: Mossy (quai Pelletier, n.° 36), m'a promis d'exécuter ces nouveaux thermomètres aussitôt qu'ils seront annoncés, et je joins ici unę Table de comparaison avec le thermomètre ordinaire, pour ceux qui auroient besoin de réduire les observations faites jusqu'à présent. Le 14 novembre dernier, on m'a objecté à l'Institut qu'il falloit conserver des termes fixes, comme l'eau bouillante et la glace; sans doute, il ne faut point les abandonner pour construire, j'en conviens; mais on ne sait comment diviser cetintervalle, et j'y ai remédié. Les uns ont commencé en haut, les autres en bas; il est plus naturel et plus commode de prendre le milieu; c'est ce que j'ai fait. Il faut bien les abandonner pour compter, puisqu'aujourd'hui l'on veut compter 100 au lieu de 80, et que l'un n'a pas plus de fondement que l'autre. On m'a dit qu'en Egypte l'intérieur de la terre étoit beaucoup plus chaud; mais, puisque la température que nous éprouvons à Paris, tient le milieu entre les plus grands froids et les plus grands chauds dans les pays où l'on observe, cela suffit bien pour l'adopter comme point de départ de notre numération : ce point est d'ailleurs, dans tous les pays, celui où l'on n'a ni froid ni chaud, il convient à tout le monde. Il meparoît étrange de partir du point de l'eau bouillante que l'on n'éprouve jamais dans aucun pays, ou de la glace qu'on n'a jamais dans la plus grande partie de l'univers. GÉOGRAPHIE. e Extrait d'un Mémoire du C. COQUEBERTMONTBRET, sur des Cartes manuscrites dressées dans la première moitié du 16. siècle, et sur lesquelles on voit représenté, à ce qu'il paroît, le continent de la Nouvelle-Hollande. Le hasard fait retrouver de temps en temps des monumens géographiques, d'après lesquels on semble fondé à conclure que les navigateurs du seizième siècle ont été plus avancés dans la connoissance du globe qu'on ne le suppose ordinairement, et à reconnoître que les siècles qui ont suivi celui-là, se sont attribué à tort des découvertes qui lui appartenoient. Le dixseptième siècle, par exemple, réclame, en faveur de la nation batave, la découverte des côtes septentrionales et occidentales du pays que l'Europe entière, d'après cette prétention universellement admise, nomme la Nouvelle-Hollande: et le dix-huitième siècle s'enorgueillit d'avoir produit, dans la personne de Cook, celui à qui il étoit réservé de reconnoître la côte orientale de ce méme pays. Cependant il est très-apparent, d'après des cartes qui datent tout au moins de l'année 1542, que, dès cette époque, l'Europe avoit déja connoissance d'un : i ce pour continent situé au sud de l'île de Timor, et qui, malgré les erreurs qu'on remarque dans sa configuration et dans sa position principalement en longitude, retrace assez bien ce qu'on a nommé depuis la Nouvelle-Hollande. J'ai vu deux de ces cartes manuscrites, à Londres, dans la Collection du Muséum britannique; l'une, en plusieurs feuilles, a été rédigée, en 1542, par un François nommé Rotz ou Roty, qui la dédia à Henri VIII, et qui annonce, dans son épître dédicatoire, qu'il l'avoit commencée << faire quelque œuvre plaisante et agréable au << roi de France qui adonc étoit son souverain <<< et naturel signeur...... Mais comme jà elle << étoit, ou peu s'en falloit, accomplie.... il a « plu à Dieu de l'adresser une autre part..... << l'auteur étant arrivé, pour dernier refuge,' « au service d'Angleterre. >>> Le titre et plusieurs des noms de lieux sont en mauvais anglois. L'autre carte, que possède ce même Muséum, est d'une seule pièce; elle a environ trois mètres de long sur onze décimètres de haut. A gauche, sont les armes de France en plein; à droite, celles du dauphin. Les noms y sont la plupart en portugais, quelques-uns aussi en françois. On ne voit pas quel en est l'auteur; mais il se pourroit que ce fût ce même Rotz, et qu'il l'eût apportée de France: dans ce cas, elle seroit encore plus ancienne quel'autre. Descartes manuscrites du seizième siècle, portant les armes du dauphin, ont été vendues avec la bibliothéque de Lavallière, et se trouvent portées sous le n. 4499 du catalogue de cette vente; mais j'ignore quelles étoient ces cartes. Il y a peu de jours que j'ai vu, entre les mains d'un particulier, quinze cartes sur vélin, réunies en un petit in-folio, portant le nom de Nicolas Vallard, de Dieppe, et la date de 1547. On voyoit sur deux de ces cartes comme sur celles de Londres, et dans la même position exactement, sous le nom de terre de Jave, le continent en question. M. Dalrimple, célèbre géographe anglois, s'exprime ainsi dans son mémoire sur les Chagos ⚫et îles adjacentes, 1786, in-4., en parlant dela grande carte que possède aujourd'hui le Muséum britannique, et qui appartenoit alors à M. Banks. « Cette carte contient beaucoup de « connoissances qu'on avoit perdues depuis. La << terre de Kerguelen y paroît clairement mar« quée; la côte orientale de ce que nous nommons la Nouvelle-Hollande, est exprimée d'une « manière qui se rapporte assez bien avec les « cartes manuscrites du capitaine Cook. Nihil « sub sole novum. Quelques-uns des noms qu'on << voit sur cette ancienne carte, répondent à des << points que Cook a désignés d'après les mêmes « circonstances. La côte des herbages de la carte « françoise convient assez bien, par sa situa«tion, avec la baie botanique de Cook, la ri<< vière de beaucoup d'îles avec sa bay of isles, la « baie perdue avec sa bey of iulets, et la côte << dangereuse avec la partie de la côte où le vais 1 |