DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, DE 1789 A 1830, PRÉCÉDÉR D'UN PRÉCIS DE L'HISTOIRE DES FRANÇAIS DEPUIS LEUR ORIGINE. 2me ÉDITION continuée jusqu'en 1845. DÉDIÉR AU PEUPLE, PAR M. CABET, EX-DEPUTÉ, EX-Procureur-général. TOME III. PARIS AU BUREAU DU POPULAIRE, Rue J.-J. Rousseau, 14. 4845. DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DE 1789 A 1845. SUITE DE LA LÉGISLATIVE. CHAPITRE III. LUTTE ENTRE LOUIS XVI et pÉTION. — RÉACTION ROYALISTE ET FEUILLANTE. - VISITE DE LAFAYETTE A L'ASSEMBLÉE. LAFAYETTE VEUT ATTAQUER LAFAYETTE VEUT ENLEVER LE ROI. - ORGA- § 1. - - Guerre entre Louis XVI et Pétion. Louis XVI vient d'être outragé et victime, le 20 juin, et Cependant,quelque émotion populaire se manifeste encore; et la Cour affecte de craindre une nouvelle visite et la consommation du régicide, tandis que les Chefs populaires craignent que la Cour ne veuille exciter une émeute pour avoir l'occasion de mitrailler. - Mais Pétion parvient à tout apaiser, et vient dire au Roi que le Peuple est calme. « Cela n'est pas " vrai, lui répond Louis XVI. - Sire... Taisez-vous! « Le Magistrat du Peuple n'a pas à se taire quand il fait son devoir et qu'il dit la vérité...-La tranquillité de Paris « repose sur votre tête! - Je connais mes devoirs; je saurai « les observer. — C'est assez allez les remplir; retirez« vous! » Ai si, c'est toujours de plus en plus la guerre! Et de suite paraissent deux proclamations, l'une par Pétion, qui engage le Peuple à ne pas se rassembler en armes, l'autre par le Roi, qui dit à tous les Français qu'on ne lui arrachera jamais un consentement à ce qu'il croira contraire à l'intérêt public. Pourquoi donc a-t-il juré la Constitution? Ou pourquoi viole-t-il son serment? Louis XVI ayant montré quelque courage, on en fait un héros de fermeté, un héros inconnu et calomnié jusqu'à présent; on ne parle que de ses vertus; on s'agite, on se bat les flancs, on crie, pour tâcher d'étourdir l'opinion publique. Les lois ayant été incontestablement méconnues dans un mouvement insurrectionnel, le Parti de la Cour et des Feuillants a beau jeu pour accuser et crier; des Adresses rédigées par les Feuillants arrivent des Départements à Louis XVI; une pétition portant vingt mille signatures trouvées à Paris arrive à l'Assemblée; et le Directoire (Feuillant) ordonne une enquête contre Pétion et Manuel. — L'Assemblée elle-même décrète que désormais elle ne recevra plus de pétitionnaires armés. Mais les insurrecteurs n'en sont que plus irrités et plus impatients; des Adresses révolutionnaires arrivent aussi des départements; et des placards incendiaires menacent le Roi plus directement de l'insurrection. |