L'éducation de l'artiste

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Charavay, 1880 - 438 pages
 

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Fréquemment cités

Page 104 - Soyez sûrs que ces chefs-d'œuvre des artistes grecs n'exciteraient plus la jalousie des maîtres, s'ils avaient été livrés au dépit des élèves. Après avoir séché des journées et passé des nuits à la lampe, devant la nature immobile et inanimée, on nous présente la nature vivante ; et tout à coup le travail de toutes les années précédentes semble se réduire à rien : on ne fut pas plus emprunté la première fois qu'on prit le crayon.
Page 232 - Je vous dis de même qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence.
Page 157 - Aroubië, qui sont situées sur la inontagne de Rini, comme les pays d'Arouni et d'Etini, et leurs grandes villes. Je tuai beaucoup de leurs habitants, j'enlevai leurs captifs, leurs trésors et leurs troupeaux. Les guerriers se retirèrent sur les montagnes inaccessibles; ils occupèrent, dans une position fortifiée, ces hautes montagnes. Je ne marchai pas sur eux, car ces pics majestueux sont comme la pointe d'un couteau, et les oiseaux du ciel, dans leur fuite, ne se reposent pas sur eux. Ils...
Page 103 - On nous met, disait-il, à l'âge de sept à huit ans, le porte-crayon à la main. Nous commençons à dessiner, d'après l'exemple, des yeux, des bouches, des nez, des oreilles, ensuite des pieds, des mains. Nous avons eu longtemps le dos courbé sur le portefeuille, lorsqu'on nous place devant l'Hercule ou le Torse ; et vous n'avez pas été témoins des larmes que ce Satyre, ce Gladiateur, cette Vénus de Médicis, cet Antinous ont fait couler.
Page 199 - La caravane humaine au Sahara du monde, Par ce chemin des ans qui n'a pas de retour, S'en va traînant le pied, brûlée aux feux du jour, Et buvant sur ses bras la sueur qui l'inonde. Le grand lion rugit et la tempête gronde; A l'horizon fuyard, ni minaret, ni tour; La seule ombre qu'on ait, c'est l'ombre du vautour, Qui traverse le ciel cherchant sa proie immonde. L'on avance toujours, et voici que l'on voit Quelque chose de vert que l'on se montre au doigt : C'est un bois de...
Page 61 - Faites-moi aimer et vous verrez qu'un pommier isolé, battu du vent, jeté de travers au milieu des froments de la Beauce; une fleur de sagette dans un marais; un petit cours d'eau dans un chemin; une mousse, une fougère, une capillaire sur le flanc d'une roche; un ciel humide...
Page 209 - ... souviendrons de rien. Ce qui est arrivé à Asdrubal ou à César Borgia est une illustration des puissances et des dépravations de l'esprit, aussi bien que ce qui nous est arrivé. Chaque nouvelle loi, chaque mouvement politique a son sens en vous. Asseyez-vous devant chacun de ces bulletins, et dites : Ici est une de mes pensées; sous ce masque fantastique, odieux ou gracieux, ma ( nature de Protée se cache. Cela remédie à la trop grande proximité de nos actions et les jette dans la perspective;...
Page 221 - Ces harilirsscs saisirent et enlevèrent tout le monde. Pour une innovation, on lui pardonna dix maladresses; pour un sentiment individuel, dix rébellions contre la méthode. Tant il est vrai qu'en fait d'art, le moindre éclair de génie , le moindre essor vers de nouvelles conquêtes, exerce sur les hommes plus de fascination que toutes les ressources et toutes les lumières de la science dans les limites du connu. Personne peut-être ne se rendit compte des causes, et personne n'échappa aux...
Page 304 - C'est le soir. Les bruits du jour se taisent, et la dernière lueur du soleil luit d'une pourpre ardente, et moi, je m'asseois sous vos branches , et mon cœur est si plein, si plein ! Vieux témoins des anciens temps , la fraîche verdure de la vie vous pare encore, et l'antiquité avec ses images de force et de puissance vit encore dans l'imposante grandeur de votre feuillage.
Page 61 - ... une hirondelle volant bas, par un jour de pluie, sous le chaume d'une grange ou le long d'un cloître; une chauvesouris même remplaçant l'hirondelle autour d'un clocher champêtre, tremblotant sur ses ailes de gaze dans les dernières lueurs du crépuscule; toutes ces petites choses, rattachées à quelques souvenirs, s'enchanteront des mystères de mon bonheur ou de la tristesse de mes regrets.

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