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Avocats-généraux. MM. Colomb, procureur du Roi près le tribunal de première instance de Marseille; Hua, avocat; Maximilien Jaubert, avocat-général actuel; Quéquet, avocat.

Substituts. MM. Mallet, Despatys, Meslier, Dameuve, Legris, Berthelin, de Schonen, de la Palme, Gay, LacaveLaplagne, Agier, Vandeuvre, substituts actuels; Meslier, président du tribunal de première instance d'Avallon; Amelin, substitut du procureur du Roi près le tribunal de première instance de la Seine; Ambroise Rendu, avocat.

BESANÇON. Le 4 août, le lieutenant-général Montrichard, commandant pour le Roi la 6°. division militaire, a nommé les membres des trois conseils de guerre permanens de cette division, en conséquence de l'autorisation que lui donnent les lois existantes, de changer en tout ou en partie les membres de ces conseils de guerre, quand il le juge convenable. Il a publié l'ordre du jour suivant:

« Des militaires ont été rencontrés portant ostentiblement la cocarde tricolore; d'autres la cachent sous la coiffe de, leurs schakos, ou n'ont point de cocarde blanche; enfin, des aigles ont été trouvées dans des sacs de soldats. Ces marques d'indiscipline et d'insubordination ayant aussi le caractère de révolte aux ordres de S. M., le lieutenant-général commandant pour le Roi la 6°. division militaire, ordonne qu'il sera fait dans la journée, et dans tous les corps et détachemens de la garaison, une visite scrupuleuse de l'habillement, en présence d'un officier de l'état-major de la place.

>> Les militaires qui seront trouvés portant ces signes de rebellion, ou les reçélant dans leurs sacs ou porte-manteaux, seront arrêtés sur-le-champ, et traduits devant le premier conseil de guerre permanent de la division, séant à Besançon. >> Cet ordre sera lu aux compagnies, extraordinairement rassemblées : le général commandant d'armes s'assurera de son exécution, en fera son rapport au maréchal-de-camp commandant le département, qui en rendra compte au lieutenant-général».

Le tribunal de police correctionnelle, séant à Besançon, a condamné le nommé Jean-François Lachiche, cultivateur domicilié à Ferrière, canton d'Audeux, à trois mois de prison, à une amende de 100 franes et aux frais de la procédure, pour avoir troublé l'office divin, dans l'intention d'empêcher de réciter les prières pour le Roi,

MODÈLES d'une tendre et solide dévotion à la Mère de Dieu, dans le premier age de la vie (1).

APRÈS avoir fait l'éloge du père, il convient de faire aussi celui des enfans. Nous avons essayé de célébrer, dans un de nos derniers numéros, la vertu, le zèle et les services d'un ecclésiastique plein de l'esprit de son état, et qui, se consacrant particulièrement à l'instruction de la jeunesse, eut le talent et le bonheur de former au sein de la capitale une association de jeunes gens distingués par leur amour pour la religion, la régularité de leur conduite et leur charité pour le prochain. La congrégation de M. Delpuits pourroit passer pour un prodige, si on considère le temps où elle fut établie et où elle prospéra. Qui auroit cru qu'il fût possible de créer et de maintenir une telle réunion dans un temps de troubles, de terreur, de licence et d'impiété, lorsque les prêtres étoient chaque jour atteints par des lois vexatoires, et lorsque l'éducation, pervertie comme tout le reste, laissoit les enfans dans l'ignorance de leurs devoirs les plus sacrés, et dans une indifférence complète sur la religion? Ce fut cependant au milieu de ce double obstacle que M. Delpuits conçut et exécuta son projet. Il sut trouver au milieu de cette masse corrompue des jeunes gens que l'esprit de leur siècle n'avoit point atteints. Illes fortifia par ses instructions, il leur communiqua son zèle et

(1) 1 vol. in-12, imprimé à Londres, chez Keating. Tome V. L'Ami de la R. et du R. No. 118.

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son ardeur. On les vit non-seulement se livrer aux pratiques de la piété, mais exercer encore une sorte d'apostolat. Ceux-ci alloient dans des hôpitaux où les malades ne recevoient aucun secours religieux, et là ils leur faisoient des exhortations ou des lectures, ranimoient en eux la foi, leur inspiroient le désir de voir un prêtre, et trouvoient les moyens de leur en procurer un. Ceux-là tournoient surtout leurs soins vers leurs jeunes camarades, cherchoient par de douces insinuations à les détacher du monde et de ses plaisirs, et les gagnoient souvent par leur charité, leurs services, la sagesse de leurs conseils et la force de leurs bons exemples. C'est ainsi que la nouvelle association s'étendit. Des jeunes gens de toutes les provinces, qui arrivoient annuellement dans la capitale, s'y adjoignirent. Des écoles mêmes qui n'étoient pas en réputation de régularité, y fournirent des sujets assez nombreux, et les classes les plus élevées de la société y comptèrent également des membres qui sembloient ne chercher à se distinguer des autres que par plus de zèle et de piété. Tous les dimanches, on se réunissoit chez le vénérable directeur, on y entendoit la messe et des instructions, et on s'y encourageoit les uns les autres à persévérer dans le bien. C'étoit une puissante émulation que de voir là des jeunes gens du plus grand nom, et d'autres distingués par leurs talens et leurs succès dans leurs études, d'autres qui occupoient déjà des places honorables, et d'autres qui entroient avec avantage dans la carrière. Il n'y avoit pas moyen de rougir de la religion en la voyant professée aves éclat par des hommes qui déjà s'étoient rendus habiles dans les sciences, ou s'étoient acquis d'autres droits à l'estime; et ceux dont la foiblesse a

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besoin de l'exemple pour se soutenir, trouvoient un encouragement et un appui dans une société de personnes instruites, spirituelles, pleines de douceur et de charité, de religion et d'honneur, fermes dans la foi, irréprochables dans leur conduite, dignés en un mot d'être citées comme des modèles, et qui l'étoient en effet.

Telle étoit la société qui subsista à Paris pendant plusieurs années, qui y opéra tant de bien, qui contribua à préserver tant de jeunes gens du naufrage, et qui a fourni aux différentes professions, à la magistrature, aux administrations, des sujets que nous y voyons aujourd'hui paroître avec distinction. C'est cette même société qui a fourni le sujet de l'ouvrage que nous annonçons. Un ecclésiastique non moins recommandable que M. Delpuits, et qui a honoré sa religion et sa patrie, dans une terre étrangère, par de grands services rendus à l'humanité, M. l'abbé Carron, car il nous permettra de soulever le voile dont il s'est couvert, a imaginé de recueillir des notices sur plusieurs des jeunes gens qui étoient de la congrégation de M. Delpuits, et que la mort a enlevés. Il a cru que ces exemples de vertu devoient être proposés à un siècle qu'ils accusent et qu'ils confondent, et que rien n'étoit plus capable d'encourager la jeunesse à marcher dans les sentiers de la religion que de voir avec quelle ardeur d'autres jeunes gens y avoient couru. Son recueil contient dix notices écrites avec abandon et simplicité; mais en même temps avec cette effusion de bons sentimens, et cet esprit d'onction et de piété qui est familier à l'auteur. On y voit un ecclésiastique, des médecins, des élèves de l'école Polytechnique, des étudians en droit, etc. Parmi eux on remarquera surtout le jeune Frain, dont le zéle avoit quelque chose de plus vif, et dont la charité pour les pauvres et les malades étoit ardente et inépuisable; le jeune Bailleul, qui se distingua dans l'école Polytechnique par ses succès et sa fermeté à pratiquer la religion; de Mozin de la Rivière; le Mintier, qui se conservèrent purs au milieu des séductions de l'âge, et vécurent dans l'exercice de la piété.

A ces notices, M. l'abbé Carron en a joint deux autres sur des hommes que l'Etat ne révendique pas moins que la religion, et qui sont morts glorieusement pour leur prince. Ce sont les marquis de Lescure et de la Roche-Jacquelein. Le premier étoit un des chefs de la Vendée, et mourut, en 1793, à l'âge de 27 ans, des suites d'une blessure qu'il avoit reçue. Son caractère noble et généreux, son courage, son humanité l'avoient rendu cher à son armée. Sa piété ne s'étoit jamais démentie, et il mourut avec le calme et la résignation d'un héros chrétien. Le marquis de la Roche-Jacquelein, qui a été tué le 4 juin de cette année, au milieu de ses efforts pour le service du Ror, paroît avoir aussi hérité des sentimens de M. de Lescure, dont il avoit épousé la veuve.

Telle est cette brochure que M. l'abbé Carron vient de publier, à Londres, où il s'étoit retiré au mois de mars dernier. Il nous en a fait passer un exemplaire, avec une lettre beaucoup trop flatteuse, où il nous prie d'annoncer cet ouvrage. Nous le faisous avec un double plaisir, pour répondre aux désirs d'un homme si estimable et si zélé, et pour faire connoître de touchans exemples de vertu. Nous regrettons seulement que l'auteur ne nous ait adressé qu'un exemplaire, et nous espérons qu'il voudra bien faire déposer, chez

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