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qui sait commander à ses passions, soumettre sa volonté, réduire l'instinct du plaisir sous la loi du devoir, étouffer l'égoïsme par l'expansion de sa charité; le vrai philosophe appelle cet homme l'homme parfait, il le place beaucoup plus haut dans son estime que l'homme illustre et l'homme puissant. Eh bien ! les monastères étaient les écoles où de tels hommes se formaient.

extraordinaire, qu'on peut même qua- | On a de tout temps admiré un homme lifier d'excentrique, le mobile n'est ni l'orgueil, puisque le solitaire se soumet à l'obéissance et quitte la voie qu'il a choisie dès que l'autorité la condamne, ni une aveugle exaltation de l'imagination, puisque lui-même explique ses motifs. Comme Siméon, il a voulu frapper d'étonnement les populations environnantes, afin de les attirer autour de lui, de s'assurer un ascendant sur elles et de les convertir; et en effet, comme son modèle, il est parvenu à ses fins.

De l'imitation, l'Occident passa à l'invention; il ne pouvait avoir ses stylites, vers la fin du 6o siècle il eut ses reclus. Les reclus s'enfermaient ordinairement près d'un monastère, entre quatre murs d'où par une petite ouverture ils pouvaient entendre la messe. Ils n'étaient admis à ce genre de pénitence qu'après une année d'épreuves dans le monastère et avec la permission de l'évêque', qui faisait lui-même la réclusion avec solennité. Cette vie si dure avait été imaginée pour remédier à un abus:

Mais la pratique de tous les conseils évangéliques n'est pas conseillée à tous; il est une perfection qui ne peut être atteinte que par certaines âmes privilégiées, celles à qui il est donné par exception de parcourir tout le cercle de la morale évangélique, comme la suprême hauteur de la science n'est accessible qu'à certaines intelligences supérieures. Quand donc on comptait les moines par milliers, tous n'étaient pas des Antoines; la connaissance de la nature humaine et l'observation des merveilles de la grâce nous en avertissent suffisamment. Tous les habitants du

les moines cyrovagues qui parcouraient | même monastère n'étaient pas vertueux

les villes et les campagnes sans se fixer nulle part, avaient décrié la vie solitaire; pour échapper au reproche de vagabondage, les reclus s'enfermèrent de manière à ne pouvoir sortir. Saint Senoch de nation barbare et récemment converti au christianisme donna le premier, en 573, l'exemple de la réclusion près la ville de Tours. Sa réclusion n'était pourtant pas continuelle, elle se bornait au temps de l'avent et du caréme; mais son régime de vie était d'une épouvantable austérité: toute sa nourriture consistait en une livre de pain et une livre d'eau par jour; il marchait nu-pieds, même l'hiver, et portait une chaîne de fer aux pieds, aux mains et au cou. Ses imitateurs poussèrent la rigueur plus loin, ils s'enfermèrent pour toute leur vie, en se privant de la possibilité de sortir.

Je puis, Messieurs, résumer en bien peu de mots toutes les observations que j'ai faites et toutes celles qu'on peut faire sur le mérite de la vie monastique.

Fleury, t. XI, p. 394.
Id., t. VII, p. 583.

au même degré; il s'en trouvait qui ne l'étaient pas: on corrigeait les uns, on excluait les autres; saint Basile en écrivant sa Règle n'a pas manqué de la compléter par une sorte de code pénal., Après être entrés sans vocation, il y avait des moines qui violaient leurs promesses et rentraient dans le siècle; on voit les Pères de l'Église travaillant à les ramener par leurs exhortations; saint Augustin, saint Basile et saint Chrysostome nous ont même laissé plusieurs écrits composés dans ce but. Les uns n'avaient pas cherché la perfection dans ces retraites, ils n'y avaient vu qu'un abri contre les orages de la société, qu'une vie plus calme, un séjour plus tranquille. La lâcheté les y avait conduits, la lâcheté les y avait suivis. D'autres n'avaient pas assez consulté leurs forces physiques ou les avaient excédées par des imprudences. Ainsi saint Chrysostome lui-même, d'abord entraîné par son goût pour la solitude, fut obligé d'y renoncer. Après avoir passé trois ans dans une espèce de caverne, il devint malade et on le transporta à Antioche à demi-mort. Saint

Jérôme mentionne d'autres faits à peu près semblables. « Il est des moines, dit-il, qui par suite de l'humidité des cellules, de jeûnes immodérés, de l'ennui de la solitude, de l'excès des lectures..., tombent dans la mélancolie et ont plutôt besoin des remèdes d'Hippocrate que de nos avis... J'ai vu des personnes de l'un et de l'autre sexe en qui le cerveau avait été altéré par trop d'abstinence, surtout parmi celles qui habitaient dans des cellules froides et humides; elles ne savaient plus ce qu'elles faisaient, elles ne pouvaient plus se conduire, elles ne distinguaient plus ce qu'il fallait dire de ce qu'il fallait taire'. »

Il n'y avait que faiblesse ou tout au plus imprudence ou présomption dans le fait de celles-ci; mais il y en a d'autres que les évêques ont poursuivies de toute leur ardeur comme de tout leur pouvoir, ce sont les moines hypocrites. L'hypocrisie n'est que la contrefaçon de la vertu; par conséquent elle la prouve. À côté de tant d'hommes sincèrement et courageusement dévoués aux austérités de la vie ascétique, et dont l'éclatante vertu attirait le respect et l'admiration des peuples, il ne pouvait manquer de se produire de faux anachorètes sous un costume si vénéré. A la peinture qu'en fait saint Jérôme, vous allez voir qu'il ne les ménageait pas. J'ai vu des hommes qui, renonçant au siècle seulement d'habit et de nom, mais point de fait, n'ont rien changé à leur ancienne façon de vivre: leur fortune s'est plutôt accrue qu'elle n'a diminuée, ils ont autour d'eux les mêmes troupes d'esclaves et la même pompe dans leurs banquets; c'est de l'or qu'ils mangent sur de misérables plats d'argile, et au milieu d'essaims de serviteurs, ils se font appeler solitaires 2. Et puis, ces hommes, dit-il ailleurs, chargés de chaînes, avec une barbe de bouc, un manteau noir, et les pieds nus en dépit du froid..., entrent dans les maisons des nobles, trompent de misérables et fai bles femmes couvertes de péchés; ils

apprennent toujours et ils n'arrivent jamais à la connaissance de la vérité; ils feignent la tristesse, et livrés en apparence à de longs jeûnes, ils s'en dédommagent la nuit dans des repas furtifs 1.». Ailleurs, le même saint Jérôme parle encore de moines qui, pour sauver leur indépendance et pour éviter de se sou mettre à la règle d'un monastère, se réunissent deux ou trois, mangent à une même table, et vendent des objets d'industrie à un prix supérieur à celui du cours ordinaire, comme si l'ouvrage tirait sa valeur de la vie et non de l'art de l'ouvrier. Cette classe de religieux se produisit aussi en Afrique, en ajoutant le vagabondage à l'esprit d'indépendance. Saint Augustin ne les ménage pas plus que saint Jérôme. « Le curé, ennemi des moines, dit-il, a dispersé partout des hypocrites sous un costume de moines; ils parcourent les provinces sans avoir mission de personne, errant en tous sens, ne s'établissant ni ne s'arrêtant nulle part. Les uns vendent çà et là des reliques de martyrs, si tant est que ce soit des martyrs; les autres étalent leurs robes et leurs phylactères. >> Au commencement du 5° siècle, saint Nil déplore aussi le dérèglement de quelques moines vagabonds qui étaient à charge au public, ou qui se rendaient solliciteurs d'affaires pour, autrui, et dont la conduite déshonorait la profession religieuse, il ajoute que des séculiers en prennent occasion de mépriser la vie religieuse, attribuant à tout le corps ce qui ne convient qu'à quelques particuliers; traitant de trompeurs et d'hypocrites ceux qui vivent avec une exacte régularité. Plusieurs auteurs modernes tombent dans le même paralogisme; mais il ne faut pas les accuser d'ignorance et de simplicité, leur mauvaise foi est trop évidente. Ils rapportent les textes que je viens de citer ou d'analogues, et s'appuyant de l'autorité des grands docteurs qui frappent la vue partout où ils le rencontrent, ils se mettent à crier contre la démence, contre l'orgueil et contre l'hypocrisie des | sa parole; mais il leur est bientôt de

: Epist. 98, alit. 4, ad Rusticum; Epist. 97,
alit, 8.
Epist. 96, alit. 4, ad Rusticum,

Epist. 18, alit. 22, ad Eustochium.

* Hier., Op., t. IX, p. 188; Regul. Monach. 3 De Opere Monach., C. XXVIII. пом

4 Libeu, ep. 772

moines. Eh! les honnêtes gens! Pourquoi donc à côté de ces reproches ne veulent-ils pas lire, ou ne prennent-ils pas la peine de transcrire les magnifiques éloges que les mêmes Pères donnent à la vie religieuse et à l'immense majorité de ceux qui la professent? Il y a longtemps qu'on a fait ces déclamations, long-temps aussi qu'on en a fait justice 1.

Les mêmes abus suivirent les mêmes institutions en Italie et dans d'autres pays occidentaux, comme en Orient et en Afrique. De prétendus moines se réunissaient en petit nombre pour s'occuper plutôt de leurs intérêts que de leur salut: on les appelait Sarabaïtes. D'autres, plus mauvais encore, erraient de lieux en lieux, cédant à tous leurs penchants et se livrant aux excès de l'intempérance; on les nommait Cyrova

venu incommode et ils tentent de l'empoisonner. Il se retire dans sa première caverne où affluent aussitôt de nouveaux visiteurs, auxquels il adresse la parole du salut. Un grand nombre lui demandent de vivre et de mourir avec lui; il bâtit douze monastères dans lesquels il les distribue par douzaine, sous la conduite d'un supérieur, et après avoir organisé ces petites communautés, à l'exemple de saint Antoine, il pousse plus loin dans le désert, il s'avance avec quelques disciples, entre autres saint Maur et Placide, jusqu'aux frontières des Abruzzes et de la Terre de Labour, où le paganisme vivait encore. Il a bientôt converti bon nombre des habitants du pays, et avec leur secours il renverse sur le mont Cassin une statue d'Apollon, et change en un oratoire le temple qui la contenait. Encore là de

gues 2. Ces criants abus et le relâchement | nombreux disciples l'environnent, et il L'obéissance est aussi la même; elle ne pouvait être portée plus loin que par saint Basile qui déclare qu'elle doit être parfaite, complète, absolue, summa, dit-il, et qui ne considère le moine que comme un outil dans la main de l'ouvrier, une cognée dans celle du bûcheron. Saint Benoît dit-il quelque chose de plus, lorsqu'il décide qu'on doit obéir quand même l'exécution de l'ordre paraîtrait impossible? Non, sans doute, car l'outil et la cognée ne raisonnent

qui s'était introduit dans bien des monastères, appelait une réforme. Le réformateur ne se fit pas attendre longtemps; saint Benoît naquit en 480 dans une famille illustre du duché de Spolette. Sa fortune et sa naissance lui offraient un bel avenir; les brillants succès qu'il avait obtenus à Rome dans ses études, achevaient de lui ouvrir une brillante carrière; mais quelque chose de plus noble et de plus grand que l'ambition humaine remuait dans le cœur de ce jeune homme. Il disparaît tout à coup de la maison paternelle; il gravit une haute montagne, et va s'enfermer pendant trois ans dans une caverne connue seulement d'un moine voisin, qui lui apporte sa nourriture. Inutile de vous dire quelle y est son occupation. Il y est bientôt découvert par des pasteurs qu'il convertit; sa réputation s'étend, et la foule l'environne plus nombreuse. En 510, des moines d'un lieu voisin, nommé Vicovaro, prient saint Benoît de remplacer leur abbé qui vient de mourir. Il leur répond qu'il entre prendrait la réforme du monastère et qu'il les soumettrait à une règle trèsdure; ils insistent, il accepte et tient

• Hist. Monast. de l'Orient, p. 229.

• Guizot, préface de la règle de saint Benoît.

est obligé d'élever un monastère pour les recueillir. Les grands hommes ne sont que des instruments de la Providence, et souvent il ne leur est pas donné de prévoir tous les résultats de leur œuvre. Saint Benoît avait-il la conscience de tout le bien qu'il allait produire? C'est fort douteux. Quoi qu'il en soit, il sortira de cette maison une lumière civilisatrice qui se reflétera sur toute l'Europe; elle sera le siége du grand réformateur; c'est là qu'il passera le reste de ses jours; là, qu'il écrira la Règle qui deviendra générale et presque unique dans tout l'Occident.

La Règle de saint Benoît renferme 73 chapitres; elle est plus développée que celle de saint Basile; elle a quelques formes nouvelles; mais le but primitif de l'institution est le même, c'est l'accomplissement des conseils évangéliques, la vie de l'esprit, la marche incessante vers la perfection; les moyens généraux ne sont pas non plus différents, c'est le sacrifice et l'abnégation du moi humain; c'est l'humilité, c'est la pauvreté, c'est l'obéissance, c'est la continence. Plusieurs historiens ont cru découvrir une pensée neuve et originale; ils se sont laissé tromper par la forme, le fond n'a pas changé; ce n'est pas un nouvel arbre, c'est une greffe entée sur un tronc de la même espèce, et qui produit les mêmes fruits. M. Guizot, en particulier, a cru remarquer dans la Règle de saint Benoît ure différence pour les vœux, pour le noviciat, pour le renoncement à toute volonté comme à toute propriété personnelle: s'il avait collationné la Règle de saint Benoît avec celle de saint Basile, il aurait reconnu son erreur.

Au temps de saint Basile, déjà on faisait comme je vous l'ai démontré, la promesse de ne pas quitter le monastère | point. Mais saint Benoît explique, s'il

dans lequel on entrait, et on la faisait devant plusieurs témoins. Ici la règle est la même. Saint Benoît, comme saint Basile, exclut le moine incorrigible; comme lui aussi, il n'emploie pas la contrainte pour retenir celui qui renonce à ses vœux. Saint Benoît établit un noviciat d'un an; saint Basile n'a pas écrit cette disposition dans sa Règle; mais la plupart de ceux qui se présentaient s'étaient déjà éprouvés dans la solitude; et qui pourrait supposer qu'on admettait tout venant sans épreuves? Loin de là, si nous en croyons Thomassin qui n'affirme pas à la légère, la coutume portait à trois ans ce temps de probation'. Une preuve suffisante de cette assertion, c'est que Justinien, qui n'a rien innové, qui partout ne fait que reproduire dans ses lois, les canons, les règles et les coutumes en vigueur, demande une épreuve de trois ans 2.

Le renoncement à toute propriété n'a pas plus été introduit par saint Benoît, seulement il a donné plus d'étendue et de développement à cette Règle, en disant: « Il faut surtout extirper du monastère, et jusqu'à la racine, ce vice que quelqu'un possède quelque chose en propre. Que personne n'ose donc

n'affaiblit point, cette décision apparemment exorbitante, en ajoutant que l'inférieur pourra humblement exposer ses difficultés à son supérieur. L'exemple de cette obéissance éminemment rationnelle, quoi qu'en disent des étourdis qui déclament sans réfléchir, n'a pas peu influé, comme le reconnaît M. Guizot, sur l'ordre de la société civile, où l'on trouve plus de soumission dans les temps anciens que dans les temps modernes. Du reste, suivant l'une et l'autre Règle, le supérieur devait l'exemple à la communauté, et ne devait rien prescrire hors des limites de la constitution monastique. Suivant l'une et l'autre Règle également, il était choisi par la communauté, savoir par les principaux fonctionnaires, d'après saint Basile; par tous les moines, d'après saint Benoît. S'il y a içi une différence, ce n'est pas une aggravation comme on voit.

Saint Benoît, averti par l'expérience, a donné plus d'attention à certains points; ainsi, il a donné davantage au travail des mains et à la culture de l'esprit; je ne crois pas que notre siècle soit disposé à lui en faire un reproche; les résultats d'ailleurs ont complétement justifié cette innovation. Les moines bé

rien donner, ni rien recevoir sans l'or-nédictins ont été des savants et des agrila tradition et le dépôt de la littérature | par l'objet, lorsqu'il était littéraire, ou

dre de l'abbé, ni rien avoir en propre, rien absolument, ni un livre, ni des tablettes, ni un stylet, ni quoi que ce soit; car il n'est pas même permis d'avoir en sa propre puissance son corps et sa volonté 3. »

Disciplin., part. I, liv. Iut, c. XVI, no 9, t. I, p. 677. • Thomassin, part. 1, liv. III, ch. 48, no 8, t. 1,

p. 800.1

3 Cap. xxx.

culteurs; ils quittaient la pioche pour prendre la plume; ils défrichaient les landes, desséchaient les marais, fertilisaient les terres et trouvaient encore du temps pour étudier, pour copier et pour enseigner. Quand on parle d'une œuvre scientifique qui demande du temps, du courage et de la patience, on a coutume de dire, c'est une œuvre de Bénédictins. Ce mot dit beaucoup. Les moines bénédictins ont conservé les monuments de

ancienne; ils nous ont transmis les trẻsors de l'antiquité qui, mille fois pour une, auraient péri sans eux dans ces temps de guerre et de barbarie.

Cette modification à la Règle de saint Basile en a amené une autre. En mettant dans la journée plus d'heures de travail, il fallait diminuer la longueur des offices; en fatigant davantage le corps et lui causant plus de déperdition, il fallait adoucir la rigueur des jeûnes et des abstinences, il fallait apporter une nourriture plus substantielle. Le corps est moins macéré par le jeûne, il l'est plus par le travail; la compensation est exacte, et il n'est pas juste de dire que la Règle de saint Benoît est plus douce que celle de saint Basile; il serait plus exact de dire qu'elle est moins contemplative et plus sociale. Le travail d'ailleurs était consacré ou

par l'accompagnement de la prière, de la psalmodie et d'un silence méditatif, lorsqu'il était manuel. Le règlement de la journée est différent, la vie intérieure est la même.

Je termine, Messieurs, par un résumé qui appellera votre attention. L'ordre de saint Benoît a donné à l'Église 40 papes, 200 cardinaux, 50 patriarches, 1,600 archevêques, 4,600 évêques et 3,600 religieux inscrits au catalogue des saints'. Les statistiques ont de notre temps passé en mode; on a même tant fait, qu'elles sont presque passées de mode; celle que je viens de vous soumettre en vaut bien une autre, ce me semble.

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L'abbé MARCEL.

REVUE.

ESQUISSE DE ROME CHRÉTIENNE,

PAR L'ABBÉ PH. GERBET. - TOME 1'.

Epist. ad Rom., 1, 20.

Invisibilia enim ipsius... per ea quæ | sa pensée philosophique la plus intime facta sunt intellecta conspiciuntur. et la plus haute, son imagination et, par-dessus tout, son cœur, son cœur toujours plein d'onction et de la plus douce flamme du sentiment religieux.

Le livre que nous venons de relire avec tant de charme, et dont nous voudrions donner au moins quelque idée, n'est pas un ouvrage facile à définir et à caractériser en peu de mots, par la raison qu'il n'appartient pas à un ordre de composition spécial et tranché. Ce n'est pas un livre qu'on peut classer dans un genre déterminé, mais plutôt un travail où l'auteur s'est mis tout entier, auquel il a apporté sa foi, ses inspirations, ses connaissances acquises,

* Au Bureau de Université Catholique; prix:

7 fr. 50.

:

Le principal et, selon nous, le meil leur caractère de l'ouvrage est d'être un livre de piété. Il est difficile, en effet, d'élever davantage l'esprit du lecteur et de lui mieux montrer la voie qui communique du monde visible au monde invisible; il est difficile d'inspi rer plus d'amour de Dieu, plus de dé vouement pour notre sainte religion, d'en faire mieux goûter les croyances, le culte et toute l'économie; de mieux réveiller ces sentiments de vénération profonde et d'attachement filial à la sainte Eglise romaine, qui, dans tous

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