véritables fassent une confrérie comme les francs-maçons, qu'ils s'assemblent, qu'ils se soutiennent, qu'ils soient fidèles à la confrérie, et alors je me fais brûler pour eux. Cette académie secrète vaudroit mieux que l'académie d'Athènes et toutes celles de Paris. Mais chacun ne songe qu'à soi, et on oublie le premier des devoirs, qui est d'anéantir l'inf... Confondez l'inf... le plus que vous pourrez. Le 28 septembre 1763 : J'ai toujours peur que vous ne soyez pas assez zélé. Vous enfouissez vos talens. Vous vous contentez de mépriser un monstre qu'il faut abhorrer et détruire. Que vous coûteroit-il de l'écraser en quatre pages, en ayant la mo destie de lui laisser ignorer qu'il meurt de votre main ? Lancez la flèche sans montrer la main. Faites-moi quelque jour ce petit plaisir. Consolez ma vieillesse. Nous ne finirions point si nous voulions rapporter tous les passages où le chef et le mattre (d'Alembert lui donne souvent ces noms) exhorte ses disciples à poursuivre l'objet de sa haine. Il ne s'exprime pas avec moins de véhémence dans ses lettres à ses autres amis. Le 18 juillet 1760, il écrivoit à Thiriot : J'avoue qu'on ne peut pas attaquer l'inf..... tous les huit jours avec des écrits raisonnés, mais on peut aller, per domos, semer le bon grain. A. Damilaville, en mai 1761: Courez tous sus à l'inf.... habilement. Ce qui m'intéresse, c'est la propagation de la foi, de la vérité, les progrès de la philosophie, et l'avilissement de l'inf... A Saurin, en octobre 1761 : Il faut que les frères réunis écrasent les coquins. J'en viens toujours là, delenda est Carthago. A Damilaville, le 4 février 1762: Engagez tous mes frères à poursuivre l'inf.... de vive voix et par écrit, sans lui donner un moment de relache. Au comte d'Argental, le 16 du même mois: Faites tant que vous pourrez les plus sages efforts contre l'inf... A Helvétius, le 1er. mai 1763: Dieu vous demandera compte de vos talens. Vous pouvez plus que personne écraser l'erreur. A Marmontel, le 21 mai 1764: J'exhorte tous les frères à combattre avec force et prudence pour la bonne cause. Enfin le vieux philosophe est sans cesse occupé à ameuter son moude, à échauffer les esprits, à provoquer des outrages. Que dironsnous de la formule qu'il avoit inventée pour désigner la doctrine antique et respectable qu'il avoit prise en haine? L'épithète d'infame appliquée à la religion! Où est la fureur, où est le fanatisme, si ce n'est dans ces dénominations emportées? On les trouve répétées à satiété dans la Correspondance, et assaisonnées d'impiétés nouvelles, de sarcasmes grossiers et même d'obscénités révoltantes. Bientôt il imagina cette abrévation: écr. l'inf. Quelquefois il s'en servoit comme d'une signature; tantôt Ecr. linf. tantôt Ecrlinf. C'est surtout depuis 1760 jusqu'en 1766 qu'il usa le plus fréquemment de ce cri de guerre, mo nument d'une violence que l'âge sembloit accroître en lui. Au surplus, il prenoit pour lui les avis et les encouragemens qu'il adressoit avec tant de chaleur aux autres ». Nous sommes dispensés de parler du style. Les passages que nous avons rapportés, et surtout celui cité dans le dernier article, peuvent en donner une idée. Au total, cette seconde édition l'emporte si fort sur la première, qu'il y a lieu de penser que si celleci a été accueillie, l'autre ne le sera pas moins. Un ouvrage de cette nature manquoit, et les amis de la religion regarderont sans doute comme un service d'avoir réuni, pour la première fois, les faits qui la ວ concernent dans ce siècle, et d'avoir conçu le projet d'un monument honorable pour sa 'cause, et utile - pour eux. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. M. ROME. Les dames de la congrégation établies dans l'église de Sainte-Marie Madeleine des clercs réguliers, ministres des infirmes, ont célébré le second anniversaire de leur institution. Elles sont sous l'invocation de l'Assomption, et ont consacré trois jours à leur fête, qui a commencé le dimanche 20 août. L'église étoit richement décorée. Mgrs. Belli, archevêque de Nazianze; Guerrieri, archevêque d'Athènes, et Frattini, archevêque de Philippes, ont chanté la grand'messe, et la bénédiction du Saint-Sacrement a été donnée par les cardinaux Brancadoro, Dugnani et Litta. Le 22, S. S. vint dire la messe dans l'église, donna la communion à quarante-deux dames, et les admit ensuite au baisement des pieds. La ville de Montalboddo, dans la Marche, a envoyé une députation au saint Père. C'est là qu'a résidé pendant plus de quatre ans le cardinal Caraffa di Trajetto, vice-chancelier de l'église romaine. Son âge avancé n'avoit pu le mettre à l'abri de la persécution, et il avoit été obligé de se retirer à la maison des pères Philippins. 1 M. Reynolds, envoyé extraordinaire du roi des Pays-Bas vers le saint Siège et la cour de Toscane, a célébré la fête de son souverain par un grand dîner, o il a réuni les Hollandois et les Belges qui se trouvent a Rome. - Les Grecs d'Ancône ont fait une adresse pour protester de leur dévouement au saint Père, et demander la continuation des priviléges dont ils ont joui sous le gouvernement pontifical, entr'autres la liberté de leur culte. Mgr. Gazzoli, délégué apostolique, leur a promis qu'ils jouiroient de tous les droits que leur avoit précédemment accordés les papes. PARIS. Le Roi vient d'écrire à MM. les vicairesgénéraux, une lettre, que nous rapporterons dans le prochain numéro, par laquelle Sa Majesté ordonne des prières publiques, à l'occasion de l'ouverture des chambres, et veut que, dimanche prochain, 24 du courant, il soit célébré, à la Métropole, une messe solennelle du Saint-Esprit, à laquelle elle se propose d'assister, avec les princes de sa famille, les pairs du royaume, et les députés des départemens. MM. les vicairesgénéraux vont donner un Mandement en conséquence. Les missionnaires réunis depuis quelque temps dans la rue Notre-Dame-des-Champs, ainsi que nous l'avons vu, donnent en ce moment une retraite pour les ecclésiastiques. Elle doit durer huit jours. Plusieurs prêtres de la capitale se sont empressés de se joindre à eux pour une pratique si fort recommandée par les saints, et que saint Vincent de Paul entr'autres avoit établi avec tant de succès à Paris. Les retraites et les conférences sont les plus puissans moyens pour entretenir l'esprit ecclésiastique. On dit qu'une association s'occupe d'établir des écoles d'enseignement primaire, sur le modèle de celles de Lancaster, qui ont eu beaucoup de vogue en Angleterre. Nous ne contestoris point le mérite de sa méthode. Nous avons seulement ouï dire qu'elle ne renfermoit rien de fort supérieur aux méthodes usitées. Mais ce qui nous a paru surtout mériter l'attention, c'est que celui qui est à la tête de cette école, et qui est destiné à propager cet enseignement, est un protestant. Ce n'est pas une raison sans doute pour que nous contestions ses talens; mais c'en est une pour que des parens catholiques ne se pressent pas de lui confier leurs enfans. On dit, à la vérité, qu'il n'est pas à craindre qu'il en fasse des protestans, parce qu'il ne leur parle pas de religion, et qu'il se borne à la morale. Mais n'est-ce pas un nouvel inconvénient que de ne pas parler de religion à un âge où il est si important de la faire connoître et aimer? Qu'estce que des préceptés de morale sans cet appui? Nous avons en France depuis long-temps un établissement consacré à l'instruction des enfans pour la classe peu aisée; c'est celui des Frères des écoles chrétiennes, qui sont répandus dans les principales villes, et qui y opèrent tant de bien. J'avoue que je crois qu'on feroit mieux de s'en tenir à cette institution respectable et à des procédés éprouvés. On est sûr du moins qu'il n'y a point là de charlatanisme. - L'opposition au veto est toujours très-prononcée en Irlande. On en jugera par les résolutions suivantes, prises, dit-on, dans l'assemblée des catholiques à Dublin, et que nous donnons sans les garantir. << Résolu, 1°. que nous sommes fermement et consciencieusement convaincus que tout pouvoir accordé à la couronne de la Grande-Bretagne, d'intervenir directetement ou indirectement dans la nomination d'évêques pour l'église catholique d'Irlande, doit essentiellement nuire à la religion catholique romaine dans ce pays, et finir par la renverser; 2°. qu'avec une semblable conviction, nous trahirions les plus chers intérêts de cette portion de l'église que le Seigneur a confiée à nos soins, si nous ne déclarions; de la manière la moins équivoque, que nous voulons, en tout temps et dans toutes les circonstances, repousser par toutes les voies canoniques et constitutionnelles une telle intervention; 3°. que, quoique nous révérions sincèrement le Pontife suprême comme le chef visible de l'Eglise, nous ne pensons pas que nos craintes pour la sûreté de l'église catholique romaine en Irlande puissent être dissipées par aucune détermination de S. S., prise ou à prendre, non-seulement sans notre concours, mais encore en opposition. formelle à nos résolutions réitérées, et au mémoire énergique présenté en notre nom, et si habilement appuyé |