(Mais) il faut connoître l'Akt, c'est-à-dire, «< celui qui fait paroître toutes choses, qui fait paroître cette terre même, laquelle (à sa « manière aussi) fait tout paroître. Oupn. XI, co brahm. 95. » L'homme connoît Dieu, quoiqu'il ne puisse le comprendre ; il le connoît par-là même qu'il le conçoit comme un être incompréhensible. L'homme connoît Dieu comme auteur de toutes choses, par voie de tradition plutôt que par voie de raisonnement: telle est la substance du texte qui suit, tiré de l'Oupn. XXXVI, n.o 147. « On demandoit à Pradjapat (12), par l'ordre << et la volonté de qui se font les battemens du « cœur et les mouvemens de la respiration, << ceux de la parole, ceux de la vue et de l'ouie ? Pradjapat répondit : L'oreille entend, l'œil voit, le cœur bat, la bouche parle, la respi«ration s'opère par la volonté de celui qui « est l'oreille des oreilles, le cœur des cœurs, <«< la parole des paroles, la respiration des respirations, la vue des vues, la lumière des « lumières.... (12) Dans le système indien, Pradjapat est proprement la collection des élémens en action corrélative dans les mondes, comme Harunguerbéhah est la collection des élémens subtils, et tels qu'on les suppose avant que Dieu en eut formé les mondes ; l'une et l'autre collections viennent de Dieu, qui est un principe spirituel, et retournent s'y absorber quand il lui plaît: toute la création est Dieu mème qui se modifie; ainsi Haranguerbéhah et Pradjapat sont Dieu mème et des anges supérieurs sous certains points de vue. Cela explique pourquoi ils sont personnifiés, si souvent dans les Qupnék'hats C « Mais cet étre que l'oeil ne peut voir, que la parole ne peut exprimer, que l'intelligence ne «peut comprendre, puisque l'intelligence ne «<le comprend pas, puisque la science ne l'at<< teint pas ; comment donc parvenir à le con<<< noître ? « Nous l'avons appris des grands précédens: «< cet étre, que la parole n'exprime pas, et qui << donne la parole, c'est le créateur: il est infini; << et tout ce que la parole peut exprimer, est fini, <<< et tout ce qui est fini, n'est pas le créateur..... << Si vous savez que je suis le créateur, vous << savez la vérité, et cette vérité, c'est Dieu. « Je ne comprends pas.-Vous comprenez donc « deux choses? Premièrement vous vous con<< noissez vous-même; secondement vous ne «< comprenez, pas comprenez bien ces deux <«< choses, et ce que vous comprenez, c'est le «< créateur. сс Vous comprenez le créateur, quand vous dites que vous ne le comprenez pas...... pas « Et celui qui dit: Je l'ai compris ; ne l'a compris ; qui ne le comprend pas, le comprend, et qui le comprend, ne le comprend pas. Qui le comprend, ne l'explique pas; qui «< croit l'expliquer, ne le comprend pas..... Suivant les Oupnék hats, Dieu est tout ce qui est esprit, et tout ce qui paroît matière; lui seul existe il est tout, et l'univers, au sens le plus vaste, est Dieu; les ames des anges, des hommes, des animaux, sont parties émanées de sa substance, qui ne reste pas moins une et entière; et tous les corps ne sont que des fantômes, des illusions qu'il produit. Ces idées reviennent sans cesse quand il s'agit de la nature et des attributs de Dieu : voici des mòrceaux où on les trouve plus développées. << (Dieu ) est tous les pénitens, tous les saints; «< il est le temps, il est surface, il est espace, il << est en haut, il est en bas, il est à droite, et à gauche, il est dedans et dehors. Tout ce qui <«< est, fut et sera, c'est lui. cc « Il est indivisible, ineffable, inaltérable, « immuable, indépendant; il est pur, il est lu«< mière; il n'y a point d'autre être que lui. Oupn. VII, brahm. 87. « Le connoître, c'est savoir que tout ce qu'on « voit c'est lui: la lumière du soleil, celles de la lune, des astres, du tonnerre, n'approchent << pas de la sienne.... C'est de sa lumière anté«< rieure à eux que brillent tous cès êtres. Oupr. « XXXVII, brahm. 153. « Il n'a point de dessus, ni de milieu, ni de des« sous, ni de gauche, ni de droite. la « On ne le connoît ni par la volonté, ni par <«<le raisonnement; on ne le connoît que par << science des Oupnék hats..... « Il étoit avant le Haranguerbéhah par cela « même qu'il étoit ; il fut le maître du monde <<< conservant le ciel et la terre, étant au milieu « d'eux...... « Il se donne lui-même ; il a donné à celui qui le connoît, la force de le connoître : le connoître, c'est la vie; ne le pas connoître, c'est<< la mort. Tout lui est soumis, et les bons gé«nies (féreschtéhha) s'offrent à lui en sacrifice... <<< Le feu, la lune, le soleil brillent de sa lu«< mière ; c'est lui qui leur donne la vie.... « Il n'a point eu de commencement ; il a paru « sous la figure du monde, et toutes les figures << sont la sienne; il a paru sous la forme de << trois lumières, comme créateur, conserva<< teur et destructeur. Oupn. VIII, n.o 88. « Les bons génies firent, dans le paradis, << humble hommage à Roudra (au destructeur) <«<et lui dirent: Qu'êtes-vous ? «Si j'avois un pareil, je pourrois dire ce « que je suis.... Tout ce qui est (autrement <«< tout ce qui est esprit) je le suis ; tout ce qui « n'est pas, (autrement les corps, tout ce qu'on «< croit matière) je le suis ; je suis le créateur je suis la cause première........... je suis l'être...... je suis le tout et l'individuel.... je suis unique.... qui me connoit, connoît tous les bons génies, << tous les livres et tout ce qu'ils ordonnent; il << connoît la science et les oeuvres, la vérité du << sacrifice, et de ce qui est dans le sacrifice. cc ес Qui sait cela, connoît la vraie vie, la vraïe justice, et comment je donne à tout l'aliment « et la paix. « Roudra dit, et se cacha dans sa propre lu«mière. Les bons génies ayant, par la pensée, <«< cette lumière dans leur cœur, élevèrent leurs «<mains en haut, récitèrent les louanges de «< cette lumière qu'ils avoient dans leur cœur, «<et dirent: Saint, saint est le maître des anges « et des ames. Oupn. IX, brahm. 90. << Les bons génies dirent: O Roudra! la terre « est vos pieds; l'atmosphère est votre ceinture; « le paradis est votre tête; toute la figure du << monde est votre figure, vous êtes le créateur, «< vous êtes un. Si vous paroissez deux, c'est à «< cause de l'amour éternel ( Maïa, qui fait pa« roitre tout), et à cause de l'ignorance ( qui «< croit que ce qui paroit, existe réellement )..... « Vous êtes celui qui réprouve les œuvres « mauvaises. сс 2 « Vous êtes le secours efficace pour accomplir « les bonnes œuvres. « Vous êtes la consolation et le répos. « Vous êtes les divers actes du sacrifice...... « Vous êtes l'eau qui fait vivre éternellement « ceux qui la boivent..... « Vous êtes ce qu'il y a de plus subtil........ « Prosternés devant vous, nous vous faisons «<< humble soumission. C'est ainsi que la vache qui n'a point de lait, caresse et lèche son « veau. Nous n'avons rien qui soit digne de « vous; nous sommes stériles, et vous, par << votre pure bonté et miséricorde, vous nous << donnez notre aliment. Oupn. IX, n.o 91. « L'éther contient tout; et Dieu qui est la plus grande mesure, contient l'éther; et l'éther existe par la force de Dieu ». Oupn. XI, brahm. 99. |