HISTOIRE NATURELLE. NOUVEAU Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux Arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par SONNINI, VIREY, VIEILLOT, DESMAREST fils, PARMENTIER, HUZARD, Bo Bosc OLIVIER, LATREILLE, CHAPTAL, CELS, THOUIN DUTOUR, TOLLARD, PATRIN et LIBES, la plupart membres de l'Institut national. 24 vol. in-8.o de près de 600 pages chacun, ornés de 250 planches, représentant plus de 2000 objets, dessinés d'après nature, par Desève. - A Paris, chez DETERVILLE, libraire, rue du Battoir, n°. 16 (impression de Crapelet). Prix, 6 fr. 50 c. le vol. jusqu'au 30 floréal an XII. N ous avons rendu compte dans le numéro de prairial dernier de ce journal, des premières livraisons de cet ouvrage. Nous nous sommes attachés principalement à faire remarquer quelle supériorité d'exécution, lui assigne la première place parmi tous les livres de ce genre, qui ont été, jusqu'à ce jour, soumis au jugement du public. Le Dictionnaire de Valmont de Bomare, 4 comme le plus moderne, est celui que l'on doit comparer spécialement au nouv. Dict. d'Histoire Naturelle ; mais certes, nous devons convenir, que cet ouvrage, assez bon, pour le temps où il a paru, n'est en aucune manière comparable à celui, dont les soins de M. Déterville, et le zèle des auteurs qu'il a employés viennent d'enrichir notre littérature. La dernière livraison de cet ouvrage vient d'être mise au jour, et couronne cette importante entreprise, exécutée avec une ponctualité fort rare , surtout dans les momens présens, sans néanmoins qu'aucune de ses parties ait souffert de cette promptitude d'exécution. Le vingt-quatrième et dernier volume renferme même un travail fort complet sur la classification des étrés, dont l'éditeur avoit à peine fait l'annonce, préférant sans doute faire connoître au public, ce travail par lui-même, et dans son entier, au charlatanisme trop commun, dont la plupart des libraires sont accoutumés depuis longtemps à faire usage, et qui consiste à publier avec ostentation l'éloge d'un ouvrage souvent médiocre, et qui mérite plus souvent encore l'épithète de mort-né. Dans notre premier extrait, nous avons rendu compte de la marche adoptée par les auteurs du Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle pour rattacher tous les articles les uns aux autres, et changer ainsi, l'ordre arbitraire nécessité par la forme même du dictionnaire en } un ordre rigoureux et méthodique, fondé par l'observation et la recherche des rapports des êtres entre eux. Nous avons aussi cherché, par un calcul approximatif, mais assez exact, ainsi que nous avons eu depuis l'occasion de nous en assurer, à prouver que le nouveau dictionnaire renferme trois fois plus d'articles que celui de Bomare (dernière édition.) Il ne nous reste plus qu'à faire connoître, par l'extrait de l'un des articles des dernières livraisons, la manière de faire des auteurs de cet ouvrage. L'article ROSIER, par M. Dutour, est partagé en trois sections distinctes, la dernière traite de la culture des rosiers, des propriétés et des usages des roses. La seconde renferme les descriptions très-détaillées, de quarante espèces de rosiers. Enfin, la première est une introduction très-agréable, dont nous joignons ici l'extrait. On y verra que le sujet, quoique généralement regardé comme épuisé, peut encore offrir beaucoup d'agrémens, lorsqu'il est traité par un naturaliste littérateur. « ROSIER, rosa Linn. (icosandrie polygynie.) << Tout le monde sait qu'on nomme ainsi un << arbrisseau ordinairement épineux, plus ou << moins élevé, sur lequel prend naissance la << plus belle fleur. Qui ne connoît, qui n'a << point admiré cette fleur que toutes les belles << chérissent, que tous les amans recherchent; « et que tous les poètes ont chanté? Anacréon << l'appelle le doux parfum des dieux, la joie des << mortels, le plus bel ornement des graces. La << rose, dit Sapho, est l'éclat des plantes, l'émail « des prairies; elle a la beauté ravissante qui << attire et fixe Venus. » << Bernard, un de nos poètes modernes, épris « des charmes de la rose, ne se contente pas de << la peindre; il lui prête une ame, il lui parle << commes'il pouvoit l'entendre, et, impatient de « la cueillir, il lui dit dans un amoureux trans« port: Tendre fruit des pleurs de l'Aurore, Que dis-je ? hélas! diffère encore, Odes Anacr. Ce vœu que forme le poète, est celui de tout amant de la nature, qui aperçoit au printemps le premier bouton de rose; et c'est avec raison que Bernard nomme la rose: REINE DES FLEURS. Quelle fleur en effet est digne de lui être comparée? Il en est un grand nombre qui brillent par la vivacité et la variété de leurs couleurs mais qui sont inodores; telle est la renoncule; telle est la tulipe. Beaucoup de fleurs, comme و l'héliotrope et le reseda, embaument l'air de leur parfum, mais n'ont rien qui flatte l'œil. Le lilas, la fleur d'orange, le superbe lis, réunissent, il est vrai, le charme de la couleur à celui de l'odeur. Mais combien ces fleurs même, placées à côté de la rose, lui sont inférieures en beautés! Que de choses manquent à leur perfection. La rose est parfaite, elle seule possède tout ce qu'on peut desirer dans une fleur: éclat, fraîcheur, forme agréable, couleur vive et douce, odeur suave et délicieuse. « Si la rose nous étoit inconnue, et qu'un << naturaliste, arrivé depuis peu de la Perse ou << de l'Inde, l'offrit tout-à-coup à nos regards; « quel étonnement, quels transports de plaisir, « sa vue n'exciteroit-elle pas en nous? Quel prix << ne mettrions-nous pas à sa possession, puis« qu'en la voyant tous les jours, pendant une << partie de l'année, nous ne nouslassons pas de <<«l'admirer. » La rose renaît chaque printemps, et chaque printemps, elle nous paroît nouvelle. Quoique la moins rare des fleurs, elle est toujours la plus recherchée; au milieu de cent autres qui étalent leurs beautés dans un parterre; c'est toujours elle que nous allons cueillir de préférence; et les épines qui la défendent, ne servent qu'à rendre plus vif notre desir de la posséder. Fautil s'en étonner? Cette aimable fleur appelle et charme à la fois tous les sens. La douceur et le velouté de ses pétales plaît au toucher; sa cou |