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nombre de raisons que Vegius a ramas-mérite de cette théorie, ni d'approfon

sées avec un grand travail pour montrer que les enfants n'ont pas la connaissance actuelle de Dieu, tandis qu'ils sont au ventre de la mère... Quoique l'idée de Dieu soit tellement empreinte dans notre ame qu'il n'y ait personne qui n'ait en soi la faculté de la connaître, cela n'empêche pas que plusieurs personnes n'aient passé toute leur vie sans jamaisse représenter distinctement cette idée. » Devant cette complication tombent déjà les objections tirées de l'affaiblissement des vérités premières, de la religion et de la morale dans les sauvages, et de l'ignorance complète de ces vérités dans les hommes isolés dès leur enfance de la société.

D'autres philosophes, adversaires du système de Locke, font une concession plus grande encore; ainsi Leibnitz reconnaît que, bien que l'esprit ait une disposition tant active que passive pour tirer les idées de lui-même, de son fonds, cependant les sens sont nécessaires pour le porter plutôt aux unes qu'aux autres '.

Platon et saint Augustin, tout en admettant que les idées sont innées, reconnaissent que tout dans l'homme commence par les sens; le second a même écrit que c'est au moyen des objets matériels que l'homme s'élève à la connaissance des vérités intellectuelles. Enfin, de nos jours, le système des idées innées a subi une modification plus importante. Selon M. de Bonald, toute perception sensible n'est pas capable d'éveiller en nous les idées; ce privilége n'appartient qu'aux expressions reçues par le sens de l'ouïe. L'idée est innée: elle existe dans l'entendement, mais inaperçue, tant que le mot qui l'exprime n'est pas venu frapper l'esprit.

L'entendement n'est pas une table rase, mais une chambre obscure: on ne peut apercevoir les idées qui le meublent, les distinguer tant que la parole, cette lumière intellectuelle, n'est | pas venue l'éclairer.

Ce n'est pas ici le lieu de discuter le

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dir la question de l'origine des idées; cet examen se rattache à un autre ordre de connaissances, à un ordre d'explications et de conceptions. Nous nous occupons pour le moment à rechercher quelles sont les bases des connaissances humaines: nous constatons des faits.

De quelque manière que ces sentiments primitifs soient éveillés en nous, toujours est-il qu'ils se trouvent dans l'âme humaine, qu'ils n'attendent que l'occasion pour se produire, semblables à l'étincelle cachée dans les veines du caillou, qui n'attend qu'un léger choc pour en jaillir, ou bien encore, semblables à ces objets que renferme un lieu obscur, et qui sont pour nous comme s'ils n'étaient pas, jusqu'à ce que la lumière vienne nous les rendre sensibles. Toujours est-il que sitôt qu'ils se produi sent, ils subjuguent notre assentiment. Il faut bien le remarquer, l'existence et la certitude des principes rationnels sont indépendantes de toute explication et de tout système sur leur origine : l'existence et la certitude des princieps sont des faits; il faut les accepter, sauf à rechercher et à découvrir ensuite comment nous en acquérons la connaissance; procéder autrement, ce serait aller de l'in connu au connu, et baser l'édifice des connaissances humaines sur une théorie, sur un système, au lieu de l'asseoir sur un fait certain, sur un principe inébranlable. C'est un écueil que peu de philosophes ont su éviter; ils ont commencé par inventer une explication sur l'origine des idées, qu'ils ont prise ensuite pour point de départ. Cette explication peut être ingénieuse, satisfaisante; après tout ce n'est qu'une conception individuelle, qui a besoin d'être vérifiée, bien loin de servir de règle pour vérifier les autres connaissances. L'auteur de la Législation primitive n'a pas évité cet écueil; au contraire, il y a donné, lorsqu'il a fondé toute sa philosophie sur l'impossibilité du langage. Cette théorie peut être vraie: mais ce n'est qu'une théorie qui a besoin de preuve; ce n'est pas une vérité première. Les idées et les principes rationnels ressortissent plus directement de l'en tendement; c'est à cette faculté qu'ap

partient le discernement de cette bran- | A les entendre, toute la philosophie

che des vérités premières: elle n'est pas étrangère au jugement des choses qui tombent sous les sens. Toutes les perceptions sensibles sont transmises à l'intelligence, et les choses matérielles ne deviennent les éléments de la science qu'autant que l'esprit intervient, les reconnaît et les vérifie *.

devrait se réduire à la psychologie.

Il y a quelque chose de vrai dans cette pensée et dans cette méthode, qui en est la conséquence; mais souvent aussi elle n'est pas exempte d'exagération : l'étude de l'âme, pour être utile, doit être bien faite, et ne saurait jamais remplacer l'étude des autres parties des connaissances humaines.

La certitude de toutes les vérités premières, et par suite de toutes les con1. Ce n'est pas en l'étudiant directenaissances humaines, repose donc surmentet en lui-même, que l'on parvient la véracité de l'entendement.

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à connaître la nature de l'être pensant. L'âme ne peut pas plus s'étudier sans un moyen qui la rende sensible, que l'œil ne peut se voir ou le corps se peser sans des moyens extrinsèques et sans prendre en dehors des points d'appui.

Nous ne pouvons bien connaître l'âme et ses facultés qu'en les étudiant dans les effets qu'elles produisent'.

2. Le langage est l'image de la pensée; les opérations de l'âme communes à tous les hommes se révèlent dans toutes les langues par des façons de penser qui les expriment et qui en sont les symboles. Cés symboles peuvent, dans beaucoup de cas, jeter un grand jour sur les faits qu'ils représentent. II faut sortir en quelque manière de notre âme pour en étudier les opérations; et comme nous ne pouvons jamais connaître les traits de notre visage si nous n'en voyons l'image ou l'expression dans un miroir ou dans tout autre objet qui les réfléchit, aussi nous ne parviendrons jamais à connaître les opérations diverses de notre âme, si nous ne les observons dans leur expression, c'est

Telle étant notre constitution, il est vrai de dire que toutes nos erreurs sont l'ouvrage de l'intelligence, que toutes nos connaissances reposent sur l'intelli-à-dire dans le mode par lequel elles se

gence, que l'intelligence est le fondement interne de la certitude.

Cette considération a conduit quelques philosophes à faire de l'âme l'objet principal, unique même de leurs études,

'Quamvis enim alia corpore alia mente videamus, horum tamen duorum generum qua discretio videtur mente non corpore, et ea quæ mente conspiciuntur non indigent ullo corporis sensu ut ea vera esse noverimus; quæ autem per corpus videntur, nisi mens adsit quæ talia nuntiata suscipiat, nullá possunt scientia contineri. S. Augustin, ad Paulinam Epist. 147, no 38.

rendent sensibles et manifestent au dehors leur existence 2.

3. L'âme est essentiellement une, mais nous distinguons en elle plusieurs fonctions ou facultés.

Ainsi l'âme est sensibilité ou faculté de ressentir de la douleur ou du plaisir dans les sensations que les corps exté

De Bonald, Recherches, ch. VII, 1. 1, p. 338. Platon, t. V, 1er Alcibiade, p. 61. Hist. comp., t. II, p. 230.

* Reid, Essai, I, t. III, p. 68. De Bonald

ibidem.

:

rieurs produisent sur le corps auquel | peut-il être assuré qu'elle aurait atteint elle est unie, ou quelquefois une partie ce haut degré de développement, si, par du corps sur l'autre partie; elle est ses sens, elle n'avait pas été mise en imagination ou faculté de se représen-contact avec les objets extérieurs, et ter les objets matériels; entendement | surtout en rapport avec la société? Auou faculté de connaître; volonté ou faculté d'aimer.

La faculté de connaître reçoit différents noms, selon que les objets de la connaissance sont internes ou externes, présents ou passés, matériels ou spirituels; primitifs ou produits par la déduction.

Appliquée aux choses internes et présentes, la faculté de connaître s'appelle sens intime; mémoire lorsqu'elles sont passées.

On nomme perception la faculté de recevoir les sensations ou impressions des corps extérieurs sur les sens, intuition la faculté de voir les objets spirituels et les premiers principes.

Le jugement est la faculté au moyen | de laquelle nous apercevons la convenance ou l'opposition de nos idées ou perceptions.

Lorsque cette convenance ou opposition ne peut être aperçue qu'au moyen d'une troisième idée ou perception à l'aide de laquelle on compare les deux autres, la faculté de connaître prend le nom de faculté de raisonner.

Pour obtenir une connaissance vraie de l'intelligence, l'observation doit s'étendre sur toutes les facultés sans exception: autrement, la psychologie conduirait à des résultats incomplets et par suite inexacts.

4. Enfin, il faut étudier l'âme dans son état naturel; l'âme humaine est unie au corps, servie par des organes matériels: voilà notre nature, voilà l'état dans lequel la philosophie doit observer l'intelligence. S'il commence comme Descartes, par feindre qu'il n'a pas de corps; s'il se place dans cette hypothèse pour étudier l'âme, ses facultés et les richesses qu'elle possède, ce n'est plus l'âme humaine qu'il étudie, c'est un pur esprit : il fait un roman, il bâtit un système sur une fiction.

Il trouve cette intelligence dans un état complet de développement, en possession de connaissances variées, d'idées et de principes rationnels : comment

rait-elle ces connaissances, si elle ne les avait pas reçues du dehors? En supposant qu'elle porte en elle-même le germe de ces idées et de ces principes, en aurait-elle la claire vue, si la parole ne l'avait pas éclairée, si les mots qui expriment ces idées n'étaient pas venus frapper le sens de l'ouïe et exciter ces idées? Le philosophe qui observe son âme, abstraction faite du corps, résout ces questions d'une manière affirmative, tandis que l'expérience conduit à une solution contraire.

La psychologie ne peut jamais être l'étude unique de la philosophie, à moins qu'on ne circonscrive la philosophie dans la connaissance de l'âme et de ses facultés. Avec la meilleure méthode d'observation, le philosophe qui se bornera à contempler son intelligence et à réfléchir sur ses fonctions, ne peut arriver qu'à une connaissance plus parfaite de l'âme et de ses facultés. C'est quelque chose, ce n'est pas tout, ce n'est qu'une partie des vérités qu'il importe à l'homme de connaître. Ce n'est pas en contemplant leur intelligence, en décomposant, analysant, disséquant ses facultés, que les hommes ont trouvé la preuve des grandes vérités de la religion et de la morale, ont découvert les vérités des sciences naturelles. Comment ont-ils étendu le domaine de leurs connaissances? C'est en exerçant leurs facultés, en mettant en œuvre les premiers principes, les faits primitifs; ces éléments de toutes les sciences nous viennent du dehors, nous les recevons par nos facultés, nous les travaillons à l'aide de nos facultés, mais nous ne les créons pas; sans ces matériaux, notre intelligence serait à jamais stérile: nos facultés ne sont que des instruments. Il est bon de connaître les instruments, c'est par là que commence l'étude des arts et des sciences; si elle n'allait pas plus loin, elle ne conduirait à aucun résultat. La philosophie doit commencer par l'étude de l'âme et de ses facultés; mais, à peine d'être à toujours une étude vaine, elle doit passer | et mettre à profit les travaux des généà l'emploi des matériaux, ou plutôt rations précédentes, les étendre et les vérifier l'emploi qui en a été déjà fait, | perfectionner. A. D.

Cours de la Sorbonne.

COURS D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE, DE M. L'ABBÉ JAGER, RECUEILLI PAR M. L'ABBÉ MARCEL.

QUATORZIÈME LEÇON 1.

Abbaye de Cluny.-Camaldules. Réforme monastique du 10 siècle. - Abbaye de Cluny. - Ses immenses bâtiments, ses fondateurs et ses abbés, ses vertus et sa gloire. - Son influence. - Son organisation. - Etendue et limites du pouvoir de l'abbé. - Culture et travaux de l'esprit. - Réforme relative à l'admission des enfants. - Zèle pour la régularité. - Fuite des dignités. - Usage des richesses. - Influences des priviléges. - Résumé et conclusion.

Messieurs, une réforme générale des ordres monastiques était devenue nécessaire déjà au 9o siècle. Elle fut entreprise par Charlemagne, et achevée par son fils sous la direction de Benoît d'Aniane, qui est devenu un célèbre réformateur. Mais les invasions des Normands en France, des Sarrasins en Italie et des Hongrois en Allemagne détruisirent la plupart des nouveaux établissements; le reste, sans règle, sans discipline, complétement désorganisé, futlivré en proie aux seigneurs laïques. Pour savoir dans quel désarroi étaient les monastères, il faut lire les plaintes du concile de Trosli, au commencement du 10° siècle 2. Ces plaintes furent entendues de quelques hommes doués d'une âme forte et d'une éminente piété, qui se mirent à réformer les monastères et à en construire de nouveaux. Parmi ces nouveaux monastères figure au premier rang l'abbaye de Cluny, une de nos gloires.

Voir la XIII leçon au numéro précédent ci-dessus, p. 187.

* An. 909. - Histoire de l'Eglise Gall., t. VI, p. 373.

T. XVIII. N° 106. 1844.

Avant de vous y introduire, je veux vous la montrer ou du moins vous en signaler les immenses proportions. Un seul fait me suffira. En 1245, le pape Innocent IV, avec le clergé, les officiers et les serviteurs de son palais, deux évêques avec leur suite, et dans ces temps elle devait être considérable, le roi de France avec sa mère, son frère et sa sœur, avec toute la cour, l'empereur de Constantinople, les héritiers présomptifs de la couronne d'Aragon et de Castille, un grand nombre de chevaliers et d'ecclésiastiques se rendirent en même temps à Cluny, et furent tous logés dans l'abbaye, en dehors de la partie des bâtiments occupés par les moines. Les démolisseurs que la révolution a fait naître ont passé leur niveau de vandales, comme Napoléon les qualifiait, sur ces magnifiques monuments d'architecture', et maintenant il n'en reste plus rien; mais ce qui reste et ce qui ne périra jamais, c'est la gloire des habitants et le souvenir de leurs vertus.

La fondation de Cluny remonte à l'année 910, et doit être attribuée à Bernon et Guillaume d'Aquitaine *. Bernon gouverna dix-sept ans, par conséquent jusqu'en 927. Selon la règle de saint Benoit, il n'y avait d'abord que douze moines; leur ferveur excita partout l'admiration, et l'on s'empressa de leur confier la direction d'autres monastères. Déjà, à sa mort, Bernon en avait sep sous ses ordres; il en distribua le gou

Hist. de Cluny, p. 338. * Hist. de l'Eglise Gall., t. VI, p. 376. 17

vernement à ses disciples, confiant à | l'empressement d'illustres personnages, Odon Cluny et deux autres monastères. d'évêques et de princes à solliciter leur Le développement commencé sous Ber- admission dans cette admirable communon va devenir prodigieux sous ses suc-nauté. cesseurs, mais il s'explique par la réunion de circonstances si rares et si exceptionnelles, qu'il ne faut pas balancer à les nommer providentielles. Ces abbés furent tous des hommes également distingués par une sainteté éclatante, par la science de l'administration, par la sagesse de leur gouvernement; plusieurs furent des savants du premier ordre; tous ont été canonisés, tous ont eu la vigueur de santé et la longueur de vie qui sont nécessaires pour accomplir de grandes choses. Tandis que dans une durée de cent cinquante ans, depuis le commencement du 10° siècle jusqu'au milieu du 11o, on compte trente-six papes, Cluny, sur l'é tendue de deux siècles, n'a eu que six abbés. Ces six colonnes de l'ordre sont Bernon, Odon, Aymard, Mayeul, Odilon et Hugues. Quel fut le plus distingué de ces six hommes, on ne peut le dire: ils furent, tous les six, de ces hommes de choix qui apparaissent rares dans la marche des siècles; tous les six ont eu les mêmes principes; il semblerait qu'ils ont eu la même âme.

. Ils n'inventèrent point une nouvelle règle, ils prirent celle de saint Benoît, mais ils l'appliquèrent ferme sur tous les points. A Cluny, la faiblesse humaine n'était pas connue : ce n'est pas un homme seulement qui s'est élevé audessus des forces de la nature humaine, c'est un grand nombre d'hommes; il y eut là un peuple de saints, il y eut des vertus sublimes, des vertus que, pour les distinguer comme elles le méritent, il faut, à défaut d'autres expressions, nommer surhumaines, surnaturelles; c'étaient des anges, ce n'étaient plus des hommes. De là l'éclatante renommée de Cluny et l'admiration de tout l'univers; de là le concours des papes, de l'empereur d'Allemagne, des rois de France, d'Espagne, de Hongrie, d'Angleterre, venant à Cluny apporter leurs hommages à la vertu, lui demander des conseils, lui confier leurs intérêts et souvent la conduite des plus graves et des plus difficiles négociations; de là

L'enseignement de l'exemple est, de tous, le plus puissant : le 10° siècle, désolé, comme vous l'avez vu, par les scandales qui pullulaient de toutes parts et qui sortaient même du fond du sanctuaire, avait besoin de retremper ses mœurs lâches, molles, corrompues, dans l'exemple des mœurs austères de Cluny. L'indifférence fit bientôt place à l'attention, plus tard à l'admiration: la réflexion et l'impression suivirent de près. Une fois répandus dans différents 'pays, les pieux moines de Cluny y répandirent et de jour en jour accrurent partout leur influence; ils devinrent les instruments et les auxiliai res des bons évêques, les plus redoutables adversaires des mauvais; simples et intrépides, ils faisaient trembler les seigneurs et les rois devant leur évangélique liberté, leur redoutable franchise; ils puisèrent enfin dans leur sainteté assez de puissance pour lutter presque seuls contre la corruption générale, et pour lui opposer ensuite une digue. Le salut du monde sortira de Cluny.

Je vous ai dit, Messieurs, que la règle de Cluny n'était pas une règle nouvelle, que c'était la règle de saint Benoît; elle reçut pourtant quelques modifications indiquées par l'expérience et par les besoins du temps. La plus importante de ces modifications est relative à l'a grégation des monastères. Les couvents bénédictins étant parfaitement indépendants les uns des autres, l'abbé même du Mont-Cassin n'avait aucun ordre à donner hors de sa maison; il n'y avait aucune direction, aucune surveillance centrale; la règle seule les assimilait; mais si elle était violée quelque part, et que l'évêque négligeât son devoir, il n'y avait dans tout l'ordre, pour arrêter ou pour corriger ce relâchement, ni frein ni répression. Saint Benoît avait compté, pour le maintien de la discipline, sur le zèle et l'autorité de l'épiscopat; les fondateurs de Cluny, avertis par tant de scandales, ne pouvaient avoir cette confiance; c'est pourquoi ils lièrent ensemble toutes les communautés de leur ordre

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