mée par deux paremens. On peut juger de. la masse cubique de chaque bloc, en supposant que dans le corps du mur la tête de chacun de ces blocs a de trois à douze pieds; le solide, calculé de celui qui sert de plate-bande à la porte de la citadelle d'Alatri, est de six cents pieds cubes, d'après les vérifications faites par des experts sous les yeux de M. le marquis Longhi et d'autres savans. BOTANIQUE. SUITE DE L'ÆTHÉOGAMIE; PAR A. M.F. J. PALISOT-Beauvois, correspondant (ancien associé) de l'Institut national, etc. SIXIÈME FAMILLE. Les Lycopodes. Les LYCOPODES n'ont formé jusqu'à présent dans les ouvrages des botanistes qu'un seul genre, tantôt placé parmi les MOUSSES (Linnæus); tantôt réunis avec quelques autres genres en une famille peu naturelle (les MÉLANGÉES, miscellaneæ, Schreber); tantôt enfin confondu parmi les FouGÈRES (Swartz, Bernhard). M. de JUSSIEU, dans son savant ouvrage sur les familles naturelles, les a aussi rangés parmi les mousses; mais cet habile botaniste a senti qu'ils en devoient être séparés, c'est pourquoi il les appelle fausses mousses (musci spurii). En effet, ces plantes, examinées avec plus d'attention, présentent des caractères frappans qui les distinguent des MOUSSES et des FOUGÈRES auxquelles elles ne peuvent appartenir, mais entre lesquelles elles constituent une famille bien naturelle et intermédiaire. Les LYCOPODES croissent de la même manière que les mousses dont elles ont à quelques égards le port et le facies; dans les uns et dans les autres les feuilles sont sessiles, simples, ou entières ou ciliées ou dentées; éparses ou distiques, plus ou moins imbriquées. Mais ces plantes diffèrent si essentiellement entre elles qu'elles ne peuvent entrer dans la même famille. Les fleurs des LYCOPODES sont de deux sortes, bien distinctes et séparées. On n'y trouve ni coiffe, ni opercule, qui caractérisent particulièrement les individus qui appartiennent à la famille des MOUSSES; On n'y voit non plus ni dents, ni cils, etc.; enfin la fleur des LYCOPOdes a une forme tout-à-fait différente, et qui est propre à ces sortes de plantes. Cet organe, quant à la forme extérieure, paraîtroit avoir plus de rapport avec la fructification de quelques FoUGERES: mais quelle différence dans les détails? En outre, celles-ci ont une manière de croître qui leur est tout-à-fait particulière. C'est pourquoi je regarde comme fautive la distribution qu'ont fait quelques botanistes en 1 rapprochant les LYCOPODES de quelques fougères dont la fructification est privée d'un anneau élastique; car si ces dernières n'appartiennent pas à la famille des fougères, il me semble qu'il seroit plus naturel d'en former une famille distincte, plutôt que de les réunir à la famille des LYCOPODES, dont elles ne présentent pas tous les caractères. C'est ce que l'observation nous apprendra. Les LYCOPODES ont, comme je l'ai déja dit, deux fleurs bien distinctes qui ne laissent aucun doute sur leur nature. La connoissance de ces deux organes bien analysés est d'autant plus précieuse qu'elle détermine et fixe en quelque sorte l'opinion que nous devons avoir de la fleur des MOUSSES, de celle de quelques HÉPATIQUES et mème de plusieurs CHAMPIGNONS; elle servira encore à démontrer que les plantes AETHÉOGAMES (cryptogami, Linn.) ont deux attributs distincts, l'un fécondant et l'autre fécondé, qui servent à perpétuer les espèces. L'organe mâle des LYCOPODES est un petit corps ordinairement réniforme, oval ou trilobé; sessile, ou nu; placé aux aisselles des feuilles, ou sous des bractées qui garnissent un épi distinct. Ce petit corps que l'on compare avec raison à une anthère, est uniculaire, bivalve ou trivalve; rempli d'une poussière très-fine, inflammable et impénétrable à l'eau; les grains de poussière qu'il contient sont sphériques, lisses ou raboteux. Cette poussière, qui est incontestablement / la poussière fécondante des LYCOPODES, a la mėme forme, est de même nature, et en tout semblable à celle contenue dans l'urne des MOUSSES, dans la fleurette cruciforme des JUNGERMANNES, dans celle des Marchantia, des ANTHOCEROS, et même à la poussière dont sont remplis quelques champignons, comme les vesseloups (1), les lycogala, les trichia, etc. ce qui doit faire présumer que, dans toutes ces plantes, cette poussière exerce les mêmes fonctions.. L'organe femelle n'a pas été reconnu dans tous les genres de la famille des LYCOPODES, mais il est si apparent dans quelques-uns qu'on ne peut douter qu'il existe dans tous, mais sous des formes différentes. C'est une capsule univalve, ou bivalve, ou trivalve; monoloculaire, monosperme ou polysperme; nue ou entourée de bractées qui lui sont propres; ou mélangée avec l'organe måle dans le même épi, ou portée sur le mème épi, mais distinct, située à sa base, au-dessous des fleurs mâles; ou séparée et à l'embranchement des rameaux; ou enfin sur des épis différens. Cette capsule contient une ou plusieurs semences sphériques, remplies d'une substance gélatineuse dans laquelle on n'a point encore reconnu l'embryon. Les LYCOPODES sont des plantes terrestres. (1) Il est à remarquer que la plupart des vesse-loups ont au centre de leur substance une poussière considérable qui me paroît analogue à celle dont je parle; plus, une autre poussière plus fine située au dessous et autour de la première, dans un réseau séparé par une cloison membraneuse, et qui correspond à l'ouverture qui se forme lors de la maturité. 1 > Elles habitent, pour la plupart, les bois et les lieux ombragés. Cette famille est composée de sept genres. Ces genres sont bien distincts, quant à la disposition des fleurs måles, les seules qui soient déterminées dans tous. La découverte de l'organe femelle peut seule nous assurer si ils sont tous vraiment naturels. Les trois genres dans lesquels cet organe a été reconnu, différant entre eux par la disposition des fleurs måles, relativement à la fleur femelle, font présumer qu'il en doit être de même des autres genres, et que par conséquent ils semblent étre naturels. Au surplus, ils sont établis sur des analogies et des probabilités auxquelles il m'a paru d'autant plus essentiel de se fixer, jusqu'à ce que de nouvelles recherches et des découvertes importantes nous permettent de les réformer, que cette distribution rend l'étude des LYCOPODES plus simple et plus facile. LINNAEUS et M. de JUSSIEU ont placé à côté des LYCOPODES le genre PORELLA. LINNAEUS fils a pensé que ce genre n'existoit pas réellement et qu'il devoit être rapproché des jungermannia, si toutefois il n'appartient pas lui-même à ce dernier genre. J'ai faitpar moi-même les plus scrupuleuses recherches sur le porella que j'ai trouvé abondamment dans les Etats-Unis d'Amérique; je n'ai jamais observé qu'une seule fructification analogue et semblable à celle que je crois étre la fleur femelle des jungermannia. J'ai donc lieu de présumer que s'il n'est pas une espèce de ce genre, il ne peut être retranché de la fa |