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autres végétaux, augmente le ton en produisant l'astriction. Les oxides de plomb, plus énergiques encore, sont regardés comme siccatifs, parce qu'en irritant les vaisseaux et les contractant, ils les forcent de se défaire d'une partie de leurs fluides, comme le prouve l'usage avantageux qu'on en fait dans les ophtamies pratiques et les gonorrhées, et les obstructions qui résultent de leur emploi mal entendu. L'arsenic attaque et fronce plus énergiquement encore; à petite dose, il n'est qu'astringent; à plus forte dose, il crispe avec violence. N'y a-t-il que la différence du degré entre ces deux métaux, ou le mode d'action est-il différent? Ceci sera douteux jusqu'à ce qu'on connoisse entièrement leur différence de composition.

Quant aux poisons narcotiques, l'opium, le laurier, la bella donna, la jusquiame, la pomme épineuse, ils ne sont pas plus poisons par eux-mêmes que les autres substances; ce pendant ils agissent comme poison, à forte dose. On a coutume d'attribuer les phénomènes qui suivent leur usage interne, à un principe narcotique: mais ce mot éclaire-t-il leur mode d'action? Il reste toujours à savoir ce qu'est le principe, et quels sont ses rapports avec les lois de la vitalité. Il paroît qu'il a de l'affinité avec les élémens chymiques du cerveau et des nerfs, et que c'est eux qu'il tend à décomposer chymiquement. De là le sentiment agréable de chaleur,

la gaîté, l'agitation après les plus petites doses; bientôt la lassitude, si rien ne soutient le ton qu'ils ont donné; après une plus forte dose, commotion nerveuve, plus vive, fureur, transport, convulsion, etc. bientôt suivis de colique et de torpeur; enfin la dose portée plus haut, excite une agitation si grande, analogue à celle des plus forts stimulans, que l'incitabilité des nerfs ne tarde pas à s'éteindre dans tout le corps, d'où résulte une mort très-prompte. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir recours à un principe narcotique, capable de détruire directement et subitement l'incitation. Ces substances ont une action semblable à celle de tous les autres poisons.

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Enfin M. Schmidt finit par cette conclusion: Tout corps qui manifeste une action vénéneuse, en irritant trop ou trop peu, donne lieu à des changemens chymiques pernicieux au corpsvivant.

On voit que l'auteur rapporte les effets de toutes les substances extérieures à l'irritation. positive ou negative. Il n'y a nul doute que les médicamens astringens qu'il a nommés, et tous les acres et aromatiques qu'il ne cite pas, n'agissent en irritant. Mais le froid, mais les narcotiques sont-ils vraiment des irritans? Nous avons combatu déja l'explication qu'il donne de ses irritans négatifs, en faisant voir que le froid, les miasmes délétères et les alimens peu nourrissans agissoient en diminuant immédiatement les puissances vitales, et que la réaction qui suit leur effet débilitant, n'est point produite parce qu'ils n'opposent pas assez de résistance aux forces pour les empêcher de s'exhaler à outrance: ajoutons ici que si cela étoit, il faudroit supposer dans le corps vivant une tendance continuelle à l'exaltation de ses propriétés vitales, d'où résulteroit, que moins on prendroit d'alimens et de médicamens fortifians, plus elles deviendroient intenses, ce qui est absurde. Examinons maintenant comment les narcotiques deviennent irritans.

Si l'on applique sur une partie dont les propriétés sont exaltées, une forte dose d'opium gommeux, voici ce qu'on observe: Si la douleur n'est due qu'à une exaltation nerveuse, elle cesse, parce que les moyens des réactions des capillaires sanguins, abondans et énergiques, manquent. Si elle dépend et de l'exaltation des nerfs, et en même temps de celle des capillaires sanguins, l'effet varie suivant le degré del'inflammation. Est-elle modérée, la sensibilité et la motilité sont abolies, ét l'inflam mation interrompue. Si celle-ci est au plus haut degré, elle peut s'accroître; la gangrène s'empare du lieu affecté. Or il est très-évident que dans ces deux cas l'opium a diminué les propriétés vitales. Quand done on voit l'action s'accroître au lieu de diminuer, n'a-t-on pas lieu de présumer que la diminution d'action, premier effet du narcotique, a été suivie d'un effort vital, tendant à rendre aux parties les propriétés qu'elles viennent de perdre, et que cette perturbation poussée au dernier terme, est la cause de l'irritation qui se manifeste? N'est-ce pas ainsi qu'agit le froid? la chaleur de la partie n'est - elle pas toujours consécutive à son refroidissement, de même que l'augmentation d'action observée dans la partie que baigne l'opium vit consécutive à une diminution de sensibilité et de motilité. Cette augmentation consécutive de ton, connue sous le nom de réaction, peut cependant être poussée au point de détruire la partie après l'action du froid, comme après celle des narcotiques. Mais cette mort qui doit être rangée parmi les gangrènes par excès de stimulus et d'engorgement, doit être essentiellement distinguée de la première, et de l'assoupissement primitif de la douleur. Et cette distinction, si importante dans la pratique, ne découle point du tout du raisonnement de M. Schmidt. Il me semble donc qu'il a mal défini ses irritans négatifs. Au lieu de dire que ce sont des substances qui irritent en ne mettant pas assez d'obstacle au développement des forces vitales, il falloit dire qu'ils tendent directement à les dimiuuer, mais qu'une puissance intérieure médite contre eux pour les rétablir; et puisqu'il aime les guerres, il en eut trouvé là une très-prononcée. Je lui reprocherai encore d'avoir confondu avec les sédatifs, par une action particulière, les substances qui débilitent en ne réparant pas assez, tels les alimens trop aqueux, trop peu nourrissans. Il auroit encore dû, dans l'examen de l'action des narcotiques, tenir compte du principe irritant qui souvent est uni au sédatif, et qui hâte la réaction du système vivant. Je crois que ces considérations lui eussent fourni des divisions précieuses pour la thérapeutique, tandis qu'en se renfermant dans les limites de l'abstrait, il s'est exposé à des erreurs choquantes, a donné lieu à des conclusions absurdes et contraires aux faits, et a laissé toutes les applications utiles à faire à ses lecteurs.

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Deux sociétés, également distinguées par leurs travaux, existoient dans la ville de Rouen. Le desir d'être de plus en plus utiles, les a unanimement portées à opérer une fusion intégrale de leurs membres. Les deux sociétés se sont en -conséquence réunies sous le titre de Société libre d'émulation, pour le progrès des sciences, des lettres et des arts.

Le gingko biloba a fleuri vers le milieu du mois de floréal, dans le jardin de M. Clément. Cet arbre, planté depuis environ vingt ans, vient de la Chine, a douze pieds de haut, le tronc tortueux et gros comme le bras; il croît à l'ombre d'un beau cyprès. C'est la première

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