, je crains que la partie ne soit bientôt « perdue',» il répondait sans hésitation à ceux qui lui demandaient ce qu'il ferait si Philadelphie était prise: « Nous nous retirerons au delà de la rivière Susque 1 Wash. Writ., t. IV, p. 231. << hanna, puis, si c'est nécessaire, au delà des moc « Alleghanys1. » Washington se laissait encore meas aveugler par la crainte que par la confiance, et les manamp qui le poursuivaient ne lui faisaient point oublier letille difficultés que rencontrait l'ennemi. Tant que le drament peau de l'indépendance restait debout, fùt-ce dans mo désert, George III devait entretenir une armée en Amats rique, à des conditions ruineuses, et être vaincu, à ret longue, par l'opposition des contribuables anglais, sing for par l'épée de Washington. C'est ce que le général Howe semblait ignorer, LIVI croyant sans doute assurer ainsi sa victoire, il laiss La traîner la guerre, se contentant de harasser Washington quand il aurait pu l'écraser. Sa timidité et ses lentes sauvèrent l'armée américaine pendant cette campam la plus désastreuse de toute la guerre, et qui aurait être la dernière. Lorsqu'il avait remporté quelque avatar tage, au lieu de le poursuivre, il se jetait sur un autrais point, sans plan ni méthode, et s'embarquait dans un en foule de petites expéditions, parfois bien conduites, maffo jamais décisives. C'est ainsi qu'il reconquit successive 1 ment le New-York, Rhode-Island et le New-Jersey, sarplu oser s'attaquer au corps principal de Washington, risquer un engagement général. Souvent, il venait tra ranger en bataille devant les retranchements des Amer ricains, comme pour leur offrir le combat; puis, effray Wa de la force de leurs positions, il se retirait, laissanten froid, à la faim et à la désertion le soin de détruire la Tr mée ennemie. Cela était plus aisé que de surprend 1 Sparks's Life of Washington, p. 221. |