impriment à tous des caractères particuliers suivant les constitutions régnantes? Le C. Barbolin observe encore que quoique depuis plus de six mois, il n'existe à sa connoissance aucune petite vérole en sa commune, deux enfans de l'âge de quatre à cinq ans, le frère et la sœur vaccinés au mois de pluviose ang, ont, après un an de vaccination, éprouvé une éruption exauthématique, dont les boutons se sont également convertis en pustules, de forme semblable à celle de la petite vérole, dans l'espace de vingt-quatre ou trente heures; elle a été également précédée de quelques vomissemens, et de quelques mouvemens de fièvre; mais la fièvre, dans le dernier cas a disparu au moment de la dessication des boutons, dont la carie ne s'est pas étendue au-delà du cinquième jour de l'éruption. Un léger vomitif les a complètement soulagés; la maladie étoit terminée sur le premier, lorsqu'elle s'est manifestée sur le second avec la même bénignité (1). Il est facile de se convaincre qu'une éruption , (1) J'ai moi-même deux observations très-récentes de ces éruptions sur deux enfans, l'un de cinq et l'autre de sept ans, aussi le frère et la sœur. Cette dernière, que j'ai vaccinée avec succès il y a deux ans, a été attaquée, ces jours derniers, d'une fièvre éphémère de vingt-quatre heures avec une éruption d'une douzaine de petits boutons aplatis, remplis d'un pus blane de lait et non limpide, qui ne durèrent que trois jours: dans le moment j'observe deux ou trois petits boutons de méme forme sur le cou de son frère qui eut la petite vérole naturellement il y a deux ou trois ans. Il y a donc plusieurs espèces d'éruptions semblables à la petite , aussi fugitive ne peut, en aucune manière, étre regardée comme une petite vérole; c'est, continua le C. Barbolin, une simple fièvre avec exauthème, ou tout au plus de ces petites véroles volantes, qui tous les jours induisent en erreur les gens du monde habitués à ne donner qu'une attention superficielle à ces sortes de phénomènes; aussi ce dernier événement n'a-til produit aucune sensation défavorable à l'inoculation de la vaccine que nous avons pratiquée depuis sur les plus proches parens de ces enfans. Quelques contre-épreuves très-bien tentées suivent ces observations, le même esprit d'analyse règne dans les faits, et les idées émises sur le désavantage de la contagion et de l'inoculation, prouvé par les faits malheureux qui ont suivi, ont été, entre les mains du C. Barbolin des armes victorieuses contre lesquelles les préjugés ont échoué. RAPFORT fait à la Société de médecine clinique, sur une Dissertation de M. SCHMIDT, ayant pour titre: DE EGROTANTIUM EXAMINE RITE INSTITUENDO; par F.J.C. BROUSSAIS, docteur en médecine. L'auteur établit dans son introduction la nécessité de connoître les maladies, pour les traiter avec succès: connoissance qui ne peut résulter que d'un examen scrupuleux du malade, vérole, ce que l'on confond peut-être mal-à-propos sous le nom de petites véroles volantes. et c'est à le bien faire qu'il se propose de conduire ses lecteurs. Il débute par une longue citation des auteurs qui ont traité cette matière. Pour lui, avant d'entreprendre l'examen du malade, il croit devoir définir la maladie. Il fait précéder sa définition par une énumération fort longue d'auteurs qui ont entrepris de le faire avant lui. Il les trouve tous en défaut, et leur reproche, ou de n'avoir fait connoître que les effets des maladies, ou d'avoir dit plutôt ce qu'elles ne sont pas, que ce qu'elles sont. Puis il s'arrête à contempler la nature de la maladie. Il définit d'abord la vie, cette action qui résulte du conflit du principe de l'organisme particulière (nous avons vu dans sa définition du poison, ce qu'il entend par-là) et de la nature externe; la lutte n'est pas visible, on n'aperçoit que les effets. L'égalité des deux forces opposées fait la santé. De la victoire remportée par l'une ou par l'autre sur son ennemie, résulte la maladie. Delà deux facteurs opposés à l'action desquels on peut rapporter toutes les maladies. 1.o L'effort des corps extérieurs, facteur externe. 2.o La résistance des forces vitales, facteur interne. Cette doctrine est celle de Boschlanbius, que notre auteur adopte quant à ce point. Le voilà conduit à la définition de la maladie, qui n'est autre chose que la vie péchant par l'effort supérieur de l'un des facteurs. D'où les maladies sthéniques et asthéniques; Sthéniques, quand l'incitation est poussée trop loin; Asthéniques, lorsqu'elle est trop peu considérable. Dans le premier cas, c'est le facteur externe, ou l'irritation trop viciée des agens extérieurs qui l'emporte. Delà, les maladies sthéniques. Dans le second, c'est le facteur interne, ou la résistance du principe vital qui reste victorieuse, ce qui donne lieu aux maladies asthéniques, qui sont de deux espèces: directes ou indirectes. Directes, ou par défaut d'incitation de la part du facteur externe; indirectes, ou par défaut del'excitation épuisée auparavant par l'état sthénique. En procédant de conclusions en conclusions d'après ces principes, voyons où nous arriverons. S'il y a maladie sthénique toutes les fois que l'effort des corps excitans extérieurs l'emporte sur la résistance intérieure, il est faux qu'il y ait maladie sthénique, quand l'incitation est poussée trop loin, et vice versa. L'effet connu du froid est d'enlever le calorique d'une partie; si l'incitation ne suffit pas pour le restituer, à coup sûr il y a victoire de la force externe sur l'interne: donc la gangrène qui survient alors, et qu'il faut bien distinguer de celle qui suit l'excès d'inflammation, est une maladie sthénique. L'animal gelé dans la neige est aussi dans un état sthénique. Oh! dira-t-on, la maladie n'est sthénique que quand les agens externes excitent une vive irritation; si cela est, l'état sthénique dépend de la violence du conflit, et non de la victoire des facteurs externes: donc d'après les principes de M. Schmidt, la maladie sthénique ne dépend pas de la supériorité de l'action externe sur la force intérieure. Voilà pour les maladies sthéniques. Voyons les asthéniques. S'il y a maladie asthénique, quand la force interne surmonte la résistance de l'externe, il n'est pas vrai qu'il y ait maladie asthénique, lorsque la résistance interne est vaincue par l'effort externe. L'opium gommeux diminue une inflammation, cela a lieu parce que les propriétés vitales sont affoiblies dans les capillaires enflammés; peut-on dire alors que l'inflammation est plus sthénique qu'elle n'étoit? C'est le contraire. Donc l'état asthénique dépend de l'insuffisance des forces vitales, plutôt que de leur surcroît d'énergie. Mais si l'opium, après avoir diminué l'inflammation, l'a fait augmenter, voudra-t-on que l'inflammation soit plus asthénique qu'auparavant? le contraire est évident. Donc les maladies asthéniques sont le résultat du défaut de résistance de la force intérieure contre la force extérieure, comme les maladies sthéniques sont celui de la très-vive résistance de la première contre les efforts de la seconde. Pourquoi plutôt, sans recourir à ces idées de guerre, qui ne sont que des métaphores, ne pas dire: que dans certains cas on voit exaltation outrée des forces de tous les systèmes, ou d'un seul, ou d'un appareil particulier; et dans quelques autres, un état contraire? Si cette façon de voir ne rend pas raison d'une foule de causes inconnues de maladies, |