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fait que nous tenons d'une source qui nous paraît certaine.

• Dans un dîner où se trouvent Danton, C. Desmoulins, sa femme, Lacroix et plusieurs Cordeliers, Danton parle de Robespierre en termes menaçants. Pegorier de Nîmes (ancien officier d'infanterie, ami de Boissy-d'Anglas) se penche à l'oreille de son voisin.-Qu'est-ce que tu dis-là, lui demande Danton ? Rien. F..., je veux savoir. Tu veux!... Eh bien, je dis que tu as tort de parler ainsi de Robespierre, parce qu'il vous fera couper le cou. - Lui, lui? Il est f... I Et, s'il le faut, je lui f... le Dauphin à travers les jambes. »

Sila France avait pu désintéresser son égoïsme en lui donnant des millions et la Dictature, peut-être que son génie révolutionnairel'aurait sauvée. Mais, essentiellement égoïste et cupide, il n'a peut-être jamais travaillé que pour lui-même ; et ne s'est peut-être montré intrépide (nous l'avons déjà dit et nous le répétons) que comme ces navigateurs, ces pirates ou ces brigands, qui déploient le plus étonnant courage pour acquérir de la fortune.

Nous irons plus loin : son opposition au Comité de Salut public, son modérantisme, est peut-être un des plus grands crimes politiques; car ce modérantisme est la cause des exagérations et des irritations des ultrà-révolutionnaires et parconséquent de la division et de la discorde; il a rendu le sacrifice des deux partis extrêmes presque indispensable; et quelles qu'en soient les déplorables conséquences, c'est lui qu'on doit en rendre responsable.

Quelques instants avant de partir pour l'échafaud, il fait (suivant l'Histoire parlementaire) cette étrange confession, qui semble expliquer en effet ses dernières années.

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« Que m'importe, si je meurs! J'ai bien joui dans la Révolution; j'ai bien dépensé, bien ribotté, bien caressé les filles : allons dormir! Quoi qu'il en soit de ce dernier fait, il est certain que, amolli par les plaisirs, enchaîné par ses vices et ses fautes, il est peut-être l'exemple le plus frappantde la funesteinfluence de la corruption, de l'immoralité, et desinfernales tentations de l'amour de l'argent.

Quant à Robespierre, on lui reproche d'avoir abandonné C. Desmoulins, son ancien condisciple. Mais, ne devait-il pas l'abandonner s'il le trouvait coupable? C. Desmoulins ne l'at-il pas abandonné le premier, en adoptant un système qui le compromettait et pouvait le perdre? D'ailleurs, nous avons vu Robespierre défendre, autant qu'il l'a pu, Danton et par conséquent Camille. Nous verrons Vadier l'accuser, le 9 thermidor, d'avoir directement et ouvertement pris sa défense; il est même certain que Robespierre s'est compromis jusqu'à l'aller voir dans sa prison pour lui offrir le moyen de se faire acquitter, et que Camille a eu la folie de refuser sa généreuse visite. Nous savons, en outre, par des personnes qui vivaient dans son intimité, que le sacrifice de Camille et de Danton l'a profondément affligé.

Mais le danger n'est pas passé : quoiqu'attaquée dans les Chefs des deux partis, la division conserve de dangereuses racines dans la masse révolutionnaire; et la Coalition n'est pas moins menaçante, tandis que les Contre-révolutionnaires conspirent sans relâche pour assurer son triomphe définitif. Nous allons donc voir continuer l'énergie révolutionnaire.

§21.

Continuation d'énergie révolutionnaire.

Le Comité de Salut public, qui regardait les divisions dans le parti populaire comme le plus redoutable malheur et qui a voulu les éviter à tout prix, croit aussi qu'il faut redoubler encore d'énergie contre les ennemis extérieurset intérieurs.

• Il ne reste à la Coalition qu'un espoir, dit aux Jacobins Collotd'Herbois au nom du Comité; ce sont les conspirations intérieures. Il ne faut donc pas cesser d'avoir l'œil ouvert sur les traîtres. Comme nos frères vainqueurssur les frontières, ayons tous nos armes en joue et faisons feu tous à la fois. Pendant que les ennemis extérieurs tomberont sous les coups de nos soldats, que les ennemis intérieurs tombent sous les coups du Peuple... Que les fonctionnaires chargés de la surveillance publique redoublent de soins et de zèle; qu'ils se pénètrent bien de cette idée qu'il n'y a peut-être pas une rue, pas un carrefour, où il ne se trouve un traître qui médite un dernier complot. Que ce traître trouve la mort et la mort la plus prompte! Que les Comités révolutionnaires surtout redoublent de vigilance et d'activité !

§22.

Autres condamnations sur les deux partis extrêmes.

Aussi, le Comité frappe encore quelques sous-chefs des ultra-révolutionnaires en leur adjoignant toujours des modérés pour consolider l'opinion que les deux Factions sont également complices de l'étranger. - Il fait accuser Chaumette et l'Évêque Gobel avec le général Dillon et le Député Simon, des officiers de l'Armée révolutionnaire avec le Général Beysser, et la femme d'Hébert avecla femme de C. Desmoulins..... en tout 25 à la fois. Tous sont considérés comme complices d'Hébert et de Danton, et compris dans la conspiration des prisons, ayant pour but de sauver Danton, d'égorger Robespierre, les Comités, le Tribunal et beaucoup d'autres, et de rétablir Louis XVII.

Et le 14 avril, après quatre jours de débats, 19 sont exécutés, même ce pauvre Chaumette, qui ne paraît coupable que d'un zèle trop ardent pour le Peuple, sans hostilité contre le pouvoir!

Quelle douleur de voir tant de sacrifices humains! Comment peut-il être nécessaire de faire périr la veuve Hébert et la veuve Desmoulins! Serait-il vrai qu'elles n'inspiraient aucun intérêt; que la veuve Hébert, ex-religieuse, était considérée comme l'instrument de l'Étranger pour corrompre son mari et d'autres patriotes; et que la veuve Desmoulins était considérée comme l'agent que le Général Dillon avait d'abord séduit pour séduire son mari et Danton ?

Puis, le 15 avril, Saint-Just fait un rapport sur la Police générale, et demande à la Convention le bannissement de tous les ex-nobles et des étrangers.

« Il faut, dit-il, que le Gouvernement, loin de se ralentir, frappe sans cesse jusqu'à ce qu'il ait immolé tous les êtres dont la corruption fait obstacle à l'établissement de la vertu... Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais contenter les ennemis du Peuple, à moins que vous ne rétablissiez la tyrannie. Ils ne peuvent faire de paix avec vous; vous ne parlez pas la même langue, et vous ne vous entendrez jamais. Chassez-les donc! >>>

Et la Convention décrète, par acclamations, que tous les ex-nobles et les étrangers sont bannis et doivent, avant dix jours et sous peine d'être mis hors la loi, sortir de Paris, des places fortes et des ports maritimes. Elle décrète aussi que tous les prévenus de conspiration seront conduits, de tousles points de la France, au Tribunal révolutionnaire à Paris.

§23.

Nouvelle concentration du pouvoir.

Nous avons vu le Comité de Salut public frapper impitoyablement les ultrà-révolutionnaires et les modérés pour éviter l'incalculable danger des divisions et de l'anarchie... Dans le même but, pour éviter toute résistance, pour fortifier et accélérer son impulsion unique et dictatoriale, il dissout l'Armée révolutionnaire, il centralise la police en supprimant les Comités révolutionnaires communaux pour les remplacer par des Comités révolutionnaires de district, et il supprime les Ministères et les Ministres pour les remplacer par douze Commissions ou douze Bureaux sous son autoritéimmédiate. -Le Comité va plus loin; il demande que les Jacobins soient le seul centre d'opinion; et bientôt toutes les autres Sociétés populaires se dissolvent volontairement; les Cordeliers même s'éclipsent; et les Jacobins restent seuls à Paris avec leurs Sociétés affiliées dans les départements.-Il fait plus encore; il décide les Jacobins à organiser un Comité de censure qui recevra toutes les dénonciations contre les Généraux et les fonctionnaires publics, et qui les transmettra secrètement au Comité de Salut public, et à renoncer à toutes les dénonciations patentes, quiseront désormais moins nécessaires, et qui toujours embarrassent le Gouvernementet ses agents.-Et tout cède, tout reconnaît son autorité, tout se soumet à lui.

Nous allons voir maintenant le Comité et la Convention, débarrassés des deux Factions extrêmes, développer leur système d'organisation sociale et politique.

FIN DU TROISIÈME VOLUME.

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DEUXIÈME SECTION. - Règne des Montagnards.

CHAPITRE VIII. Dictature des Montagnards.

Gouvernement révolutionnaire..

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IX.
Χ.

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469

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528

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