Images de page
PDF
ePub

les têtes et dans les cœurs; c'est à cette | tuelle et morale durant les trois der

clarté sereine qu'on y évalue d'un œil sûr la portée réelle des questions que le mouvement des intelligences agite dans le monde des idées.

Le voyageur n'est point placé dans les conditions stationnaires que requiert l'exercice de la critique; mais si un livre, inspiré par l'amour sincère de la vérité, lui tombe dans les mains à Rome, il est peut-être mieux disposé qu'il ne le serait partout ailleurs à en recevoir une impression indépendante de toute considération secondaire, de tout respect humain, en deux mots. Telle a été notre situation par rapport à l'Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus, que publie M. Chrétineau-Joly. L'ouvrage formera quatre volumes in-8°, dont le premier seul a paru, ou au moins est parvenu jusqu'à nous. Après une lecture rapide de ce volume, nous ne nous croyons pas en mesure de porter un jugement définitif sur un ouvrage capital, où sont abordées les questions les plus ardues de la théologie, de la philosophie et de la politique. Notre opinion serait ici prématurée, si elle ne se bornait pas à dire que les vues de l'historien nous semblent généralement autant de traits de lumière qui éclaircissent un horizon que la malignité et les préjugés ont surchargé de nuages.

Au début de son ouvrage, l'auteur dit des Jésuites : « Je ne suis ni à eux, ni avec eux, ni pour eux, ni contre eux; » et, en effet, il est impossible de contester à M. Chrétineau-Joly le mérite fondamental, en une œuvre telle que celle qu'il a conçue, d'une impartialité sévère, toujours franchement véridique et tout à fait à la hauteur de l'histoire. Exempte des intentions qui ont semé de tant d'épines le terrain dont les difficultés ne l'ont point effrayée, sa plume va le défrichant en sillons fermes et profonds. Elle révèle à chaque page la grave conviction que, prétendre écrire l'histoire de la puissante fondation de saint Ignace, ce n'est rien moins que descendre, pour en pénétrer les mystères, dans les entrailles de la terre volcanisée par les passions terribles qui ont ébranlé le sol de l'Europe intellec

niers siècles, et qui aujourd'hui même refont encore éruption. Le livre est écrit avec une trop grande maturité de réflexion pour que la critique ne soit pas en droit de le passer à la filière d'une attention scrupuleuse. Elle blamera l'écrivain, et nous sommes persuadé que l'ordre entier des Jésuites sera d'accord avec elle pour le blâmer d'avoir avancé inconsidérément, il faut le dire, que la Compagnie de Jésus a fourni à elle seule plus d'hommes distingués, a remporté plus de victoires, essuyé plus de défaites, enfanté ou accompli plus de choses extraordinaires que vingt ordres religieux ensemble. Ici, la justice distributive de M. ChrétineauJoly est évidemment en défaut, et les services rendus à la cause de la vérité dans la destruction de l'erreur ont été plus équitablement jugés par ce membre de la Compagnie même de Jésus, qui écrivait que l'ordre de saint Dominique avait mérité un éloge qu'on ne saurait faire encore de l'œuvre de saint Ignace, celui d'avoir extirpé complétement une hérésie. L'historien méconnaît aussi le caractère de cette œuvre toute religieuse, lorsqu'il annonce qu'il la montrera militant pour l'Église catholique et pour les monarchies. Il ressort, au contraire, de l'exposition même des faits, présentés avec tant de lucidité par l'auteur, que, fidèle à la pensée de son saint fondateur, l'institution de Loyola n'a jamais prétendu défendre que la cause sacrée de l'Église catholique, apostolique et romaine, dont M. Chrétineau-Joly fait observer justement qu'elle s'est improvisée le portedrapeau et le bouclier aux jours de péril. Nous signalerons aussi comme une erreur l'assertion que les austérités volontaires auxquelles se livrent certains ordres religieux autres que celui de saint Ignace, énervent leurs corps, en épurant leurs âmes, et les placent ainsi dans l'impossibilité de rendre service à l'Église. Ces austérités sont plutôt un principe de force pour ces ordres si méritants. Une plume exacte n'aurait pas dû écrire non plus que l'Église ne comptait autour d'elle que des défections, lorsque l'ordre des Jésuites a été ce pas encore une étrange atteinte à la vérité, dans un livre qui la proclame d'ailleurs si haut, que de faire honneur aux lumières du 16° siècle d'avoir dissipé les ténèbres des temps précédents, et rendu aux lettres le culte que la barbarie des âges passés avait étouffé? Le

fondé, et que de chaque couvent il sor- | lable de la suprématie de l'esprit? C'est tait un ennemi pour la combattre. N'est-à la vue de cet incontestable fait histo

rique que le grand de Maistre, et ce que l'on appelle les ultramontains, maintiennent que l'autorité pontificale, au moyen âge, a sauvé la vie à l'ordre social tout entier, en le couvrant de son impénétrable bouclier, l'infaillible souveraineté de la morale divine. L'his

siècle qui a produit Dante, par exem-torien nous étonne également lorsqu'il

ple, n'est pas moins illustre dans les lettres ni moins éclairé qu'aucun autre, et on ne croit plus guère aujourd'hui à la barbarie du moyen âge. Cette vigoureuse époque n'est point généralement appréciée par l'auteur avec une autorité intime des faits qui la caractérisent. En déclarant qu'il n'est pas ultramontain, il ajoute : « Nous n'accordons pas aux papes tous les pouvoirs temporels ou politiques dont certains partisans trop exaltés du Saint-Siége ont tâché de l'investir. Ils croyaient à la suprématie pontificale; ils étudiaient cette grande question plutôt avec les lumières d'une foi enthousiaste qu'avec celles de la raison. Sans doute, il était beau, dans les siècles d'ignorance et de barbarie, de donner aux princes, emportés par leurs passions, un contre-poids, un juge et presque un maître: c'était la seule garantie accordée aux peuples; mais les choses ne sont pas dans la même situation. » C'est précisément

parce que la face politique du monde n'est plus la même qu'il faut se placer à un tout autre point de vue que celui où se pose l'école du 18° siècle pour juger le 11°. Ce qu'on doit reconnaître, c'est que, sans l'intervention légitime de l'Église entre le droit et la force, ce dernier siècle et ceux qui l'avoisinent auraient réellement mérité la qualification d'époque d'ignorance et de barbarie: car n'est-ce pas la suzeraineté spirituelle du Saint-Siége, base alors in

reproche en quelque sorte à l'Église d'avoir offert un asile aux sciences et aux arts renaissants. La seule religion qui satisfasse toutes les facultés de l'âme, parce qu'elle est la seule vraie, n'est-elle pas naturellement l'ange tutélaire de l'art? Chaque fois que M. Chrétineau-Joly parle du clergé ou de l'Église de France, il ne manque jamais de dire le clergé gallican, ou l'Église gallicane, expression qui choque, à juste titre, les oreilles catholiques. Comment ce manque de tact s'est-il trouvé sous la plume qui, mieux inspirée, a écrit que le gallicanisme est un hors-d'œuvre, bon tout au plus à entretenir dans de vieux préjugés des légistes et des universitaires? A propos de légistes, M. Dupin aîné est homme à réclamer, ses diatribes à la main, contre l'assertion de M. Chrétineau-Joly, prétendant que les passions qui agitaient les parlements ont disparu, emportées avec eux dans la tempête révolutionnaire. Car ces passions, M. Dupin ne se fait-il pas honneur à sa manière de s'en montrer, en toute occasion, l'héritier direct et le fougueux conservateur? Enfin, grande a été notre surprise d'entendre un esprit distingué, qui a vu Rome, et qui aurait dû comprendre autrement.ce qui nous en semble l'essence même, cette prudente et sage manière dont on procède en toutes choses, d'entendre, disons-nous, M. Chrétineau-Joly porter de cette calme circonspection le juge

contestée de la jurisprudence euro-ment qu'on va lire, et le terminer par leurs cérémonies; ils s'immobilisent, | cette sage maxime à l'égard de la Comcroyant que tout doit s'immobiliser | pagnie de Jésus, et à toutes les calomloin d'eux comme autour d'eux, et que nies accumulées par les mauvaises pasle monde intellectuel ne gravite qu'en-sions de trois siècles, il oppose le récit

péenne, qui a maintenu ou fait rentrer dans son lit le fleuve des grossières et brutales passions qui menaçaient d'inonder la société, et qui l'eussent immanquablement couverte de leurs flots irrésistibles, si la chaire apostolique n'eût opposé à l'abus si fréquent de la puissance matérielle la digue inébran

une épigramme indigne de la gravité de son œuvre. Il s'agit des membres du Sacré-Collége : « Ce sont, dit-il, autant d'images de ce Fabius Cunctator, qui, en temporisant, sauva la vieille Rome. Ils conservent avec un pieux respect l'usage des anciennes traditions; ils les font revivre dans leurs actes, dans

tre le Quirinal et le Vatican. ›

véridique et consciencieux des faits, tels que l'histoire qui se respecte doit les léguer à la postérité. Il s'est d'abord

Nous le répétons, ce n'est ici qu'un aperçu de la critique qu'exige un livre sérieux, dont nous ne prétendons point | attaché à dessiner avec exactitude la

évaluer le poids à la simple vue du premier volume. Cet ouvrage est d'ailleurs destiné à un succès qui permettra à l'auteur de faire disparaître de la seconde édition quelques taches qui ne tiennent point au fond même du sujet, et qui peuvent être effacées d'un trait de plume. Elle serait trop longue pour que nous pussions entreprendre ici l'é

grande et sublime figure de saint Ignace, dont il dit très-judicieusement que le panégyrique le plus vrai ressort de ses œuvres mêmes. Aussi, pour le peindre ressemblant, n'a-t-il fait que les exposer, et montrer cette tête prodigieusement organisée, selon sa juste expres❘sion, créant, outre le monument inimitable pour lequel il est glorifié dans

numération des éloges incontestable- | le ciel et mérite d'être béni sur la

ment dus à l'historien pour la richesse des faits qu'il a puisés aux sources les plus pures et exposés dans l'ordre le plus propre à en faire parfaitement comprendre la véritable nature. Nous ne pouvons pas résister cependant à dire qu'une idée suffisante est donnée du livre des Exercices spirituels, de ce livre qui, suivant une heureuse expression, a produit autant de saints qu'il a eu de lecteurs. Ceux de M. ChrétineauJoly loueront l'examen qu'il a fait des points substantiels des Constitutions de la Compagnie, cette œuvre admirable écrite tout entière de la main d'Ignace de Loyola. L'auteur reproduit fidèlement toutes les objections qui n'ont point été épargnées à ces Constitutions, dès leur origine, aussi bien que celles qui sont encore formulées aujourd'hui. Il rapporte ensuite avec exactitude les réponses catégoriques et péremptoires qui ont été faites à ces diverses objections, et dont aucune ne subsistera dans les esprits impartiaux après la lecture de cette partie de son travail. On sait que le pape Paul III, ayant lu et médité le projet de ces Constitutions, s'est,

terre, deux magnifiques institutions, le College Romain et le Collége Germanique, qui sont au nombre des merveilles de Rome. A la fin du 18° siècle, lisons-nous dans M. Chrétineau-Joly, on comptait déjà vingt-quatre cardinaux et le pape Grégoire XV, six électeurs du Saint-Empire, dix-neuf princes, vingt et un archevêques et prélats, cent vingt et un évêques titulaires, cent évêques in partibus infidelium, quarante-six abbés ou généraux d'ordres, onze martyrs pour la foi, treize martyrs de la charité, qui s'étaient assis sur les bancs du Collége Germanique, et qui avaient été formés dans cette école dont Loyola avait laissé le germe. >>>

Il n'y avait qu'un moyen de rallumer aux yeux du lecteur le feu de la charité qui enflammait le cœur du fondateur de la Compagnie de Jésus, c'était de le laisser parler lui-même, et l'auteur transcrit les paroles que Loyola adressa à François Xavier partant pour la conquête évangélique des âmes. Écoutons cette allocution d'un grand saint à un autre grand saint : « Recevez l'emploi dont Sa Sainteté vous charge par ma

dit-on, écrié: Le doigt de Dieu est là! | bouche, comme si Jésus-Christ vous

Après avoir cité une lettre écrite, le 15 janvier 1554, à Ignace de Loyola par Ferdinand, roi des Romains, M. Chrétineau-Joly ajoute: A trois cents ans de distance, cette lettre témoigne avec quelles armes la vérité doit attaquer l'erreur: ces armes sont la presse et la

l'offrait lui-même, et réjouissez-vous d'y trouver de quoi satisfaire ce désir ardent que nous avions tous de porter la foi au-delà des mers. Ce n'est pas seulement ici la Palestine ou une province de l'Asie, ce sont des terres immenses et des royaumes innombrables.

publicité. » L'auteur met en pratique | C'est un monde entier. Il n'y a qu'un champ aussi vaste qui soit digne de votre | fut le cardinal de Châtillon, Odet de

T. XVIIL. - N° 105. 1844.

13

courage. Allez, mon père, où la voix de Dieu vous appelle, où le Saint-Siége vous envoie, et embrasez tout du feu qui vous brûle. »

Coligny, évêque de Beauvais; mais déjà, dit très-bien M. Chrétineau-Joly, ce prélat, huguenot dans le cœur, méditait son apostasie et son mariage.

Quant à l'opposition des universités, qui dure depuis trois siècles et qui se continue encore lorsque tout a changé, excepté les passions, suivant la sage remarque de l'historien, c'est comme rivales dans l'enseignement, et comme rivales qui semblent s'avouer impuissantes à soutenir la libre concurrence, que les universités se sont faites les adversaires intéressées de la Compagnie de Jésus. Aussi, tout en attaquant les Jésuites par jalousie de profession, l'ancienne université de Paris, qui, au reste, n'avait pas plus de similitude avec l'université actuelle qu'il n'y a de comparaison possible entre Rollin et M. Villemain, l'ancienne université de Paris ne pouvait s'empêcher de leur rendre justice dans une Requête au roi

Les pages consacrées à la mission de l'apôtre de l'Inde sont palpitantes d'intérêt. Ce n'est pas que le style du narrateur se distingue par des qualités remarquables; mais il est toujours animé du désir de rendre témoignage à la vérité. Aussi, après la lecture du volume de M. Chrétineau-Joly, tout homme qui a l'esprit droit et le cœur sain demeurera convaincu que les attaques inouïes dont la Compagnie de Jésus n'a, pour ainsi dire, jamais cessé d'être l'objet, depuis son origine, ont leur source tout entière dans les passions ennemies du catholicisme même, en autres termes, dans les passions révoltées contre l'ordre social voulu de Dieu et contre la civilisation chrétienne. Il n'a pas été articulé une calomnie contre les Jésuites qui ne soit l'écho des clameurs pous-contre les Jésuites de Reims, dont

sées d'abord par les hérétiques du 16o siècle. Pour se convaincre de cette vérité, il n'y a qu'à ouvrir les œuvres des sectaires de cette funeste époque. Entendez d'ailleurs le calviniste M. Guizot; il vous dit dans son Histoire générale de la Civilisation en Europe: Personne n'ignore que la principale puissance instituée pour lutter contre la révolution religieuse du 16° siècle a été l'ordre des Jésuites. Un autre protestant, M. Macaulay, a écrit dans la Revue d'Edimbourg, avec l'indépendance d'esprit qui le distingue de M. Guizot, l'his toire de l'ordre de Jésus et celle de la grande réaction catholique. Les incrédules, les indifférents, le jansénisme, les parlements et les révolutionnaires engendrés par le philosophisme du 18e siècle, né lui-même du principe protestant, ont poursuivi l'œuvre de destruction. Mais ce sont les protestants qui ont enseigné les premiers à prendre à la lettre le conseil de fra Paolo Sarpi : « Il

M. Chrétineau-Joly cite le passage suivant: « Si l'on fait attention à l'admirable harmonie avec laquelle ce grand corps, répandu dans tout l'univers, se gouverne, au merveilleux concours de tous ses membres pour le bien général de la Société, et à toutes les différentes opérations qui auraient paru impossibles avant cet établissement, et qui passeraient pour fabuleuses dans la postérité si elles venaient à cesser et si cet Ordre disparaissait, on conviendra aisément que, ni la république romaine, si bien réglée et si bien pénétrée de l'amour de la patrie qu'elle ait été, ni aucune monarchie, dont les ministres ont été les plus habiles politiques, les plus fins négociateurs, n'ont jamais pu et ne pourront jamais opérer avec un pareil concert ni avec un pareil succès les entreprises que cette Société a formées dans toutes les parties du monde, qu'elle a conduites avec une adresse qui va jusqu'au prodige, dans lesquelles

n'y a rien de plus essentiel que de rui-elle aurait infailliblement succombé et

ner le crédit des Jésuites; en les ruinant on ruine Rome, et si Rome est perdue, la religion se réformera d'elle-même. › Vers 1561, un seul évêque, en France, s'opposa à la réception des Jésuites; ce

qu'elle n'aurait même osé tenter, si toutes les parties de son corps n'avaient été réunies au chef par des liens aussi forts, aussi sévères et aussi sacrés que ceux qui les y attachent.›

Cette énergique vitalité, qui caracté- | dans ses finances; ils l'agiteront dans

rise l'institut de saint Ignace, et qu'une infatigable adversaire a été forcée ici de proclamer si hautement, est telle en effet, que, pour nous servir des paroles mêmes de l'historien, « tous les systèmes, toutes les hiérarchies, tous les pouvoirs, toutes les dynasties qui ont cru le tuer sont morts quelques années après sous les coups d'une révolution que leur incurie avait préparée.

son repos; ils la déshonoreront en lui parlant de gloire; ils l'égareront dans le dédale des lois qu'ils inventent pour s'entretenir la langue, et ils seront de grands citoyens.

« Mais la Compagnie de Jésus, dont le but est déterminé, qui l'a souvent at teint par des miracles de patience et de dévouement, elle sera coupable, elle, parce que chacun de ses membres re

Lá tempête a englouti tout cela; l'ordre | portant au centre la lumière qu'il pro

des Jésuites a été plus fort que la tempête.

Nous terminerons par une citation qui montrera aux lecteurs avec quelle justesse de coup d'œil et avec quelle franchise d'expression M. ChrétineauJoly discerne le vrai du faux dans le débat entre les Jésuites et leurs ennemis. « Dans nos mœurs actuelles, écrit l'auteur, un intrigant, sans autre talent qu'une faconde d'avocat, pourra d'un saut escalader le pouvoir. Il s'y maintiendra par la corruption; il gouvernera les rois en tutelle, sous prétexte qu'il a plu

jetait, il en est résulté une éclatante gerbe de feu qui a éclairé les nations en faisant le bonheur des particuliers.▸

Oui, nous avons la conviction qu'elle sera partagée en France la sympathie que nous avons ressentie tout d'abord à Rome, pour un livre qui est vraiment une bonne action par le temps et les hommes qui courent.

Dans notre prochaine lettre nous tenterons de reproduire quelques-unes des impressions que nous avons éprouvées, sur les lieux et en présence des monuments mêmes, à la lecture de l'admi

à quelques centaines d'avocats, ses pré-rable volume, déjà bien connu de nos

décesseurs dans l'art de se servir de la parole, d'établir un pareil régime, et cette ambition ne sera pas un crime. Cet avocat, cet écrivain, ce professeur, cet intrigant, humilieront leur patrie dans son juste orgueil; ils la ruineront

lecteurs, qu'avec sa modestie accoutumée et toujours excessive, M. l'abbé Gerbet a intitulé simplement Esquisse de Rome chrétienne.

E. D'AULT-DUMESNIL.

0000

LE PATRONAGE APPLIQUÉ AUX JEUNES LIBÉRÉS

DÙ DÉPARTEMENT DE LA SEINE.

Dans un précédent article', nous avons parlé du patronage des libérés d'une manière générale et purement théorique; la question est aujourd'hui soumise à l'opinion publique; déjà effleurée dans les débats de la loi sur les prisons à la chambre des députés, elle va reparaître et s'agrandir devant celle des pairs: il ne sera donc pas sans intérêt de l'étudier sous le point de vue pratique et par l'exposition des faits qui nous sont connus.

Voir notre numéro 96, t. XVI, p. 451.

Pour les jeunes libérés de la Seine, le patronage est destiné à compléter l'éducation correctionnelle commencée dans la maison spéciale qui leur est destinée, et par conséquent l'histoire de cette institution doit embrasser deux ordres de faits: ceux de la détention et ceux de la vie libre. Parler de ce patronage, c'est donc parler du système pénitentiaire envisagé sous une de ses faces; car, de même que celui-ci ne saurait plus aujourd'hui se concevoir borné dans l'enceinte de la prison, de

« PrécédentContinuer »