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« je pourrais bien facilement me défen

qu'il aurait mieux valu, à notre avis, ne pas soulever, d'autant plus que quelques-unes des idées émises par l'auteur ne résisteraient peut-être pas à un sévère examen théologique. Ceci soit dit sans attaquer en rien les intentions de M. Carle qui ne sauraient être douteuses. Jaloux de ne laisser place à aucune interprétation contraire à sa pensée, M. Carle a voulu terminer son ouvrage par cette déclaration : « ..... Je renie < toutes les opinions qui sont ou désap-père et notre seigneur, vous vouliez

‹ prouvées ou condamnées par l'Église. • Saint Thomas est mon seul maître, non ⚫ parce qu'il fut Dominicain, mais parce ⚫ qu'il connut le mieux la doctrine de ‹ l'Église, que mieux que tout autre • il la soutint et la défendit avec la pro• fondeur du génie divin, et mieux que tout autre sut donner l'exemple de l'obéissance et de la soumission. »

Exaspéré par une lettre attribuée à Savonarola, et qu'on prétendait avoir été adressée au roi de France, lettre dont l'authenticité n'est nullement établie, Alexandre VI lança un bref contre le prieur de Saint-Marc et ses religieux. Ce bref prononçait la réunion de la congrégation de Saint-Marc à la province de Lombardie, et, sous les plus terribles menaces, enjoignait à Savonarola et à ses frères de se soumettre à la juridiction du Provincial. Savonarola répondit au pape par de respectueuses explications où l'on remarque une grande force de logique. Il passe en revue et réfute les diverses accusations dont il est l'objet; il ajoute que, s'il ne s'est pas rendu à Rome, comme le pape le lui avait ordonné, c'est qu'il savait que ses ennemis acharnés avaient le dessein de le faire périr pendant le voyage; il supplie le souverain-pontife de considérer tous les inconvénients qu'entraînerait pour la discipline la réunion de la congrégation de Saint-Marc à la province de Lombardie; enfin, il se résume et termine ainsi : D'après ces raisons, • V. S. ne pourra plus douter de la fausseté de tout ce qu'a voulu vous insinuer la perversité humaine, qui en • veut surtout à ma vie. Mes ennemis

dre et me justifier sur mes actions « ainsi que sur celles de mes subordon«nés, mais ils veulent me tuer au milieu ‹ du chemin. V. S. donc, dans la bénignité de sa clémence, voudra bien accepter mes excuses, et attribuer « notre conduite, non à la désobéissance, mais à une prévoyance si con« forme aux règles de la prudence. Nous < attendrons jusqu'à ce que vous, notre

< bien nous adresser une favorable réponse et la grâce du pardon pour les inquiétudes que nous vous donnons. Toute cette doctrine, nous la tenons « des prédécesseurs de V. S., et des théo<logiens et des canonistes;..... et quand <il plaira à V. S., nous sommes préparés à prouver tout ce que nous avons ‹ avancé jusqu'ici. Que V. S. daigne en« voyer un de ses confidents, homme juste et nullement suspect, et il restera convaincu par le témoignage de tout le peuple. En attendant, je suis disposé à m'amender moi-même, et « je suis prêt à me corriger devant le « peuple entier et à me rétracter publi« quement, si j'ai avancé quelque erreur; mais que V. S. daigne m'avertir et me

faire connaître ce que je dois rétracter ⚫ dans mes écrits ou dans ma conduite, « je suis disposé à le faire bien volon« tiers; et encore à présent et toujours, • comme je n'ai cessé de le déclarer et « de l'écrire, je me soumets, moi et tout ⚫ ce que j'ai dit ou écrit, à la correction

de la S. Eglise R. et à celle de V. S., aux • pieds de laquelle mes frères et moi, ‹ prosternés, nous implorons la protec«tion de V. S. et son secours. ›

Ces humbles représentations de Savonarola produisirent sans doute quelque impression sur Alexandre VI; car le nouveau bref, qui en futla suite, était conçu en termes bien plus modérés. Néanmoins le pape enjoignait à Savonarola de s'abstenir dorénavant de la prédication, soit en public, soit en particulier, afin qu'on ne l'accusât pas d'avoir des assemblées secrètes. Il lui était en outre ordonné de se présenter devant le sou

désirent, par tous les moyens, me re- | verain-pontife dès qu'il le pourrait,

⚫ tirer de cette ville, non pas pour que j'aille me jeter aux pieds de V. S., où

sans compromettre sa sûreté personnelle et sans avoir besoin d'escorte.

Savonarola se renferma dans la re- | conduit les trois Dominicains devant la

seigneurie, qui ordonne qu'ils soient renfermés dans des prisons séparées. Puis, un conseil de seize citoyens est élu avec la mission de juger les accusés, et le procès commence....

traite et le silence, et exhorta ses frères à la plus entière soumission. Mais les factions politiques, qui divisaient le pays, y perpétuaient une agitation inquiétante; effrayés de l'état des esprits et craignant des troubles, les magistrats conjurèrent instamment fra Hieronimo de reprendre le cours de ses prédications. Ainsi que le dit M. Carle, l'obéissance catholique de Savonarola ne manquait pas de raisons à opposer à ce que lui demandaient les magistrats. Pourtant, après quelques jours de réflexion, il crut pouvoir consentir à prêcher.... Alexandre VI ayant solennellement excommunié Savonarola, celui-ci rentra au fond de son cloître, pour s'humilier devant Dieu. Les mêmes sollicitations qui l'en avaient déjà fait sortir une fois se renouvelèrent et triomphèrent encore de sa résistance. Mais c'est ici le lieu de dire qu'avant comme après son excommunication, Savonarola ne cessa jamais de protester de sa dévotion filiale envers l'Église, de son attachement et de son respect pour la chaire de saint Pierre. Ceux qui ont voulu voir en lui une sorte Ainsi finit Savonarola, à l'âge de quade précurseur de Luther se sont étran-rante-cinq ans et huit mois. Quoique sa

gement trompés, et ont calomnié sa mémoire. A aucun moment la sacrilége pensée d'un schisme ou d'une séparation n'entra dans la tête ni ne souilla le cœur de fra Hieronimo..

Nous ne rapporterons pas les divers incidents de ce procès, que la passion et la prévention conduisirent, où les tortures jouèrent un grand role, et dont la déplorable issue n'était, que trop connue d'avance. Bornons-nous à dire qu'une sentence terrible fut prononcée..... Le 23 mai 1498, un triple gibet s'éleva au-dessus d'un bûcher, sur une des places de Florence. On y vit monter, pleins de courage, de résignation et de foi, après avoir reçu toutes les consolations de la religion, Hieronimo Savonarola, le P. Sylvestre Maruffi et le P. Dominique de Pescia. Savonarola fut livré le dernier aux bourreaux. A peine quelques voix amies lui firent-elles entendre de sympathiques paroles. Ce peuple, qui l'avait tant exalté, qui l'avait comblé de tant de bénédictions, applaudit à son supplice!

sentence de mort eût été basée sur le crime d'hérésie, Alexandre VI laissa publier ses œuvres sans les censurer. Plus tard, sous Jules II, Léon X, Paul III et Jules III, on sollicita la condamnation de la doctrine de Savonarola, mais toujours inutilement. « Le cardinal Ca< raffa, prévenu et contraire à Savonarola, dit M. Carle, étant monté sur le trône pontifical sous le nom de Paul IV, établit une nouvelle congrégation, chargée d'examiner dans toute la rigueur des détails les écrits du ‹ P. Hieronimo. Après de longues dis‹ cussions, sa doctrine fut jugée ortho

On comprend le parti que les ennemis déclarés de Savonarola tirèrent du bref d'excommunication; leur acharnement ne connut plus de bornes et se signala par de nombreux actes de violence. M. Carle trace le tableau des querelles intestines qui déchirèrent Florence à cette malheureuse époque; on eût dit deux armées en présence. A la suite de beaucoup d'événements, dont le récit nous entraînerait trop loin, une émeutedoxe et de toute manière irréprochafurieuse éclata. Tout à coup la foule se ble; et si on mit dans l'index du conporte, en poussant des cris de mort, < cile de Trente le dialogue de la vérité au couvent de Saint-Marc et en fait l'at-prophétique et quelques sermons, ce taque. L'autorité essaie en vain de maintenir la tranquillité publique; le tumulte grossit à chaque instant; d'odieux excès, des crimes sont commis; après une nuit d'affreux désordres, Savonarola, deux de ses religieux, plusieurs autres. personnages de distinction sont arrêtés; on

fut, dit le P. Néri, un des membres « de cette congrégation, pour en dé«fendre la lecture aux hommes simples

qui auraient pu se scandaliser de la < grande corruption reprochée à l'Église < romaine pendant cette malheureuse époque. Il est raconté dans la vie de « saint. Philippe de Néri, l'homme le | garde d'oublier. C'est une lettre de « plus saint de ce siècle, que le jour où | saint François de Paule, écrite quatre ‹ Paul IV devait rendre le décret d'ap- ans seulement après l'entrée en religion < probation de la doctrine de Savona- | de fra Hieronimo, et dans laquelle le

rola, il priait dans l'église de la Mi-pieux solitaire de la Calabre rend hom

mage aux mérites de Savonarola, et prédit ensuite ses travaux, ses épreuves et toutes les circonstances de sa mort. Nous en citerons quelques passages, d'après la version latine du Palma fidei : « Eximius iste vir, in quo sincera «pietas animi cum eloquendi viribus paria facit, rem ecclesiasticam in cœnobiis aliquot sui ordinis labentem, severiori lege coercebit. Libros (stylo «non minus aureo quam doctrinâ insi« gnes in publicum emittet. Florentiæ < concionatorem aget præstantissimum, ad quem audiendum homines cater

« nerve à Rome pour l'heureuse réus• site de cette cause, et que dans le mo«ment où le vicaire de Jésus-Christ • signait le décret, il s'était écrié: Victoire, victoire! nos prières ont été exaucées. Une déclaration peut-être * encore plus solennelle fut rendue sous < Benoît XIII et Clément XII, pendant le ◄ procès de la canonisation de sainte Catherine de Ricci, qui, pendant sa <vie, avait eu tant de vénération pour ◄ la sainteté du P. Savonarola, qu'elle ⚫ affirma avoir été guérie miraculeusement par lui d'une grave maladie.> Indépendamment de ses sermons, < vatim confluent..........; non deerunt Savonarola avait laissé plusieurs écrits. ◄ factiosi, qui innocentiæ laqueos intenEn fait d'ouvrages mystiques ou dogma-dant, et inculpatam famam verbis tiques, il avait donné le Triomphe de la croix, un dialogue ou commentaire sur la Vérité prophétique, un traité de la Simplicité de la vie chrétienne. Il était

< ignominiosis petulantissimè proscindant. Quamobrem majestatis apud pontificem accusatus ab adversariis, per summum scelus trudetur in carce

également auteur de deux livres poli-rem, et falsò juratis testibus, extremo tiques, l'un intitulé de Regimine princi- « afficietur supplicio; suspensus trabe,

pum, l'autre en italien et portant pour titre de Reggimento e governo degli stati e specialmente sopra il governo della città de Firenza, composto ad istanza degli eccelsi signori al tempo di Giuliano Salviati gonfaloniere di gius

medius inter duos sodales, Christi exemplo, animam efflabit; deinde comburetur......

tizia.

Nous trouvons, dans le Palma fidei S. ordinis prædicatorum (scriptore F. Petro Malpaeo), une brillante apologie de Savonarola, apologie que termine le récit détaillé de nombreux miracles attribués, par l'opinion publique, à l'intercession du religieux de SaintMarc. Le même ouvrage contient un document curieux, que M. Carle n'a eu

M. Carle a sa place marquée parmi les plus dévoués défenseurs de fra Hieronimo Savonarola. Une conviction ardente et sincère guide sa plume, et cette conviction donne à son style beaucoup de chaleur et de mouvement. ob 19

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R. DE BELLEVAL.A

Cette lettre de saint François de Paule, d'après ce que nous apprend M. Carle, a longtemps appartenu au couvent de Sainte-Cécile, au-delà du Tibre, et est ensuite passée entre les mains de la famille Chigi de Sienne.,

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L

DU MOUVEMENT RELIGIEUX EN ANGLETERRE,

2

OU LES PROGRÉS DU CATHOLICISME ET LE RETOUR DE L'ÉGLISE ANGLICANE

A L'UNITÉ;

PAR UN CATHOLIQUE '

L'Angleterre est dans ce moment en | son isolement, cette Église subira dans proie à une crise de laquelle non-seule- | l'abîme philosophique le sort du pro

ment dépendent ses destinées, mais qui décidera de l'avenir du monde. On le sait, depuis que l'émancipation des catholiques a été, sinon réalisée, du moins inscrite dans le code de la Grande-Bretagne, d'une part la foi apostolique romaine a pris en ce royaume un accroissement rapide, de l'autre l'Église nationale s'est sentie travaillée d'un besoin d'unité et de retour à son passé glorieux, antérieur à la réforme. Ce mouvement religieux, qui ne date réellement que du grand acte législatif de

testantisme lui-même, et l'empire britannique, privé du lien religieux, sera livré sans défense aux commotions qui le menacent, à moins que Dieu n'imprime à la vérité des progrès tels qu'elle gagne par des conversions individuelles tout le pays pour le sauver. Cette alternative est donc une question de vie ou de mort pour l'Angleterre, et elle s'élève à la hauteur d'une question sociale si l'on envisage l'influence que donne à cette puissante nation l'étendue de ses possessions et de son commerce.

1829, a reçu du temps même et des cir-Tous les peuples ressentiront les saluconstances où il est né une forte impul-taires effets de sa conversion on le

sion, et déjà l'on peut pressentir un dénouement prochain. L'activité des esprits, les événements qui se précipitent, la décomposition chaque jour croissante des sectes dissidentes, ne permettent pas à l'Angleterre d'espérer

contre-coup de sa chute. Ils sont encore intéressés sous un autre rapport à la solution du problème. Eux-mêmes, ils éprouvent l'antagonisme qui agite l'Angleterre, et qui n'est qu'une des faces de la position générale. Les temps an

longtemps le maintien de son établisse- | noncés dès la réforme sont arrivés. Le

ment anormal. Une catastrophe est im-
minente. Mais quelle en sera l'issue?
Auquel des deux principes engagés dans
la lutte restera la victoire? La réponse
à ces questions est d'un intérêt im-
mense. Il s'agit en effet de savoir qui
l'emportera en définitive, du catholi-
cisme et du protestantisme, ou plutôt
de la philosophie; car les deux élé-
ments seuls possibles, la foi et le ratio-
nalisme, l'autorité et l'anarchie, sont
en présence. Ou l'Église anglicane ten- |
dra les bras vers Rome, et alors l'An- |

protestantisme, qui vivait par une énorme inconséquence, en adoptant des symboles de foi variés à l'infini, mais déterminés, est entré depuis un demi-siècle, par le renoncement à ces formulaires de croyances communes, dans la voie logique de l'interprétation individuelle et de la plus absolue liberté. Il se soutiendra par tradition dans les peuples; puis il deviendra pour tous ce qu'il est aujourd'hui pour ses chefs, une philosophie chrétienne encore et bientôt tout humaine. La foi ca

gleterre en masse redeviendra catho-tholique, immuable, demeurera la seule

lique, comme elle s'est faite protestante en corps de nation; ou, demeurant dans

Paris, ancienne maison Debécourt, Sagnier et Bray, éditeurs, rue des Saints-Pères, 64. Un vol. in-8°. 1844.

religion en face de toutes les aberra❘tions de la raison, et les hommes n'auront plus à choisir entre telles ou telles formes de culte, mais entre Dieu et eux. Quel parti prendront ceux qui, n'appartenant pas encore à la vraie Église, se trouveront avoir un tel choix à faire? | savent bien qu'elle est tout entière dans

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la corruption de l'élément religieux ; ils tournent vers l'Angleterre leurs regards pleins d'anxiété pour les rationalistes, d'espoir pour les catholiques, d'intérêt pour tous.

Pour nous, croyants en la miséricorde | de celui qui a fait les nations guérissables, l'avenir ne saurait être douteux. Mais il faut que l'événement tranche une question déjà résolue pour notre foi. C'est vers ce but que s'acheminent les idées et que se poussent les faits. L'Angleterre est peut-être le théâtre où le drame se dessine le mieux, où les desseins de la Providence sont le plus palpables, et voilà pourquoi aussi sa marche importe essentiellement à celle du monde. M. de Maistre l'avait bien compris, lorsque avec cette seconde vue dont il paraissait doué il disait vingt ans avant l'événement: Si l'é• mancipation des catholiques est pro‹ noncée en Angleterre, ce qui est pos«sible et même probable, et que la < religion catholique parle, en Europe, • français et anglais, souvenez-vous • bien de ce que je vous dis, il n'y a rien que vous ne puissiez imaginer, • rien que vous ne puissiez attendre; et « si l'on vous disait que dans le courant • du siècle on dira la messe à Saint«Pierre de Genève et à Sainte-Sophie « de Constantinople, il faudrait dire : < Pourquoi pas? » La première partie de la prophétie s'est accomplie; au train | des choses, tout fait penser que bientôt | la religion catholique parlera anglais et français, et, comme conséquence, rien n'est plus probable que la réalisation | impression et inspirent un redouble

des dernières paroles de l'illustre écrivain. Genève, qui la première a brisé son symbole et mené les églises ses filles au déisme, rouvrira son beau temple de Saint-Pierre au successeur de saint François de Sales; quant à Constantinople, la question se complique de difficultés politiques, et il resterait à savoir si la messe sera célébrée à Sainte-Sophie en grec ou en latin.

Les événements qui ont marqué les quinze dernières années sont généralement peu connus. Quelques lettres insérées dans l'Univers, en 1838 et 1839 surtout, ont seules initié le public français à la réaction catholique de la Grande-Bretagne. On se rappelle avec quelle avidité étaient lues et avec quel bonheur accueillies ces nouvelles d'outre-Manche. Mais il y manquait beaucoup de détails, la suite des idées et la filiation des faits. Le jeune auteur qui, voilant son nom sous le titre qui lui est le plus cher, les a réunies dans le volume dont nous venons de parler, a donc rendu un véritable service à l'Église et à la France. Outre le mérite de l'opportunité, son livre a celui d'une étude consciencieuse et aussi complète que possible. Il a vécu longtemps en Angleterre; il y a vu les hommes et les choses, entretenu des relations avec les sommités catholiques du pays et avec quelques-uns des membres distingués de l'Église anglicane. Ce sont des titres à notre confiance, bien justifiée par la lecture de ces pages qui, après avoir satisfait une pieuse curiosité, laissent au fond de l'âme une douce

ment d'ardeur et de foi.

Dans une courte introduction, l'auteur apprécie l'influence que la réforme a exercée en Angleterre sur l'individu, la famille, la société, la nation. Il consacre les sept premiers chapitres à mesurer le terrain gagné par le catholicisme; dans les sept autres, il raconte la naissance et le développement de l'école anglo-catholique récemment apparue au sein de l'Église établie, sous le nom de puseysme. Les lois pénales, dé

La situation de l'Angleterre est donc une des plus graves affaires de ce tempsci. Nulle ne mérite à un plus haut degré | crétées après la réforme contre les ca

l'attention des hommes sérieux. Les publicistes de revues et les grands politiques du journalisme ne s'en inquiètent guère, ou ne voient, dans leurs préoccupations étroites, que les symptômes indirects du malaise, sans remonter à la source. Mais les esprits clairvoyants

T. XVIII. N° 105. 1844.

tholiques, furent graduellement révoquées depuis 1780. La guerre contre la révolution française retarda un instant les réparations que le parlement avait commencées en faveur d'une portion des sujets restés fidèles à la foi de leurs pères. Au rétablissement de la paix, l'opi

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