au nombre des désastres révolutionnaires la dé gradation des forêts, et l'anéantissement presque total des plantations publiques et particulières. 6.° Unmémoire du C. Laurent sur la suppression des jachères par la culture alterne; on y trouve des vues philosophiques, des observations judicieuses sur l'agriculture, sur les espèces de plantes utiles à cultiver de préférence, et surtout sur l'avantage du nourrissage des différens bestiaux. Le C. Laurent donne à l'appui de son opinion cet adage de Caton l'ancien, qu'un médiocre nourrissage est encore plus profitable qu'une bonne culture. Il propose l'établissement des prairies artificielles, et surtout la suppression de la vaine pâture, comme moyen propre d'augmenter le nombre et la valeur des bestiaux qui font la principale richesse des campagnes. 7.° Enfin, un rapport sur l'inoculation de la vaccine, par le C. Barbolin, médecin à Chaumont. Ce rapport m'a paru devoir fixer plus particulièrement l'attention de la Société médicale, puisqu'il offre un sujet dans lequel plusieurs de ses membres ont déja depuis longtemps signalé leurs travaux. « Les nombreuses expériences pu■ bliées par les médecins éclairés de l'Europe, « dit le C. Barbolin, établissant chaque jour « l'heureuse propriété que possède la vaccine « d'ètre un préservatif de la petite vérole, me dé« terminèrent, au mois de ventose an 9, à faire « participer les habitans de cette ville au bien« fait de cette découverte.» Tom. V. La petite vérole qui régnoit alors, le mit à portée de vérifier sur le champ l'exactitude des expériences. L'insertion du vaccin faite sur neuf personnes, dont quatre enfans et cinq adultes, réussit sur le plus jeune des adultes et sur les quatre enfans. Les quatre adultes sur lesquels l'opération n'avoit pas réussi, présentèrent un ordrede symptômes différens: chez deux d'entre eux, l'insertion n'eut aucune suite; sur les deux autres elle donna promptement lieu à un bouton de forme irrégulière rempli d'une eau roussâtre, qui occasionna beaucoup de demangeaison sur le bras et quelques douleurs sur l'aisselle, mais qui se convertit en croûte assez vite pour disparoître vers le cinquième jour, époque.. où le bouton vaccinale ne faisoit que commencer sur les quatre enfans et l'adulte qui avoient été vaccinés avec succès. - De ces adultes l'un ne s'étoit fait vacciner que dans le doute où il étoit d'avoir eu la petite vérole; un autre également avoit donné des soins à ses frères et sœurs attaqués quelque temps auparavant de petites véroles, sans participer à la contagion. Le troisième avoit communiqué avec des variolés, et n'avoit de même ressenti aucune atteinte de cette maladie. La méme opération répétée quelque temps après sur deux de ces adultes, n'offrit aucun résultat. Celle qui avoit lieu sur le plus jeune adulte et sur les quatre enfans, étoit des plus satisfaisantes. L'un de ces derniers étoit une jeune fille de six à sept ans; on craignoit qu'elle ne fût, avant l'opération, infectée de la contagion variolique, parce qu'elle habitoit constamment la même chambre que son frère, alors couvert de petite vérole; mais elle eut une très-belle vaccine parcourant ses périodes sans aucun mélange de pustules varioliques, quoiqu'elle n'eût pas cessé de communiquer avec le malade. Encouragés par ces succès, dit le C. Barbolin, nous pratiquames de nouvelles inoculations successives de bras à bras pendant quatre mois consécutifs, et sur environ cent-cinquante personnes, tant enfans qu'adultes de tout sexe, comme de tout age, depuis celui d'un an jusqu'à celui de soixante; à quelques individus près sur lesquels la vaccination est restée sans effet, toutes nos opérations eurent un succès complet. Trois enfans récemment vaccinés, dont l'estomac et les intestins étoient remplis de vers et d'humeurs glaireuses, lors du moment de fièvre qui s'élève du huitième au neuvième jour, eurent une fièvre mucingo-jastrique assez sérieuse; ces enfans traités par les moyens usités en pareil cas, sans nul égard pour la vaccine, ont été parfaitement et promptement guéris; la marche de cette dernière a été chez eux la même que chez les enfans les mieux portans. - La maladie accidentelle eut présenté, ajoute le C. Barbolin, une complication bien plus grave, si elle eût été déterminée par une fièvre variolique. ( Voici d'autres complications que j'ai cru devoir vous rappeler, quoique déja bien des praticiens aient eu occasion de les observer. Il survint, dit le C. Barbolin, dans le cours de nos opérations, un événement plus inquiétant. Nous avons dit que la petite vérole régnoit dans la commune, et que les vaccinés communiquoient sans réserve avec les variolés. - Deux enfans qui avoient été vaccinés depuis très-peu de temps, éprouvèrent, après vingt-quatre heures de fièvre, et à la suite de vomissemens bilieux, une éruption abondante sur tout le visage, ainsi que sur toute l'habitude du corps. - Ces boutons prirent en très-peu de temps la forme de pustules semblables à celles de la petite vérole. Ils étoient d'une transparence plus ou moins limpide: quelques-uns avoient une teinte d'un blanc laiteux. A cette éruption dont les pustules étoient bien isolées et bien distantes les unes des autres, il en succéda le lendemain une nouvelle qui se plaça dans les intervalles de la première : on voyoit les boutons de celle-ci se développerà mesure que ceux de la seconde se développoient; et les nouveaux exauthèmes s'étant accrus aussi rapidement que les premiers, offrirent les mémes phénomènes, et s'éteignirent de même ; de sorte qu'au cinquième jour il ne restoit plus que des croûtes desséchées, et pas une seule pustule. Ce genre d'éruption qui, par sa forme et ses préliminaires, avoit d'abord inspiré beaucoup d'inquiétude, et répandu l'alarme parmi les vaccinés, fut observé par un grand nombre de personnes dans ses plus minutieux détails; on vit qu'étant survenu à la suite du premier paroxilme d'une fièvre qui n'avoit point cessé, méme après la dessication des boutons, il n'étoit qu'un accident de la fièvre, et non la cause principale. On reconnut que sa marche rapide n'étoit point celle de la petite vérole, qu'elle ne présentoit aucune de ses phases; et que ne ressemblant à la petite vérole que par la forme des pustules et par la suppuration, il en différoit dans tous les autres points. - D'ailleurs, une jeune fille qui avoit eu évidemment la petite vérole, ayant éprouvé quelque temps après, quoiqu'à un degré plus foible, un accident semblable dans une fièvre du méme genre, elle ne laissa plus aucun doute sur la différence entre cette éruption et celle de la petite vérole. Une éruption semblable a été observée chez un autre enfant vacciné, qui, du reste, n'a pas éprouvé la moindre altération dans sa santé. Les faits de cette nature sont déja trop connus, ajoute le C. Barbolin; et il n'est aucun homme de l'art qui ne sache qu'assez ordinairement les fièvres intercurrentes participent de la constitution épidémique régnante, et que celles qui se manifestent en même temps qu'une épidémie variolique, offrent souvent des éruptions exauthématiques, ou des sueurs absolument analogues à celles de cette maladie. N'observe-t-on pas de même que les petites véroles |