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admire des feuillets de la Bible et de « l'Évangile, commentés par une ima‹ gination poétique, et se mêlant à la

• d'Innocent III, accusé par M. de Sis• mondi de n'avoir connu d'autre moyen ◄ de convertir les hérétiques que le fer « et la flamme. Pourquoi donc ce pon-féerique histoire de la chevalerie et rois et de guerriers se dressent immo- | les esprits du panthéisme antique et

tife ordonna-t-il la croisade contre les << Albigeois? Nous l'avons déjà dit: d'a• bord pour réprimer les violences et • les profanations des Albigeois, ensuite • pour prévenir, par un remède héroïque, la destruction du corps entier « de l'Église. L'Orient, la Grèce bysantine envahissaient définitivement l'Église occidentale (Michelet). » Mais ‹‹ les passions violentes du moyen âge • précipitèrent un affreux dénouement, « qui sans doute n'était pas dans la pre• mière intention du pontife '. ››

La troisième période, c'est-à-dire la partie comprise entre 1073 et 1303, que l'auteur caractérise parfaitement en l'appelant l'apogée du moyen âge, voit la puissance théocratique arriver à son plus haut point de splendeur. Aussi fallait-il que l'histoire de l'Église, durant ces 230 années, fût plus étendue et plus détaillée. Il en est de même, par contre-coup, pour la littérature, les arts et la philosophie; car l'Église se trouve mêlée à tout, et donne à tout une impulsion remarquablement grave et sévère. Tout s'agite alors; les plus grands problèmes de la science moderne sont mis en question; les plus étonnantes découvertes de nos jours sont soupçonnées. L'enfant grandit: il est presque homme. Il veut se dépouiller de ses langes et marcher, courir à l'air et au soleil; il fait des efforts inouïs; il se secoue dans ses liens et retombe épuisé à la période suivante pour prendre de nouvelles forces et pousser enfin son cri de victoire (victoire, hélas! bien petite, bien imparfaite). A l'ère glorieuse de la renaissance, l'art surtout se dégage peu à peu, sans bruit, sans secousse violente, mais d'un pas ferme et sûr, de sa lourde et obscure enveloppe *.

« L'architecture ecclésiastique perfectionna le genre gothique. Dans les vitraux dont le 13° siècle décora la maison de Dieu, l'artiste moderne

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6. leçon.

• Page 512.

« aux récits de la tradition locale. Les « héros de la patrie y figurent à côté des • martyrs de la foi : le temple était alors « le panthéon des hommes illustres. En < même temps que leurs statues, incli⚫nées, les mains jointes, sur le marbre sépulcral, demandaient au chrétien « une prière pour les faiblesses inexpiées, leurs armoiries resplendissantes sur les vitraux semblaient encore < défendre le sanctuaire. L'artisan et le < pauvre trouvaient aussi leur blason ◄ dans ces belles verreries : l'un y voyait « les corporations d'ouvriers, chacune avec les attributs de son métier et l'image du saint patron; l'autre y lisait la glorification de l'indigence, du travail, de la douleur, dans la per« sonne du petit enfant qui a froid et « pleure sous le toit de Bethléem, du fils « du charpentier gagnant son pain à la • sueur de son front, du Sauveur expi< rant entre deux esclaves. Mais la figure la plus fréquemment reproduite, celle « qui porte la plus glorieuse empreinte « de l'âme religieuse et naïve de ce temps « de foi, c'est la figure de la Vierge Ma◄rie. Souvent sa beauté calme et céleste

« ressort davantage encore par le con<< traste de Satan, qui s'enfuit en grin«çant des dents à l'aspect de la Mère « de Dieu.

« Quelques traits de Satan se repro« duisent dans les mille formes fantas< tiques, évoquées par l'imagination de « l'artiste, pour représenter les génies < malfaisants qui jouaient un si grand ◄ rôle dans les croyances de l'époque. « Le long des murs grisâtres de la vieille « église rampent des scorpions, des « chimères, des dragons ailés, près de « quelque satyre païen aux pieds de « bouc, de quelque singe à tête cornue, < troupe infernale qui assiége l'enceinte ◄ sacrée et semble hurler de désespoir, « comme si les paroles de l'exorcisme « prononcé au jour de la consécration ‹ du saint lieu avaient frappé sa fureur ‹ d'impuissance; et au milieu de ce c monde démoniaque qui paraît s'agi‹ ter, de longues figures de saints, de « biles dans leurs niches de pierre; on < dirait que, pour revenir au mouvement ‹ de la vie, ils attendent le signal de la ⚫ trompette de l'archange. Les vitraux peints, ne laissant pénétrer dans le • sanctuaire que des teintes adoucies, < l'enveloppent d'un demi-jour mysté⚫rieux, bien approprié au séjour des < tombeaux et de la prière. Tout à • coup, au déclin du jour, un torrent • de lumière jaillit de la rosace du grand <autel; c'est une image du soleil vi< vant, c'est un reflet du Dieu de gloire.›

Dans la période suivante, 1053-1453, nous assistons au déclin du moyen âge, à son agonie, et enfin à la grande catastrophe de Constantinople '.

< Mahomet entra à cheval dans l'église • de Sainte-Sophie, pria sur l'autel, et donna ensuite ordre de l'abattre. L'é« glise fut transformée en mosquée, et • les prisonniers furent affranchis pour • repeupler la ville. Dès ce jour, Con< stantinople devint la capitale de l'em< pire ottoman. J'ai fini.......... Ici finit « l'histoire du moyen âge, de ces siècles de foi, d'imagination et de force. Le < grand vice du moyen âge est le penchant à l'absolu et à l'extrême, d'où

« de l'athéisme, ces deux pôles de l'er«reur, avait enraciné dans l'intelligence « humaine les deux notions fondamen« tales de Dieu et de la créature. La philosophie du moyen âge s'occupa par« ticulièrement, comme l'a toujours fait la philosophie chrétienne, des rap< ports de ces deux termes.

‹ Sous le point de vue des facultés « humaines, il est reconnu que la « grande puissance logique qui distin« gue l'esprit moderne tient à l'éduca<tion qu'il a reçue dans le moyen âge. « L'intuition fut aussi développée dans • cette période, quoiqu'à un degré infé

rieur. Mais la méthode philosophique « généralement usitée aux 14 et 15 ‹ siècles était affectée de vices radi<caux: on cherchait dans des spécula«tions purement logiques le principe • d'explication des choses, tandis que « ces conceptions ne pouvaient offrir « que des moyens de classification et d'organisation scientifique.

« Les théories qui ont pour objet le < monde physique se ressentirent sur• tout du vice de la méthode. Ces spé« culations, qui ne se rapportent pas à « l'ordre des vérités nécessaires, ne

ces passions exclusives qui précipi-peuvent s'élever que sur une large sous tous les rapports pour les jeunes | notre suffrage pouvait être compté pour

< tent les hommes dans les grands crimes, et quelquefois la loi elle-même ‹ dans des moyens de procédure ou de • peines barbares, comme la torture, ‹ la mutilation, la roue. L'esprit chré⚫ tien seul tempérait ces bouillantes colères et cette rudesse de mœurs. Aussi • le profond Schlegel remarque-t-il avec < raison que tout ce qu'il y eut de beau ‹ dans cette période historique vient du christianisme. ›

L'auteur termine son esquisse religieuse, littéraire et philosophique de la 4o période, et en même temps son livre, par quelques réflexions que nous ne pouvons nous empêcher de citer. • Nous terminerons, dit-il, nos aperçus ‹ sur l'état de la philosophie au moyen • âge par quelques observations géné‹ rales. Le christianisme, en délivrant

• Page 624,

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Voyez la Philos. de l'Hist., leçon x.

3 Page 668.

<base fournie par l'observation. Les • aperçus philosophiques qui concernent l'homme, et en particulier l'homme social, doivent s'appuyer aussi ‹ sur l'observation des faits historiques; «or la connaissance de l'histoire était ‹ trop restreinte au moyen âge pour que • cette partie de la philosophie ne pré<< sentât pas des lacunes considérables. Toutes ces causes amenèrent la décadence et le discrédit de la philosophie « scolastique. ›

Que si maintenant il nous fallait for. muler en deux mots notre pensée sur l'œuvre de M. Pé-de-Arros, nous dirions que c'est un livre bien et simplement fait, littérairement écrit, qui abonde en aperçus lumineux, en conclusions logiques et franches; où les faits sont présentés avec une liaison et un enchaînement précieux; où règnent d'un bout à l'autre une impartialité et un calme que notre époque n'observe pas souvent; enfin, que c'est un livre excellent esprits auxquels il est destiné.

Nous lisons, dans la préface : : Si cet ⚫ essai reçoit un favorable accueil des ◄ maîtres de la science catholique, je ⚫ publierai sur le même plan un précis

quelque chose à côté de celui des personnages haut placés qui ont approuvé M. Pé-de-Arros, nous l'encouragerions sincèrement à poursuivre, en lui rappelant toutefois nos observations du

⚫ de l'histoire moderne, et un autre | commencement.

• plus développé de l'histoire de France,

⚫ qui réclame une étude à part.› Si

Léon DINAUMARE.

HISTOIRE DE L'ABBAYE DE PONTIGNY,

ORDRE DE CITEAUX;

Par M. V.-B. HENRY, curé-doyen de Quarré-les-Tombes *.

Jamais, peut-être, il n'a été tant écrit | foi, ces grandes figures qui dominaient sur l'histoire que de nos jours. De toutes le moyen âge, ces illustres pontifes parts, d'érudits et laborieux écrivains romains si odieusement calomniés, font sortir de la poussière des bibliothèques, où ils gisaient ignorés, mille | fut domptée, la liberté, tant prônée sciences et leurs vertus, d'être revêtus de la pourpre romaine ou élevés à l'épiscopat, l'abbaye de Pontigny prit des accroissements considérables. Dans l'espace d'un siècle, elle fonda 45 abbayes, tant en France qu'en Italie et en Hon

monuments authentiques, qui rendent à. l'histoire la véracité que la plupart des historiens des siècles derniers lui avaient enlevée. De vieilles chartes, d'antiques manuscrits tout poudreux et rongés des vers, des pierres tumulaires à demi effacées, des ruines d'anciens édifices, des médailles, etc., tout est recherché, exploré, compulsé, déchiffré avec un soin, un travail, une patience qui rappelle les doctes et laborieux Bénédictins. L'histoire du moyen âge, si méconnue, si mal appréciée naguère encore, commence à occuper une place considérable dans les travaux des savants; et ces temps, que nos philosophes appelaient, avec tant d'orgueil et de morgue, des temps d'ignorance et de barbarie, la science historique nous les montre aujourd'hui tels qu'ils ont été, supérieurs, sous une infinité de rapports, à nos temps modernes. Qui ne connaît les consciencieux ouvrages de Voigt et d'Hurter, qui ont réhabilité, quoique ne partageant pas notre

• Un vol. in-80; à sens, chez Thomas Malvin.

Prix: 4 fr,

par lesquels cependant la tyrannie

par les démagogues de nos jours, garantie aux peuples, l'esclavage aboli, et qui encouragèrent si puissamment les lettres, les sciences et les arts, que de toutes parts on vit alors surgir, comme par enchantement, une foule de chefs-d'œuvre en tout genre. Tant il est vrai, selon la judicieuse remarque de M. de Maistre, que, depuis trois siècles, l'histoire est une conspiration permanente contre la vérité. Mais la vérité commence enfin à se faire jour, et bientôt, nous l'espérons, elle éclairera de son divin flambeau quiconque voudra connaître les temps, les hommes, les institutions qui nous ont précédés. L'histoire est à refaire: on est assez généralement d'accord aujourd'hui sur ce point. Mais comme les véritables annales de l'Europe, et de la France en particulier, sont renfermées dans les événements des provinces, et surtout dans ceux de certaines localités, ce n'est qu'à l'aide de ces histoires locales, appuyées de pièces justificatives, qu'une main habile, coordonnant ces divers matériaux, pourra ériger à la France un monument digne d'elle, en

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écrivant son histoire que nous ne possédons pas encore; car toutes celles que nous avons sont plus ou moins défectueuses. J'en dis autant de l'histoire de l'Église, à moins que celle que commence à publier le savant abbé Rohrbacher ne fasse oublier, par son mérite et | grie. (M. Henry donne à la fin de son

son impartialité, les travaux de Fleury, Fabre, Bérault-Bercastel et autres.

ouvrage une notice chronologique et topographique de ces abbayes de la filiation de Pontigny.) Elle jouit surtout pendant trois siècles de la plus haute considération dans l'Église et de la vénération du monde entier. Les souverains pontifes écrivirent aux abbés plusieurs lettres très-flatteuses, et qui montrent la profonde estime qu'ils avaient pour ce monastère. Des princes, des princesses et quelques-uns de nos rois, Louis-le-Jeune, Philippe-Auguste,

L'histoire de l'abbaye de Pontigny, qui nous suggère ces réflexions, est comme une pierre que M. l'abbé Henry apporte à la construction de cet édifice historique dont nous parlons. On y trouvera des matériaux utiles à la confection, soit d'une histoire de France, soit d'une histoire de l'Église gallicane, soit surtout d'une histoire des ordres religieux actuellement si peu connus, dont la connaissance cependant est in- | saint Louis, vinrent en pèlerinage à

Pontigny, et accordèrent à cette abbaye divers priviléges. Elle fut aussi, comme chacun sait, l'asile des archevêques persécutés de Cantorbéry, de Thomas Becket, ce saint et illustre martyr,

dispensable à tout historien, puisque ces ordres religieux ont eu une influence si grande sur la civilisation, surtout en France, en propageant l'agriculture, en adoucissant les mœurs barbares de l'Europe, particulièrement | d'Étienne de Longthon, durant l'exil

celles de nos aïeux, et en répandant au loin les arts et les sciences.

duquel fut composé ce distique qui peint si bien la charité de l'abbaye:

‹ Il existe sur divers points de l'Europe, dit un auteur, en parlant de l'ab-Est Pontiniacum pons exulis, hortus, asylum. baye du Mont-Cassin, certains asiles Hic graditur, spatiatur in hoc, requiescit in illo.

fortunés dont le nom seul, qu'on ne prononce qu'avec respect, réveille aussitôt dans l'âme les plus grands, les plus illustres souvenirs. Ces paroles, qui conviennent si admirablement à ces lieux choisis et sanctifiés par le bienheureux patriarche dont la règle devait être suivie dans un si grand nombre de monastères en Occident, ne s'appliquent pas moins à la célèbre abbaye de Pontigny, qui suivait également la règle de saint Benoît. Fondée en 1114 par

et de saint Edme, qui est en grande vé❘nération, et dont le corps entier, cette relique si précieuse, est encore dans la basilique, placé dans un reliquaire audessus du grand autel. On sait que, tout récemment, le célèbre coadjuteur de l'évêque de Birmingham, Mgr Wiseman, avant de retourner en Angleterre, étant allé visiter le tombeau de saint Edme, fut frappé d'étonnement quand il aperçut en entier le corps du saint,

Hildebert, chanoine d'Auxerre, dans | dont il ne croyait trouver què des os

une magnifique et fertile plaine, sur les bords riants du Serein, elle a brillé d'un vif éclat pendant le cours de plusieurs siècles. Seconde fille de Citeaux, elle eut pour premier abbé le B. Hugues de Mâcon, l'intime ami et la conquête de saint Bernard, dont il devint le parfait imitateur. Sous la conduite de ce saint abbé, qui fut ensuite placé sur le siége d'Auxerre, et de ses successeurs, dont la plupart méritèrent, par leurs

sements. Les amis des arts et de la religion apprendront avec satisfaction que Mgr l'archevêque de Sens, dans le diocèse duquel se trouvent les restes de cette antique et vénérable abbaye, vient d'en faire l'acquisition, et qu'il se propose d'y former un établissement religieux. Déjà les habitants de Pontigny témoignent la joie la plus vive de revoir enfin ces lieux, autrefois le séjour de la piété et l'asile de l'infortune, rentrer entre les mains du clergé. C'est | leur église et venir embrasser à Pontiavec juste raison, car la tradition, tou-gny une vie plus douce et plus tranjours vivante parmi eux, leur rappelle quille, aimant mieux obéir dans un

les services immenses que rendirent dans ces contrées les dignes enfants de saint Benoît. Leur science et leur sainteté leur avait acquis aussi partout une influence bien salutaire pour le bonheur des peuples. Mais laissons parler M. l'abbé Henry lui-même.

cloître que de commander dans leur diocèse. Que d'hommes remplis de l'esprit de Dieu sont sortis de cette maison pour porter la bonne odeur de JésusChrist dans les différentes parties de l'Europe! S'il est permis à une province, à une ville de revendiquer les grands hommes qui sont nés dans son sein, que de savants et saints personnages, formés à la science et à la vertu dans l'école de Pontigny, ont illustré nos contrées qui les avaient vus naître! (P. 237.),

‹ L'abbaye de Pontigny, nous dit-il, fleurit 676 ans. Son histoire n'est pas sans nuages, parce que les abus sont inséparables de toutes les choses humaines. Cependant, quel tribut de reconnaissance ne mérite pas cette maison que la religion seule pouvait montrer à nos pays? Dès sa naissance, elle acquit | avec chaleur, avec éloquence. En en li

cette prépondérance imposante que donnent l'indépendance temporelle, la noblesse des sentiments de la religion

On peut voir, par cette citation, que l'ouvrage de M. l'abbé Henry est écrit

sant les diverses périodes, on ressent les inspirations d'une piété aussi éclairée que sincère, on éprouve je ne sais

et la protection des rois. On la vue, | quel charme qui entraine et qui atta

investie de toute la confiance des grands, servir de pacificateur et d'arbitre entre eux et les peuples; on l'a vue chargée des présents qu'elle recevait des rois, des évêques, des seigneurs et des peuples. Dans les temps orageux du moyen âge, cette noble abbaye ne fut-elle pas le flambeau de la foi et de la civilisation? Ne s'éleva-t-elle pas contre l'anarchie qui dévorait nos contrées, alors que tout était barbare, excepté elle? Les abbés, l'Évangile à la main, condamnaient l'ambition des uns, l'orgueil des autres, les usurpations, les brigandages, l'es

che. Ceux même des lecteurs auxquels des occupations mondaines ne permettent pas de vivre dans une atmosphère aussi pure, y trouveront de l'intérêt, et reconnaîtront la vérité des pensées que renferme cet ouvrage. En le lisant, il nous semblait que nous étions témoin de toutes les actions des dignes et vénérables religieux dont M. Henry nous traçait l'histoire. Nous le remercions bien sincèrement ici de la vive satisfaction qu'il nous a causée. Cependant, comme la critique doit être impartiale, nous dirons que la narra

clavage enfin. Leur charité ingénieuse ❘tion est quelquefois un peu languissante,

finit par gagner les seigneurs du pays. Ceux-ci, entraînés par l'ascendant de la vertu, mettent leurs enfants au nombre de ces religieux qu'ils vénèrent; bientôt ils veulent qu'on apporte leurs cendres dans l'abbaye. Cette sorte d'alliance, contractée avec les premières familles du pays, permet aux abbés de tout entreprendre pour le bien spirituel et temporel des peuples..... Que dirai-je encore de notre illustre abbaye? Elle s'est acquis une réputation européenne par l'observance parfaite des règlements de son ordre, par le nombre et la ferveur de ses frères; elle fut, pendant plusieurs siècles, le refuge spécial des pécheurs..... On a vu des évêques déposer le gouvernement de

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N° 104. 1844.

hérissée qu'elle est d'une foule de donations faites en divers temps à l'abbaye. Il serait plus agréable au lecteur de les trouver parmi les pièces justificatives ou en notes au bas des pages. Malgré ce défaut, si toutefois c'en est un, nous pouvons assurer que l'histoire de l'abbaye de Pontigny sera lue avec intérêt et édification de tout lecteur chrétien, et recherchée de tous ceux qui s'occupent d'études historiques. Nous ne saurions trop encourager la publication de ces histoires locales, qui ne peuvent être faites d'ailleurs avec exactitude que par des écrivains qui travaillent sur les lieux mêmes où se sont passés la plupart des événements qu'ils rapportent. Nous dirons aussi, après

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