5.° Tout le monde convenant des avantages de la culture du navet de Suède dit rutabaga, et la Société reconnoissant qu'il seroit du plus grand intérêt de multiplier sa culture en France, décernera un prix de 600 fr. à celui qui pourra justifier avoir cultivé cette plante avec succès dans une étendue de terrain, qui ne peut être moindre de 3-arpens de Paris. 6.° La culture des carottes n'étant pas moins recommandable, la Société décernera un pareil prix de 600 fr. au cultivateur qui justifiera en avoir ensemencé avec succès un terrain,' qui ne peut être moindre de 6 arpens de Paris. 7.o Trouver un blanc de plomb, d'un beau blanc mat, tellement compact qu'une couche mince étendue sur une surface colorée suffise pour en cacher l'apparence, et qui conserve sa blancheur. Le prix est de 300 fr. 8.o Trouver un moyen de fabriquer un fer blanc d'une qualité aussi parfaite que celui des meilleures fabriques étrangères. Le prix est de 3000 fr. 9.o Trouver un moyen de fabriquer en fonte de fer les petits ouvrages pour lesquels on continue d'employer le cuivre et le fer forgé, tels que clous, fiches, roues d'engrenage, etc. Le prix est de 1500 fr. 10.o Trouver une machine propre à broyer les os, qui sera en même temps expéditive et facile à manœuvrer. Le prix est de 200 fr. 11.o Trouver une couleur propre à marquer $ aux chefs les toiles mixtes de lin et coton en écru. Le prix est de 1200 fr. 12.o Trouver le moyen de fabriquer des vases de métal revêtus intérieurement d'un vernis ou émail fortement adhérent, non susceptible de se fendre, de s'écailler, ou d'entrer en fusion à un feu ordinaire, inattaquable par les acides et par les substances grasses, et qui ne soit pas d'un prix supérieur à celui des vases en cuivre dont on se sert dans nos cuisines. Le prix est d'une médaille, et en outre d'une somme de 1000 fr. , Conditions générales. Les étrangers sont admis à concourir. Les mémoires et modèles seront adressés, francs de port, au secrétariat de la Société rue St.-Dominique, hótel de Conti, avant le premier brumaire de l'an 13. Celui qui aura obtenu un prix, conservera la faculté de prendre un brevet d'invention, si l'objet en est susceptible. RAPPORT fait à la Société médicale d'émulation, sur le Ier volume des Mémoires de la Société libre d'agriculture, des sciences et des arts du département de la HauteMarne, séante à Chaumont ; par le C. LARMET, ancien chirurgien au Val de-Grace. En exposant les travaux de cette société savante, le C. Trémisot, secrétaire-général, remarque avec raison, que si les expériences en agriculture sont utiles et absolument nécessaires, elles exigent, pour être faites avec succès, beaucoup de pénétration et des connoissances trèsétendues. S'il est vrai de dire, comme le rapporte le C. Trémisot, que la nature du sol extrêmement variée, la proximité ou l'éloignement des eaux, l'influence des vents constans ou accidentels, l'abritement des forêts ou des montagnes, l'aspect du soleil ou l'exposition au nord, la position basse ou élevée, inclinée ou horisontale, et mille autres circonstances tirées de la terre même, sont autant de causes qui modifient singulièrement les produits de l'agriculture; ces produits (les végétaux) sont également modifiés par l'action simple ou combinée d'une atmosphère chaude ou froide, sèche ou humide, pesante ou légère, et par l'action successive des météores, soit ignés, soit acqueux; il me paroît démontré que l'agriculture, comme la médecine, doit avoir ses principes d'hygiène; et que c'est dans ces deux sciences, les plus anciennes du monde, que l'on retrouve l'identité remarquable entre les lois qui régissent tous les corps organisés. A l'égard de l'influence des météores, le C. Trémisot observe qu'il est une question sur laquelle les agriculteurs sont partagés, c'est de savoir quelle est la cause de la carie des blés? Le commun des cultivateurs regarde cette maladie comme produite par les brouillards, et les intempéries des saisons, dont les funestes effets sont surtout remarquables lors de la floraison. Les agriculteurs savans pensent qu'elle est héréditaire, et qu'elle se développe avec le germe mėme de la plante. Plusieurs expériences déja faites, avoient établi et confirmé l'opinion de ces derniers; le C. Laloy, conseiller-d'état, l'a confirmé de nouveau, en semant des grains de blés entachés de poussière provenant de la carie, en variant ses préparations, eten les disposant de manière à éviter toute influence réciproque ou étrangère. Il est à remarquer que déja la Société d'agriculture du département de la Seine avoit recommandé d'emprégner les blés de chaux pour les préserver de la carie. Depuis, le C. Fontenay de La Motte a proposé de faire laver le blé à grande eau, pour favoriser l'application plus immédiate de la chaux sur la carie : il paroît que la chaux est justement regardée comme un puissant remède contre les maladies des graines céréales. C'est encore ici l'exemple de cette identité de lois primordiales entre les corps organisés; puisque les végétaux ont aussi, comme les animaux, leurs maladies contagieuses, et qu'ils ont besoin, comme eux, des moyens propres à les combattre. Parmi les mémoires, on trouve 1.o des Observations du C. Laloy, ayant pour objet de mesurer, par le moyen du baromètre, l'élévation de la ville de Chaumont au dessus du niveau de la mer qu'il évalue à 369 mètres (194 toises, 2 pieds 7 pouces.) Il s'est aussi occupé à éta 1 1 blir la pente réduite des eaux de la Marne depuis 2.° Extrait d'un discours dans lequel le C. Ri- 1 3.o Une instruction sur les plantations ordonnées ou indiquées dans le département de la HauteMarne, par le préfet Languirille, avec un tableau analytique des différeutes espèces de plantations à faire, et des lieux qui leur sont propres. Cette instruction offre des détails aussi utiles qu'agréables sur la culture des différentes espèces d'arbres, capables de procurer des avantages variés à l'habitant des campagnes comme à celui des villes. 4.° Un mémoire du C. Varney, sur les plantations pour utiliser les montagnes arides. Il indique les moyens d'exécution, et propose différens arbres parmi lesquels il semble donner une préférence, peut-être un peu trop grande, à l'acacia vulgaris ou le pseudo-acacia. 5.° Un discours sur les moyens de régénérer les foréts, et de multiplier les plantations en tout genre, dans lequel le C. Lebrun met avec raison (1) Il seroit à desirer que des travaux aussi louables pussent un jour faire réaliser le projet de navigation dans le département de la Haute-Marne. Le C. Laloy promet de nouvelles observations barométriques qui serviront à la topographie médicale du département de la Haute-Marne, près Chaumont. 1 all |