261 La Vie, les Travaux et la Conversion de Fré- déric Hurter, ancien président du consis- toire de Schaffhouse, par Alex. de SAINT- Extraits des Enquêtes faites en Angleterre par le Parlement, depuis 1825 jusqu'à ce jour, par M. MOUNIER; avec des remar- ques par M. RUBICHON (2e article). - De l'agriculture dans la Grande-Bretagne. Le Protestantisme comparé au Catholicismé dans ses rapports avec la civilisation euro- péenne; par M. l'abbé Jacques BALMES; Essai historique et descriptif sur les Émail- leurs et les Argentiers de Limoges, par Société domestique chez tous les peuples anciens et modernes, ou Influence du Christianisme sur la famille, par M. l'abbé 509 518 Camaldules. Revue. Études sur les Femmes chrétiennes. Les Femmes mariées; par M. A. A. Colonisation de l'Algérie, par Enfantin; par M. Albert Du Boys. Considérations sur les Doctrines religieuses de M. Victor Cousin, par M. V. Gioberti; traduites de l'italien par M. l'abbé V. Tour- NEUR, prêtre du diocèse de Reims, et précé- dées d'un exposé méthodique du système de M. V. Cousin; examen du panthéisme de M. Cousin; par M. D. DE M. Du Meurtre politico-religieux, et de la Polé- mique protestante sur cette matière; par M. le comte D'HORRER. De la Vie de Mgr de Frayssinous, évêque d'Hermopolis, par le baron Henrion; par M. Léopold de MONTVERT. Comment la question de la liberté d'ensei- Description historique de l'église et de la Bulletins Bibliographiques. Visites au saint Sacrement et à la sainte Vierge pour de- mander la conversion des pécheurs, par M. l'abbé ARNAULT. - Nouveau Code des Chasses. 107 livraison. - Novembre. Cours d'Histoire de France (35o leçon), par 525 Compte rendu aux Abonnés de l'Université, 473 FIN DE LA TABLE DES ARTICLES. L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE, RECUEIL RELIGIEUX, PHILOSOPHIQUE, SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE. : 7. XVIII. 103. 1844. 1 CATHOLIQUE. NUMÉRO 105. JUILLET 1844. 7 Sciences Historiques. COURS D'HISTOIRE DE FRANCE. TRENTE-DEUXIÈME LEÇON '. Condition d'existence de la religion dans la société; deuxième conséquence: faire respecter le culte public et la croyance. - Pourquoi une loi de sacrilége n'est pas possible aujourd'hui ? - Troisième conséquence: dignité du sacerdoce; distinetion du pouvoir spirituel et du pouvoir tem porel. - Que signifie cette parole: mon royaume n'est pas de ce monde? - La théocratie abolie par le catholicisme; Quatrième conséquence: indépendance du sacerdoce; ses droits impres vous qui ne permettez pas que nul entre vos semblables le mette en doute, qui en demandez raison et justice, selon votre fière expression, comment osezvous souffrir que celui-là seul soit impunément blasphémé sans lequel il n'y a ni justice, ni raison, ni honneur? Mais, que dis-je? un sourire de colérique ironie ne va-t-il pas me renvoyer à ma leçon précédente, en m'objectant l'abandon approuvé d'une loi de sacri criptibles: 10 primauté d'honneur, 20 spécialité lége, et l'impossibilité d'y revenir ja de juridiction, 5o droit de propriété. Maintenir le culte public, y prendre part, ce n'est pas assez pour ceux qui commandent et qui dirigent; ils doivent encore le faire respecter et ne rien permettre au dehors qui blesse la croyance ni qui s'écarte de l'hommage dù à Dieu. - Pourquoi, en effet, ne rendrait-on pas à la majesté suprême et véritable ce qu'on exige pour une majesté d'emprunt, caduque et mortelle? Pourquoi serait-il licite d'insulter Dieu et sa religion, lorsqu'on punit, et avec raison, la moindre démonstration offensante envers les chefs de l'Etat? O hommes, qui faites un si grand bruit de votre honneur, souvent bien misérable et bien honteux si on le voyait à nu, mais? - Je ne l'ai point oublié, et je répète que je ne la regrette ni ne la défends. Je pourrais soutenir qu'une reli gion étant déclarée religion de l'Etat, ou mieux encore religion de la majorité, cette majorité aurait le droit de ne pas plus souffrir d'insulte à son culte et à sa croyance qu'à son drapeau. Elle l'aurait très-certainement, ne fût-ce qu'en vertu de l'axiome moderne, qui défère la supériorité au plus grand nombre de volontés. Et cet argument, auquel il semble qu'on n'a pas songé dans le temps, n'eût pas peu embarrassé les contradicteurs. Cela eût peu servi néanmoins, car les eût-on fait taire ainsi, on n'eût pas changé la situation; c'est pourquoi j'ai abandonné un retranchement miné d'avance. Je sais trop bien que cette majorité proclamée n'est aujourd'hui, comme elle Voir la xxxr leçon au no 101, t. XVII, p. 344. n'était alors, qu'une fiction officielle qui ne peut avoir d'autre but que de ména- | mans; et ce vieux chevalier, qui médiger au pouvoir un droit apparent d'in-tait au même moment dans son cœur de tervenir dans la religion de la majorité, de la réglementer sous prétexte d'adhésion, et même de faveur, c'est-à-dire d'enchaîner celle-là seule qui devrait au moins avoir le plus de liberté. Je connais trop bien aussi l'esprit du siècle présent pour vouloir, comme disent | baut de Montmorenci-Marli au milieu lui rendre ce service, nous paraîtrait un peu brutal. Nos variétés littéraires, si soigneuses de développer en nous la liberté naturelle de nos penchants, nous feraient trouver bien fade aujourd'hui la rigidité ascétique du jeune Thi des tournois et des fêtes les plus brillantes, qu'il quitta pour un froc à VauxCernai; nous raillerions la pudibonde nos histoires populaires, « le ramener au temps de saint Louis. » Je ne ferai pas cette inconvenante bévue. Je sais trop bien qu'il ne faut à notre élégante | innocence de deux autres jeunes sei civilisation ni princes dévots, comme Louis IX, qui voulait qu'on marquât d'un fer rouge les lèvres du blasphémateur; qui « eût volontiers subi lui< même cette peine pour abolir le blas« phème dans son royaume, ou, comme son cousin, le roi de Castille, Ferdinand III, qui refusait de charger le peuple d'impôts, redoutant plus ‹ les malédictions d'une pauvre femme « que tout une armée de Maures; ni mères fanatiques, comme la reine Blanche, qui eût mieux aimé voir son fils « mort que coupable d'un péché mor« tel; › ni superstitieux batailleurs, comme ce Josserant de Brabançon, qui s'escrimant à défendre une église du pillage, priait ensuite, prosterné devant les autels, afin de mourir en combattant les ennemis du Sauveur, et qui mourut en effet de ses blessures à Mansourah, après avoir remporté le prix gneurs contemporains, Thomas d'Aquin et Gonçalez, assez simples pour s'effrayer à la vue d'une séduisante beauté, et pour se défendre de ses attaques avec des charbons ardents. De jeunes servantes qui prétendraient, comme une Zitta, à une semblable pruderie, révolteraient notre système d'égalité sans façons. Nous avons moins de goût que jamais pour cette antiquité sentimentale de paradis terrestre, pour cette hypocondrie mystique de servitude conjugale, qui captivait les battements de deux cœurs humains dans la sensation monotone d'un amour réglé comme l'échappement d'un balancier. Nous serions assurément fort peu touchés par les exemples de scrupuleuse tendresse que le 13 siècle, ce siècle si arriéré, béatifiait dans sainte Elisabeth de Hongrie et Louis de Thuringe, Henri de Silésie et sainte Edwige, Boleslas V, roi d'armes en trentes-ix combats. Nousse- | de Pologne, et sainte Cunégonde, Louis rions plus choqués encore de voir tout une armée se confesser et communier avant une bataille, ce qui n'était pas rare alors parmi les nations chrétiennes, témoin cette armée polonaise avec tous les princes, ses chefs, et à leur tête Henri-le-Pieux, duc de Silésie, qui, VIII et Blanche de Castille, Bérengère et Alfonse IX de Léon, saint Ferdinand et Béatrix de Souabe, saint Louis et Marguerite de Provence, sans compter beaucoup d'autres unions semblables parmi les gens de cour et les classes inférieures. Enfin notre supériorité ar tous, succombèrent si glorieusement à | tistique, nos puissantes ressources d'éLiegnitz (1241), en résistant aux Mon-conomie politique et notre large intelgols. Notre stoïque habitude des aven- ligence de l'humanité nous ont convaintures dramatiques, aurait peine à s'em- cus que s'abstenir, se dépouiller pour pêcher de rire d'une belle reine assié- ❘ les indigents, les appeler jusque dans gée, suppliant le vieux guerrier com- un palais, et les servir, quelquefois à mis à sa défense, de lui couper la tête genoux, comme on l'a vu pratiquer plutôt que de la laisser tomber vivante | même par des grandeurs royales de ce entre les mains des voluptueux Musul- temps-là, est un procédé beaucoup moins naturel, d'une application bien moins générale que de danser et de se divertir pour le soulagement du pro • Laurière, Ordonn. des Rois de France, Guill. de Nangis. |